LE KAZAKHSTAN (Vol 1)
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LE KAZAKHSTAN (Vol 1)
Kazakhstan
Qazaqstan Respublikasy
Capitale: Astana
Population: 16,7 millions (2001)
Langue officielle: kazakh
Groupe majoritaire: kazakh (53,8 %)
Groupes minoritaires : russe (30 %), allemand (3 %), ukrainien (2,9 %), ouzbek (2,2 %), tatar (2 %), kirghiz (1,9 %), ouïgour (1,7 %), biélorusse (1,1 %), coréen (0,6 %), doungane (0,1 %), etc.
Système politique: république unitaire autoritaire
Articles constitutionnels (langue): art. 7, 19, 41 et 58 de la Constitution du 30 août 1995
Lois linguistiques: la Décision no 51 sur la mise en oeuvre du Programme d’État pour le développement du kazakh et des autres langues ethniques jusqu'à l'an 2000 (21 janvier 1992), la Loi sur la procédure d'arrangement des discussions économiques par les cours d'arbitrage (17 février 1992), la Loi sur l’éducation (18 janvier 1992), la Loi sur les Forces internes militaires du ministère de l'Intérieur (23 juin 1992), le décret no 2368 sur les douanes (20 juillet 1995), le Décret constitutionnel no 2694 sur les tribunaux et le statut des juges (20 décembre 1995), la Loi sur les langues du 11 juillet 1997 et l'instruction no 343 sur la mise en oeuvre de la Loi sur les langues (4 mai 1998).
1 Situation générale
La république du Kazakhstan (en kazakh: Qazaqstan Respublikasy ; en russe: Respublika Kazahstan) est un pays d’Asie centrale bordé au nord par la Russie, à l’est par la Chine, au sud par le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan, et à l’ouest par la mer Caspienne. Le pays pays est presque totalement enclavé et la frontière sur la mer Caspienne avec la Russie, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan fait actuellement l'objet de controverses et de négociations.
La superficie du pays est de 2,7 millions de kilomètres carrés, ce qui en fait le pays le plus vaste parmi toutes les anciennes républiques soviétiques de la région (Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizistan et Tadjikistan). Le Kazakhstan est cinq fois plus grand que la France et occupe la neuvième plus grande superficie à l’échelle mondiale (après la Russie, le Canada, la Chine, les États-Unis, le Brésil, l’Australie, l'Inde, l'Argentine et le Kazakhstan). C'est un pays de steppes (26 % du territoire), de déserts (44 %) ou de semi-déserts, de forêts (14%) et de lacs (48 000). N'oublions pas que le Kazakhstan compte plus de 6000 km de frontières communes avec la Russie au nord et environ 1500 km avec la Chine au sud. L'amélioration des relations avec ces deux puissants voisins demeure un facteur déterminant pour l'avenir de ce grand pays coincé entre deux grandes puissances.
Les oblasts sont les suivants: Almaty, Aqmola (Astana), Aqtobe, Atyrau, Batys Qazaqstan (Oral), Mangghystau (Aqtau; formellement Shevchenko), Ongtustik Qazaqstan (Shymkent), Pavlodar, Qaraghandy, Qostanay, Qyzylorda, Shyghys Qazaqstan (Oskemen; formellement Ust'-Kamenogorsk), Soltustik Qazaqstan (Petropavl), Zhambyl (Taraz; formellement Dzhambul). Pour ce qui est des villes à statut spécial, rappelons que Astana est la nouvelle capitale; Almaty, l'ancienne capitale et Baïqonyr/Tyuratam, la base spatiale ex-soviétique (le Cosmodrome de Baïqonyr situé près de la ville de Tyuratam) aujourd'hui louée à la Russie (bail de 99 ans).
