LE MODELE ASIATIQUE EN DANGER ?
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LE MODELE ASIATIQUE EN DANGER ?
Qu’ont en commun la Banque Centrale Européenne, la Commission européenne, la Banque Mondiale, l’Organisation mondiale du commerce, le Fonds Monétaire international, la Banque Mondiale, les Banques centrales nationales de tous les continents, les théories économiques en vogue dans les plus grandes écoles de commerces et de finances au monde ? Ils prônent tous la mondialisation des échanges commerciaux reposant sur la spécialisation des économies sur fonds d’avantages comparatifs. Bref, en théorie, la Chine fabrique les produits à bas prix, l’Inde sous-traite l’informatique et la comptabilité, le Brésil et les pays producteurs de pétrole fournissent les matières premières, ceux du Maghreb forment ceux qui répondent sur vos hot line et autres help desk, les Etats-Unis développent le high tech et exportent leurs dettes, et les Européens… on ne sait plus trop. Il s’agit certes d’un raccourci un peu facile, mais il suffit pour ce que nous cherchons à expliquer.
Que cherche-t-on donc à expliquer ? Que le modèle de développement asiatique est peut-être à la veille d’une vaste remise en question. Pourquoi ? Le baril de pétrole à 130 euros ou plus. En fait, la mondialisation des échanges n’a de crédibilité que lorsque le prix de l’énergie est bas. Pourquoi ? parce que les distances ne comptent pas. Commencez à augmenter les couts des transports, les prix flambent, les avantages comparatifs s’estompent, surtout quand les pouvoirs d’achat s’effritent à défaut de s’effondrer. Début juillet, la Banque asiatique de développement (BAD), sur son report mensuel sur l’état de l’économie de la région du sud-est asiatique, reconnaissait que « compte tenu de leur dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour leurs approvisionnement en hydrocarbures, les pays émergeants de la région, qui ont un faible rendement énergétique, sont hautement vulnérables ». Lorsqu’on connait la langue de bois de cette institution pour laquelle tout va toujours très bien Madame la Marquise même lorsque le Japon subissait la déflation de la fin des années 90, cela peut paraitre particulièrement inquiétant. Pire, son président, Haruhiko Kuroda n’hésitait pas à affirmer que pour cette année et l’année suivante, la situation « risquait d’avoir un impact négatif sur la consommation intérieure et sur la croissance ». Mais pourquoi autant d’inquiétude ?
Parce que si l’énergie est chère, les produits asiatiques auront de plus en plus de mal à se vendre à l’autre bout du monde, sans compter sur l’image négative que ces produits ont déjà en occident, et parce que le marché chinois est loin de pouvoir absorber la production actuelle et que le japonais est arrivé à saturation depuis 1998. Sans les consommateurs européens et américains, l’économie asiatique risquerait la quasi faillite par une généralisation de la déflation à la Japonaise.
Et ce n’est pas une vue de l’esprit. Au Japon, plus de 3000 foyers sont en train de tester des piles à combustibles pour produire l’électricité nécessaire pour se passer au maximum du pétrole. La crise est si grave que le gouvernement prévoit un marché de 550 000 unités par an d’ici quatre à cinq ans. En Thaïlande et en Corée du Sud, des manifestations violentes contre la vie chère se multiplient. En Birmanie, en Indonésie et en Malaisie, la répression tente d’étouffer dans l’œuf toute manifestation pour que l’image de ces pays demeurent « lissent ». Mais le marché de l’emploi, moteur de la consommation, commence à souffrir terriblement. La Chine et le Vietnam voient leurs armées de travailleurs bon marché être sous-employés tandis que ceux qui ont émigrés des zones rurales pour trouver du travail, ne trouvent plus les emplois précaires dans les villes. Plus de trente millions de sans-emplois et sans droits sociaux errent aux alentours des villes de Pékin ou de Shanghai. Cette raréfaction des transferts vers les zones rurales appauvrit les campagnes qui… exportent vers les villes des armées toujours plus nombreuses de paysans vers des usines qui n’embauchent que très peu, et surtout de moins en moins. Nike s’apprête à licencier 15% de ces 150 000 ouvriers vietnamiens employés dans la sous-traitance. Tout cela parce que le pétrole au-dessus de 130 dollars de moyenne annuelle rend la mondialisation des échanges commerciaux quelque peu caduque. Certes, nous nous trouvons encore assez éloignés d’une moyenne annuelle du prix du baril de pétrole à 130 dollars, mais l’avertissement a été clairement donné lorsqu’il a connu une pointe de 140 dollars. D’ailleurs, deux économistes de CIBC World Market, ont déclaré dans l’International Herald Tribune qu’un conteneur de 40 pieds voyageant entre Shanghai et Vancouver coûterait 10 000 dollars avec un baril à 150 dollars, soit le double du prix en 2005 et prédisaient d’ailleurs, qu’à ce prix, il y aurait sans nul doute une relocalisation d’une grande partie des industries dans les pays ou les régions de consommation. Un exemple de ce phénomène d’inversement de la situation de la production ? Dans le Wall Street Journal du 02 mai 2008, un article soulignait déjà que les aciéries chinoises qui importent leurs minerai de fer du Brésil et d’Australie n’étaient déjà plus compétitives face aux producteurs d’acier américains qui engrangent à nouveau des bénéficient records. Pourquoi ? parce que leurs productions sont à la fois proche des zones d’extraction et des industries clientes.
