L'ombre de la crise plane sur la destruction des armes chimiques
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L'ombre de la crise plane sur la destruction des armes chimiques
La 13e conférence des Etats parties de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est tenue du 2 au 5 décembre à la Haye. La délégation russe a pris elle aussi une part active à l'examen des problèmes en suspens relatifs à la destruction des substances toxiques à usage militaire. Elle était conduite par Grigori Rapota, représentant plénipotentiaire du président russe dans la région fédérale de la Volga, président de la commission d'Etat en charge du désarmement chimique. Pourquoi l'avoir choisi, lui ?
Parce que les principales installations de stockage des armes chimiques - soit 40 000 tonnes à une certaine époque - ainsi que la plupart des installations de destruction, en fonctionnement ou en chantier, sont précisément implantées dans cette région et les zones attenantes.
Comme Grigori Rapota l'a signifié à la Haye, la Russie avait éliminé, au début du mois de décembre, 11 842 tonnes d'armes chimiques, soit 29,8% de tous ses stocks et elle prévoit de parvenir à 45% d'ici à la fin de 2009. Le gouvernement russe a dégagé à ces fins un milliard d'euros environ, soit autant que les sommes accordées en 2008. Grigori Rapota a exprimé sa reconnaissance à l'Union européenne, au Canada, aux Etats-Unis, à la France, à la Grande-Bretagne, à l'Irlande, à l'Italie, à la Nouvelle Zélande, à la Norvège, aux Pays Bas, à la Pologne, à la République tchèque, à la Suisse et à tous les autres Etats qui ont aidé la Russie à "construire ses installations de destruction des agents toxiques à usage militaire". La Russie reçoit de ces pays environ 15 % de l'assistance financière indispensable à la destruction des produits toxiques.
De l'avis de certains analystes, il est vrai, le président de la commission russe a prodigué "d'avance" ses remerciements à certains Etats. Selon Natalia Kalinina, docteur en médecine, collaborateur scientifique de l'Institut de l'Economie mondiale et des relations internationales (IMEMO) près l'Académie des sciences de Russie, la situation n'est ni aussi simple ni aussi évidente que ce qu'en dit le gouvernement. L'application, par la Russie, des dispositions de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques pourrait se trouver bloquée du fait que certains Etats ne se montrent guère empressés de lui accorder l'aide financière importante qu'ils avaient promise.
La Russie n'a pas encore vu le moindre centime des 360 millions d'euros que l'Italie devait accorder au site de Potchep. C'est le gouvernement suisse qui a fourni 1,2 million de dollars pour aider à la construction de l'installation. Mais cette aide ne résout pas le problème. Or, cette usine de la région de Briansk renferme 19% de tous les stocks d'armes chimiques russes. Elle doit commencer à fonctionner en 2010, sinon le calendrier des opérations de destruction, qui doivent être achevées en décembre 2012, pourrait ne pas être respecté.
Les Etats-Unis tardent à remplir leurs promesses sous divers prétextes fallacieux, estime Mme Kalinina. Washington qui, selon elle, n'arrive pas lui-même à respecter ses engagements découlant de la Convention, retarde intentionnellement sa participation aux travaux afin que la Russie ne parvienne pas à détruire ses armes chimiques d'ici à la fin de 2012. Si bien que Moscou devra donner elle-même l'exemple à la communauté mondiale.
thierry.F- Nombre de messages : 138
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Date d'inscription : 10/09/2008
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