LE PROBLEME DE LA BIO-DIVERSITE
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LE PROBLEME DE LA BIO-DIVERSITE
La ville de Bonn accueille, du 19 au 30 mai, le forum écologique le plus long et le plus important de ce siècle.
Dans le langage officiel de l'ONU, son titre est le suivant: la 9e Conférence des parties à la Convention de l'ONU sur la diversité biologique (UNCBD). Traduit dans le langage du commun des mortels, cela signifie qu'une nouvelle tentative "d'inventaire de l'Arche de Noé" est entreprise en Allemagne, en vue d'enfin décider comment les Terriens pourront, sinon arrêter (il n'est déjà, semble-t-il, plus question de cela), du moins ralentir le rythme de disparition des espèces animales et végétales de la planète. Il s'agit d'une tâche de grande envergure, aussi la manifestation rassemble-t-elle un nombre inédit de participants: plus de 5.000 délégués, allant des chefs d'Etat et de gouvernement aux hommes d'affaires, politiques et scientifiques.
D'ailleurs, même ces personnes peuvent se révéler incapables d'accomplir la tâche assignée lors du forum analogue mais de moindre envergure tenu à Johannesburg en 2002, à savoir de freiner d'ici 2010 le rythme de disparition de la diversité biologique. Depuis la signature de la Convention en 1992 à Rio de Janeiro, près de 190 pays s'y sont ralliés. Depuis, les signataires se réunissent une fois tous les deux ans pour constater que l'état des choses en matière de sauvegarde de la biodiversité s'aggrave d'année en année.
Depuis le dernier sommet de 2006, par exemple, plus de 12 hectares de forêts ont été détruits sur la planète. Selon la dernière étude de l'ONU, jusqu'à 100 espèces végétales et animales disparaissent chaque jour en raison de la surpopulation, de la pollution et du réchauffement climatique. Un tel chiffre n'a pas été "enregistré" depuis l'époque de la disparition des dinosaures, il y a environ 65 millions d'années. Si nous continuons de traiter de la même manière nos mers et océans, la pêche commerciale devra cesser d'ici 2050, car cette activité deviendra tout simplement non rentable sur le plan économique.
Les hommes ne resteront évidemment pas sur une planète vide. A l'heure actuelle, la Terre compterait quelque 1,8 million d'espèces biologiques. Les scientifiques estiment qu'entre 8 et 50 millions d'espèces d'animaux et de plantes attendent encore d'être découvertes. Certaines têtes brûlées vont même jusqu'à affirmer que près de 100 millions d'espèces seraient encore inconnues.
Mais tout ceci ne signifie absolument pas que les nouvelles découvertes pourront compenser ce qui est irrévocablement perdu. Les experts avertissent dès aujourd'hui que l'offensive en cours contre la biodiversité aura probablement des conséquences beaucoup plus dramatiques que le réchauffement climatique (qui n'est qu'une partie du problème général) et pourra remettre en question l'existence même de la vie sur Terre.
Aussi étrange que cela puisse paraître, ceux qui sont actuellement préoccupés par les problèmes de sauvegarde de la diversité animale et végétale de la planète ne possèdent aucun mécanisme législatif international de protection. Les défenseurs du climat, eux, ont au moins à leur disposition le Protocole de Kyoto qui, bien que bancal et déjà presque inefficace, a toutefois permis d'introduire quelques normes au niveau du comportement des Etats, normes qui sont même respectées par certains pays. Or, les défenseurs de la biodiversité sont obligés de s'appuyer, au prix de grands efforts, sur trois accords retentissants mais peu efficaces. Il s'agit de l'UNCBD déjà mentionnée ainsi que de la Convention cadre sur les changements climatiques et de la Convention de lutte contre la désertification et la sècheresse (UNCCD).