2 Données démolinguistiques
Le Kazakhstan possède une population multiethnique (près d'une centaine de nationalités) qui présente un caractère assez particulier. Les Kazakh, un peuple d'origine turco-mongol ne constituent qu'une faible majorité dans leur propre pays, et ce, depuis seulement les toutes dernières années.
En 2001, les Kazakh, les locuteurs du kazakh, représentaient 53,8 % de la population, mais seulement 36 % avant l'indépendance. En réalité, une grande majorité de Kazahk urbains maîtrisent mal leur propre langue et ils sont bien souvent des russophones. En raison d'un taux de natalité très supérieur à celui des Russes et au retour continu des Kazakh de l’étranger, sans oublier le départ de plus de 1,3 million de Russes, les Kazakh ont connu une forte augmentation démographique depuis 1997 jusqu’à redevenir, en 2001, le premier groupe ethnique du pays. Les Kazakh parlent le kazakh, une langue altaïque du groupe turcique. Ils sont concentrés dans les régions méridionales du Kazakhstan, celles-ci étant essentiellement rurales et économiquement peu développées. Fait insolite: un Kazakh sur deux seulement parle couramment sa langue et la plupart des Kazakh parlent le russe, comme langue seconde ou comme langue maternelle. Les Kazakh unilingues sont rares dans les villes, mais ils sont encore nombreux dans les campagnes. Le kazakh s’écrit avec l’alphabet cyrillique, qui comprend 33 lettres, auxquelles ont été ajoutés neuf caractères spéciaux. Au cours du dernier siècle, trois alphabets différents ont été utilisés: d'abord l’alphabet arabe, puis l'alphabet latin (1926) et enfin l'alphabet cyrillique (1939) imposé par le régime soviétique.
Les Russes, un peuple slave, constituent 30 % de la population. Ils sont concentrés principalement dans le nord du pays (près de la Russie) et dans les grandes zones urbaines, en particulier à Almaty (ex-Alma-Ata) où ils représentent la majorité de la population, mais aussi dans des villes industrielles et culturelles telles que Petropavlovsk, Koustanaï, Oust'-Kamenogorsk et Koktchetav. Étant donné que le Nord est plus industrialisé, il est également plus riche que le Sud. Jusqu’à une période récente, les Russes étaient plus nombreux que les Kazakh de souche en raison d’un vaste mouvement d’immigration et de peuplement slave commencé au XIXe siècle. Lors du recensement de 1996, les Kazakh formaient encore une minorité, alors que les Russes représentaient 46% de la population. Beaucoup de Russes (1,3 million) ont quitté le pays ces dernières années pour la Russie. La plupart de ceux qui sont de descendance russe ignorent complètement le kazakh. Malgré tout, le risque de sécession des territoires du Nord à majorité russe reste l'obsession actuelle du Kazakhstan.
Les autres minorités sont principalement les Allemands de la Volga (3 %), les Ukrainiens (2,9 %), les Ouzbeks (2,2 %), les Tatars (2 %), les Kirghiz (1,9 %), les Ouïgours (1,7 %) et les Biélorusses (1,1 %). On compte aussi des Coréens (famille coréenne), des Tchétchènes (famille caucasienne), ainsi qu'une foule de petites communautés ethniques (voir le tableau ci-dessus) parlant des langues indo-européennes, caucasiennes, altaïques, ouraliennes, etc. Comme les Russes, les Ukrainiens parlent une langue slave (ukrainien); les Allemands de la Volga parlent l'allemand standard ou le Plautdietsch (Plattdeutsch en allemand), une langue germanique héritée du bas-allemand fortement teintée d'influences néerlandaises et flamandes. Cependant, parce que la première génération est installée au pays depuis la Seconde Guerre mondiale, beaucoup d'entre eux ne parlent même plus un mot d'allemand. À l'instar des Kazakhs, les Ouzbeks, les Ouïgours et les Tatars parlent des langues turciques de la famille altaïque.
