THE SOVIET STORY : RETOUR DES TENSIONS ?

[jimmyolsen]

Le 17 juin 2008, pour le 68e anniversaire de l’invasion de la Lettonie par les chars soviétiques, passait sur la première chaîne télévisée nationale de Lettonie, LTV1, le film Padomju stasts (et diffusé ailleurs sous le titre The Soviet Story) du jeune réalisateur Edvins Snore.

Le 9 avril, le film avait été présenté en première au Parlement européen à Bruxelles. Radical, choquant par ses images, le film veut couper court à toute nostalgie de l’Union soviétique ou tolérance à l’égard des méfaits qui auront été commis en son nom. En dénonçant la violence et les horreurs du régime en Europe de l’Est et dès ses origines (en particulier en Ukraine), il affronte directement la question de la comparaison et du lien entre les violences nazies et soviétiques, à la fois par une introduction provocatrice et une dialectique récurrente.

Très critiqué pour cette raison, le réalisateur explique que c’est surtout le film Baltijas Nacisms (Nazisme balte), documentaire russe de Boris Tchertkov, présenté par ailleurs par une commission d’historiens désignée par le Parlement de Lettonie comme «propagande provocatrice et au contenu anti-letton», qui aura libéré son envie de faire ce film, projet qu’il préparait depuis plusieurs années. Ce film avait provoqué des remous dans les colonnes de la presse et les rangs du Parlement au début de l’année 2006.

A la Une de plusieurs quotidiens lettons, comme Neatkariga qui titre «L’auteur de l’histoire soviétique: je n’ai pas peur», le film est plutôt mal perçu en Russie où on lui reproche ses traits provocateurs tirant sur le mauvais goût et l’indélicatesse (voir le blog de Aleksandr Dioukov), ainsi que cette approche comparative des deux régimes qui est pourtant une posture officielle en Lettonie.

Source : Diena, Neatkariga, www.nfc.lv, www.a-dyukov.livejournal.com.