Les Allemands, en tant qu'hôtes de la conférence, ont déjà déclaré qu'ils souhaitaient la transformer en quelque chose de plus important qu'un simple exercice de constatation des faits. A propos, la conférence de Bonn sera coprésidée par la chancelière allemande Angela Merkel. A la veille de l'ouverture, le ministre allemand de l'Environnement, Sigmar Gabriel, a appelé les participants à démontrer que l'humanité est capable de progresser ne serait-ce que d'un pas dans la protection de l'organisme vivant de sa propre planète. "Nous sommes à la croisée des chemins, a-t-il expliqué. Jusqu'ici, aucune des conférences tenues après [la signature de la convention de] Rio n'est parvenue ne serait-ce qu'à nous rapprocher du règlement des problèmes extrêmement complexes de la sauvegarde de la biodiversité. A présent, nous devons montrer que nous sommes à même de le faire".
Quant à savoir si les gouvernements seront capables ou non de le montrer, c'est une grande question. D'habitude, ils ont plutôt en grippe les exigences des écologistes. Tout ce qu'ils acceptent peut être considéré comme des demi-mesures. D'ailleurs, si les cabinets des ministres de la plupart des pays accomplissaient tout ce que réclament les "verts", les économies de nombreux Etats seraient tout simplement paralysées. Les Américains ont réjoui, juste à la veille de la rencontre de Bonn, les défenseurs des animaux en ajoutant l'ours polaire à la liste des espèces menacées. La chasse à l'ours polaire est désormais interdite. Mais cette mesure n'aidera sans doute en rien l'ours lui-même, car la chasse à l'ours n'est pas très populaire aux Etats-Unis. Ce n'est pas par des balles, des flèches ou des lances d'Esquimaux que cet animal est importuné, mais simplement par la chaleur, ou plus précisément par ses conséquences, à savoir la fonte de la banquise, résultant du réchauffement climatique. Par conséquent, les phoques commencent à disparaître, et les ours se voient obligés de se déplacer de plus en plus vers le Nord s'ils ne veulent pas mourir de faim.
Les Américains ont déclaré que toute mesure plus sérieuse (réduction des rejets industriels, des émissions de gaz à effet de serre, etc.) nécessiterait des actions communes des pays du monde entier. En ce sens, les mesures visant à protéger l'ours polaire se sont révélées bâtardes. A quoi d'autre pouvait-on s'attendre alors qu'en février dernier, les pétroliers Shell et ConocoPhillips ont payé pour le forage de plus de 260 nouveaux puits dans la mer de Beaufort et la mer des Tchouktches, respectivement 84 millions de dollars et 506 millions de dollars.
Bref, il était plus facile pour le vieux Noé de sauver la diversité terrienne à bord de son arche, en réussissant à y installer un couple de chaque espèce terrestre et volatile. Selon les calculs des partisans convaincus de la véracité du récit biblique, Noé aurait rassemblé à bord de son arche 16.000 couples d'animaux (pas d'insectes ni de plantes, notez-le). Et nous, nous devrions aujourd'hui sauver 1,8 million d'espèces. Où pourrions-nous nous procurer une telle arche?
jimmyolsen- Admin
- Nombre de messages : 391
Date d'inscription : 23/04/2008
Feuille de personnage
openplay:
QUAND...
Quand nous aurons tout fichu en l'air, il n'y aura plus que nous à nous autodétruire. L'homme est un loup pour l'homme et tout commence par la destruction de son habitat.
Badboy3R- Invité
effectivement
je suis d'accord avec le commentaire précédent, même si je me monterai moins radicale. A force de jouer avec le feu, nous risquons bien de nous y bruler les ailes.
desmoine- Invité
ARCHI CONNU
ce problème est archi connu. je ne me souvien splus exaqctement du nombre d'espèces qui disparaissent chaque année. il parait que beaucoup d'autres sont découvertes. mais quand on découvre une espèce nouvelle, ça veut pas dire qu'il s'en créé une nouvelle. à un moment donné, on aura tout épuisé.
vanpattent- Nombre de messages : 9
Age : 39
Date d'inscription : 08/06/2008
evidemment que oui
Je suis tout à fait d'accord avec le commentaire qui précéde. la bio-diversité disparait de plus en plus et ce n'est pas la découverte de nouvelles espèces qui fait qu'il s'en créé davantage. Je ne sais plus dans quel commentaire j'ai lu que l'homme était un loup pour l'homme... parce qu'il détruit chaque jour un peu plus son environnement et qu'il ne fait rien ou presque pour que l'impact de sa seule présence sur terre ne soit plus ou presque nuisible.
lukasdeb- Invité
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