Au Kazakhstan, les musulmans sunnites représentent 47 % de la population, contre 44 % pour les orthodoxes russes, 2 % pour les protestants et 7 % pour les autres confessions religieuses. Toutefois, d'après beaucoup d'observateurs, les Kazakh «ne comprennent rien à l'islam» et ils ont complètement oublié l'arabe; non seulement ils ne connaissent guère le Coran, mais ne respectent même pas le ramadan. Rappelons que l'islamisation des Kazakh ne remonte qu'au début du XlXe siècle et que l'abandon de l'alphabet arabe, remplacé par le latin en 1929, puis par le cyrillique en 1940, a fini par éloigner relativement les Kazakh de la religion musulmane. D'ailleurs, la séparation de l'Église et de l'État est garantie par la Constitution qui fait du Kazakhstan une «république laïque».
Les citoyens du Kazakhstan sont réparties de façon inégale selon les régions (oblasts). Le tableau ci-dessous illustre cette situation. L'Almaty, le Ongtüstik (Sud), le Qaraghandy, le Qostanay, le Shyghys (Est) et le Soltüstik (Nord) dépassent le million d'habitants, sans compter les deux zones municipales que forment les villes d'Almaty* et d'Astana*:
3 Données historiques
Les humains se sont installés en Asie Centrale lors du paléolithique supérieur (entre 40 000 ans à 9000 ans avant notre ère) sans former, au cours de ces millénaires, d'ensemble politique homogène. Ils vivaient en dépendant des aléas du climat et des guerres.
L'histoire première des Kazakh a commencé vers les IIIe et IIe millénaires avant notre ère. C'était l'époque de la grande expansion sur ce territoire des Aryens dont la langue puisait ses racines dans la famille indo-européenne, notamment dans le groupe indo-iranien; leur religion était celle de Zoroastre. Le territoire du Kazakhstan fut au cœur de la construction et de l’effondrement des empires des steppes: confédération scythe (VIIIe-IIIe siècle avant notre ère) et empire des Huns hephthalites (Ier-VIe siècle de notre ère).
Le pays fut d'abord sillonné par les peuples nomades, les Scythes, les Huns, les Mongols, puis les Turcs; tous y ont laissé, au fil de leurs pérégrinations, des tombeaux en forme de tertres géants de leurs rois, avant de devenir l'un des axes de cette fameuse «Route de la soie» qui a longtemps relié, par l'intérieur du continent eurasien, l'Extrême-Orient au Proche-Orient et à l'Europe. Au premier millénaire avant notre ère, les tribus kazakh se différencièrent en fonction de leurs occupations: les nomades guerriers s'étendirent sur une grande partie du Kazakhstan actuel, alors que les nomades sédentarisés se concentrèrent dans le Sud.
3.1 La domination turque
Peuplée par des tribus nomades turques à partir du VIIIe siècle, la région fut dominée par les Turcs avant d'être absorbée au XIIIe siècle par l’immense empire mongol de Gengis Khan (connue sous le nom de «Horde d'Or»), qui détruisit en 1218 Otrar, la ville mythique des Kazakh. Le peuple kazakh actuel naquit du métissage des Mongols et des Turcs. Le cheval était le premier parmi les animaux domestiques des Kazakh; c'était une sorte de «médiateur entre deux mondes» (la vie et la mort). Un proverbe kazakh dit que «le cheval et la mélodie (de la dombra) sont les deux ailes du Kazakh». L'islam ne fut introduit que vers le XIIe siècle, mais l'islamisation définitive n'eut lieu qu'au XIXe siècle. On peut affirmer que le peuple kazakh naquit du métissage des Mongols et des Turcs.
Le mot kazakh serait apparu au XIIIe siècle dans un dictionnaire turco-arabe. II signifiait «homme libre» (indépendant), «vagabond» (nomade) ou «exilé» (fuyard). L'origine de ce mot était d'ordre social et ne référait à aucune appartenance ethnique: le «Kazakh» était un individu libre qui avait quitté son peuple au profit de la liberté. Collectivement, les Kazakh étaient des groupes de nomades refusant de reconnaître un État en particulier et menant la guerre contre celui-ci.