Que cherche-t-on donc à expliquer ? Que le modèle de développement asiatique est peut-être à la veille d’une vaste remise en question. Pourquoi ? Le baril de pétrole à 130 euros ou plus. En fait, la mondialisation des échanges n’a de crédibilité que lorsque le prix de l’énergie est bas. Pourquoi ? parce que les distances ne comptent pas. Commencez à augmenter les couts des transports, les prix flambent, les avantages comparatifs s’estompent, surtout quand les pouvoirs d’achat s’effritent à défaut de s’effondrer. Début juillet, la Banque asiatique de développement (BAD), sur son report mensuel sur l’état de l’économie de la région du sud-est asiatique, reconnaissait que « compte tenu de leur dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour leurs approvisionnement en hydrocarbures, les pays émergeants de la région, qui ont un faible rendement énergétique, sont hautement vulnérables ». Lorsqu’on connait la langue de bois de cette institution pour laquelle tout va toujours très bien Madame la Marquise même lorsque le Japon subissait la déflation de la fin des années 90, cela peut paraitre particulièrement inquiétant. Pire, son président, Haruhiko Kuroda n’hésitait pas à affirmer que pour cette année et l’année suivante, la situation « risquait d’avoir un impact négatif sur la consommation intérieure et sur la croissance ». Mais pourquoi autant d’inquiétude ?
Parce que si l’énergie est chère, les produits asiatiques auront de plus en plus de mal à se vendre à l’autre bout du monde, sans compter sur l’image négative que ces produits ont déjà en occident, et parce que le marché chinois est loin de pouvoir absorber la production actuelle et que le japonais est arrivé à saturation depuis 1998. Sans les consommateurs européens et américains, l’économie asiatique risquerait la quasi faillite par une généralisation de la déflation à la Japonaise.
Et ce n’est pas une vue de l’esprit. Au Japon, plus de 3000 foyers sont en train de tester des piles à combustibles pour produire l’électricité nécessaire pour se passer au maximum du pétrole. La crise est si grave que le gouvernement prévoit un marché de 550 000 unités par an d’ici quatre à cinq ans. En Thaïlande et en Corée du Sud, des manifestations violentes contre la vie chère se multiplient. En Birmanie, en Indonésie et en Malaisie, la répression tente d’étouffer dans l’œuf toute manifestation pour que l’image de ces pays demeurent « lissent ». Mais le marché de l’emploi, moteur de la consommation, commence à souffrir terriblement. La Chine et le Vietnam voient leurs armées de travailleurs bon marché être sous-employés tandis que ceux qui ont émigrés des zones rurales pour trouver du travail, ne trouvent plus les emplois précaires dans les villes. Plus de trente millions de sans-emplois et sans droits sociaux errent aux alentours des villes de Pékin ou de Shanghai. Cette raréfaction des transferts vers les zones rurales appauvrit les campagnes qui… exportent vers les villes des armées toujours plus nombreuses de paysans vers des usines qui n’embauchent que très peu, et surtout de moins en moins. Nike s’apprête à licencier 15% de ces 150 000 ouvriers vietnamiens employés dans la sous-traitance. Tout cela parce que le pétrole au-dessus de 130 dollars de moyenne annuelle rend la mondialisation des échanges commerciaux quelque peu caduque. Certes, nous nous trouvons encore assez éloignés d’une moyenne annuelle du prix du baril de pétrole à 130 dollars, mais l’avertissement a été clairement donné lorsqu’il a connu une pointe de 140 dollars. D’ailleurs, deux économistes de CIBC World Market, ont déclaré dans l’International Herald Tribune qu’un conteneur de 40 pieds voyageant entre Shanghai et Vancouver coûterait 10 000 dollars avec un baril à 150 dollars, soit le double du prix en 2005 et prédisaient d’ailleurs, qu’à ce prix, il y aurait sans nul doute une relocalisation d’une grande partie des industries dans les pays ou les régions de consommation. Un exemple de ce phénomène d’inversement de la situation de la production ? Dans le Wall Street Journal du 02 mai 2008, un article soulignait déjà que les aciéries chinoises qui importent leurs minerai de fer du Brésil et d’Australie n’étaient déjà plus compétitives face aux producteurs d’acier américains qui engrangent à nouveau des bénéficient records. Pourquoi ? parce que leurs productions sont à la fois proche des zones d’extraction et des industries clientes.
ludovicccc-moiran- Nombre de messages : 18
Age : 41
Date d'inscription : 09/06/2008
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