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LES VIOLENCES SCOLAIRES

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Message  ludovicccc-moiran Jeu 7 Aoû - 7:59:17

Refaisons un peu d’histoire. 1981, François Mitterrand parvient au pouvoir en prônant un socialisme angélique qui l’amène à offrir quelques postes ministériels à des élus communistes. La France allait être réformée de fond en comble et la justice sociale réinstaurée. L’une des priorités de cette période pré-jack Lang était l’enseignement. La première mesure, toute idéologique, déconnectée de la réalité socio-économique, a été d’affaiblir les exigences scolaires pour que les jeunes demeurent le plus longtemps possible à l’école et, qu’au nom de l’égalité des chances, le plus grand nombre possible de bacheliers parviennent à suivre des études universitaires. Sans revenir sur ce sujet développé dans un autre article, force est de constater que durant cette période, la question de l’insécurité dans les écoles fut volontairement occultée. Toujours une question idéologique : il ne fallait pas stigmatiser les collèges situés dans les banlieues populaires. Bref, cela ressemblait à du Jean Yanne : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Pourtant, bien avant cette période, dés le milieu des années 70, la situation tendait à dégénérer à la vitesse grand V. En 1986, jacques Chirac parvient au pouvoir pour une première cohabitation. Le tandem Chirac/Mitterrand, de par sa nature, ne fut pas en mesure de répondre à une question qui commençait à devenir sensible avec la détérioration des rapports sociaux dans les zones sensibles qui ne concernaient plus que les grandes villes. Les villes moyennes devaient faire face à l’explosion de l’adolescente délinquance qui se propageait de l’extérieur vers l’intérieur des établissements.

Au début des années 90, il devint évident que la politique éducative reposant sur l’accessibilité des études supérieures et de l’égalité face à l’enseignement allait nulle part. De bachelier chômeurs, les jeunes devenaient des licenciés chômeurs. S’il y eut brièvement un retour d’un certain optimisme dans les banlieues au milieu des années 80, la morosité et les rancœurs faisaient leurs retours chez les jeunes auxquels il n’était plus proposé qu’un avenir pour le moins sombre. Le retour dans les banlieues au communautarisme des années 60 se renforça et la violence s’installa dans les rapports entre jeunes et l’émergence d’une délinquance impliquant le racket, les trafics en tous genres, les rapports de force qui, peu à peu se sont mis à s’ethniciser au début des années 2000. Cette radicalisation juvénile vit sa peut-être apogée lors des émeutes d’automne 2005 qui ont eu lieu dans les banlieues françaises.

Cette dégradation des rapports sociaux dans les banlieues et la radicalisation et l’éthnisation des délinquances juvéniles n’ont pas épargné les écoles, et principalement les collèges. Il aura fallu l’arrivée de Nicolas Sarkozy au Ministère de l’Intérieur pour que le problème soit évoqué, sans pour autant avoir été le moindrement possible résolu avant son arrivée à la Présidence de la République. La question est à présent de savoir où on en est dans les collèges français. Selon DEEP-enquête SIVIS 2007-2008, les natures des agressions sont à 40,4% verbales ; 33,5%physiques ; 7,7 sont des vols, 8,5% entrainent des dommages matériels, 2% impliquent l’usage de stupéfiants, 7,9 sont autres, mais concernent des affaires de viols, ports d’armes, agressions sexuelles, rackettes, extorsions en tout genre. Parmi ces violences, 5,9 sont à caractère sexiste, 5% racistes ou xénophobes, 0,3 homophobes, 0,2% antisémites. Par ailleurs, plus d’un incident sur dix concerne un collège ou un lycée. Elles sont le fait, à 85% des élèves eux-mêmes qui visent à 40% les autres élèves et à 35% le personnel, y compris les responsables de l’entretien. Pour ce qui est des violences faites à enseignants, 70% sont des violences verbales. Ces événements se concentrent aussi sur un nombre restreint d’établissements. Au second semestre, 38% des établissements ont déclaré qu’il n’y avait pas eu d’incidents graves entre leurs murs, alors que 12% ont déclaré avoir eu au moins cinq cas de violence grave. Bien entendu, dans ce triste palmarès, ce sont les lycées professionnels qui tirent les statistiques vers le haut. Ainsi, de décembre à Février, ils affichaient un taux de 5,15 incidents pour 1000 élèves, contre 1,56 pour le réseau de l’enseignement général et technologique. Pourtant, la violence physique semble régresser, passant de 41,9% à 33,5% au profit de la violence verbale.

Pour contrer ce phénomène, l’éducation nationale a mis en place un « code de la paix scolaire » ; le Ministère et la justice prépare une aggravation des peines y compris quand les délits concernent le corps enseignant en dehors des murs de l’établissement. Tout semble pour le mieux et la prise de conscience semble enfin déboucher sur des sanctions concrètes après tant d’années d’angélisme. Pourtant, on peut se demander si tout cela tiendra la route si dans le même temps, rien n’est fait pour endiguer, d’une manière ou d’une autre, la violence des adolescents qui prévaut dans les zones sensibles. Par ailleurs, pour faire partie du corps professoral, je peux affirmer que dans les établissements dans lesquels j’ai travaillé, et dans lequel j’enseigne toujours, de nombreux faits n’ont jamais été répertorié de peur des représailles physiques et verbales de la part des élèves et/ou des parents, de la catégorisation « enseignants sans autorité » par l’inspection académique et la direction de l’établissement, des freins à l’avancement que cela pourrait entrainer. De plus, les directions n’aiment pas trop voir leurs établissements être catalogués comme « difficiles » et cherchent parfois à dissimuler les faits, tout au moins à les occulter.

ludovicccc-moiran

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