Les Kazakh vécurent sur le territoire du Kazakhstan où apparurent et disparurent de nombreuses peuplades et plusieurs États dont les armées conquirent de vastes parties de territoires. C'est au Kazakhstan que passait la grande «Route de la soie» en provenance des Indes et de la Chine, puis de l'Asie centrale vers l'Europe; il s'agissait d'un vaste réseau de multiples routes praticables en fonction de la situation politique et des conditions climatiques. Cette terre fut donc un véritable pont entre l'Asie et l'Europe.
Dans la seconde moitié du XVe siècle, les premiers khanats (États) kazakh se formèrent, mais sans constituer d'entité politique. Les khanats se faisaient sans cesse la guerre tout en pillant systématiquement les populations locales. Les querelles intestines et le système féodal freinèrent le développement de l'économie et de la culture tout en affaiblissant la capacité de défense des États kazakhs. À la fin du XVIe siècle, ceux-ci se divisèrent en trois «hordes» ou «jouz» (en kazakh, le mot signifie «centaine»): la Petite Horde (entre le fleuve Oural et le Sarysou), la Moyenne Horde et la Grande Horde (sur le Tchou et l’Illi). Le territoire de la Grande Horde correspondait au Sémiretchié (100 000 yourtes), celui de la Moyenne Horde au Kazakhstan central (400 000 «yourtes») et celui de la Petite Horde au nord et nord-ouest du Kazakhstan (800 000 yourtes). Chaque yourte regroupait en moyenne quatre à six personnes.
3.2 La protection russe
Afin de se défendre contre les Chinois, les Mongols et les Kalmouks de la Volga, les Kazakh se tournèrent vers les Russes. Les incursions russes commencèrent au XVIe siècle lorsque les Cosaques, qui furent le vecteur de la pénétration russe en Sibérie et en Asie centrale, s’installèrent sur les rives du fleuve Oural. Les Kazakh subirent dès le début du XVIIIe siècle la domination de la Russie qui encouragea l’installation des colons russes et ukrainiens dans la région.
La politique kazakh de la Russie s’organisa en deux phases principales. L’une, de conquête, se déroula de 1730 à 1873; elle commença par la vassalisation en 1731 de la Petite Horde puis de la Moyenne Horde. La domination russe sur les Kazakh s’affirma par la suite avec la construction de forteresses sur le Syr-Darya. L’ensemble du peuple kazakh ne fut définitivement intégré à l’empire des tsars qu’en 1873, après la soumission du khanat de Khiva. À la conquête politique succéda alors une phase de colonisation économique, surtout après le décret de 1889 qui organisait la libre installation de paysans russes au Kazakhstan.
L 'islamisation complète du Kazakhstan ne remonte qu'au début du XIXe siècle. Le nomadisme séculaire des Kazakh avait laissé jusque là peu de prise à l'islam. Ce sont essentiellement des mollahs tatars itinérants qui, de village en village, propagèrent une certaine forme de soufisme en détournant, assez superficiellement, les peuplades kazakh du chamanisme qu'ils pratiquaient. C'est pourquoi les Kazakh n'ont pas la réputation d'être de fervents musulmans.
Plus d’un million de paysans slaves (russes et ukrainiens) et des Allemands de la Volga s’implantèrent au nord des steppes entre 1889 et 1914. Les tensions suscitées par la question agraire et la réquisition des musulmans pour le service militaire déclenchèrent la grande révolte de 1916. Les Kazakh attaquèrent et tuèrent plusieurs milliers de colons européens. Le gouvernement du tsar répliqua par une sévère répression en expulsant près de 300 000 Kazakh vers l’actuelle province chinoise du Xinjiang.
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