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SARKOZY ET LA DIPLOMATIE DE LA CARPETTE

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Message  ludovicccc-moiran Jeu 7 Aoû - 7:21:02

Lorsqu’on voit Nicolas Sarkozy se démener sur la scène internationale et européenne, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir s’il ne s’agirait pas encore de son gout prononcé pour la gesticulation stérile. Bien évidemment, il est hors de question de trancher cette question par oui ou par non. Ce serait aussi réducteur et qu’improductif. Pourtant, nous sommes en droit de nous interroger face aux évolutions surprenantes d’une diplomatie aussi surprenante que tout-terrain.

Lorsqu’on parle de diplomatie, on parle de relations entre pays et leurs gouvernements, et, à preuve du contraire, l’Union européenne n’est pas un pays à part entière. Donc, commençons par ce sujet. Ces derniers jours, Nicolas Sarkozy s’est déplacé à Dublin en tant que chef d’Etat président l’Union européenne. Il se rend donc en Irlande après un référendum tout à fait démocratique qui a rejeté son mini-traité qu’il s’est bien gardé de soumettre au référendum en France parce qu’il savait que ses concitoyens le rejetteraient (comme l’a jugé aussi utile Gordon Brown en Grande-Bretagne). Deux semaines auparavant, devant les députés de l’UMP, il déclarait que l’Irlande devait revoter sur le mini-traité, comme s’il dirigeait l’Irlande et comme si la voix du peuple était dérisoire. Une fois arrivé en Irlande, il jurait les grands dieux que jamais il n’a dit que l’Irlande devait revoter et qu’il n’était à Dublin pour essayer de comprendre le sens du rejet. Mais tout en soulignant qu’il y ait revote ou non, la procédure d’adoption du mini-traité devait se poursuivre avec l’idée déjà avouée d’isoler l’ile si tous les autres pays votaient oui… par procédure parlementaire (on n’est jamais trop prudent).

C’est qu’il est quand même pressé de rencontrer des succès, Nicolas Sarkozy. A un niveau historiquement bas dans les sondages français, avec des réformes promises au mieux revues à la baisse et que les français réclament à corps et à cris, une érosion du pouvoir d’achat contre laquelle il ne peut rien, il est obligé de marquer des points sur la scène internationale s’il voulait continuer à exister sur la scène européenne où il est aussi fragilisé. Après tout, comment donner des leçons à des pays membres lorsque son propre gouvernement ne respecte pas ses engagements européens de déficit public et de réduction de la dette ? Sa proposition de politique d’immigration ne pouvait seule le sortir de cette impasse. D’où la proposition d’Union méditerranéenne que les pays du nord et de l’Est de l’Europe soutiennent du bout des lèvres, ne comprenant pas quels avantages ils pourraient y trouver. Surtout que cela impliquait une nouvelle fois une Turquie dont on soutient mordicus la procédure de demande d’adhésion à la technocratique Commission européenne contre l’avis des populations. Aussi, certains gouvernements craignaient que l’UPM ne serve de porte d’entrée : si vous ne pouvez pas passer par la porte, faites-le par la cave. Surtout que la situation de leurs économies vacille sérieusement et que la désastreuse politique monétaire de Jean Claude Trichet (que critique d’ailleurs Sarkozy) ne renforce en rien leur position (le gouvernement tchèque s’inquiète des risques de délocalisation des industries vers des pays de la zone dollar).

Le 14 juillet, sur les champs Elysées, Nicolas Sarkozy a donc accueilli les chefs d’Etats du pourtour méditerranéens (moins Kadhafi, qui lui a quand même eu droit à une réception en catimini plus tôt pour le remercier de la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien –devenu entretemps bulgare lui-aussi- dont il était… le responsable) pour le défilé de la fête nationale. Présentons quelques invités. Bachar el-Assad, chef de l’Etat syrien, responsable présumé de l’assassinat de Rafik Harriri ; principal soutient du Hezbollah qui vient de faire une standing ovation à Samir Kundar qui, en 1979, a fracassé la tête d’une fillette de 4 ans pour l’honneur palestinien ; qui ferme les yeux sur les armes qui franchissent la frontière syro-irakienne pour armer les insurgés sunnites dans leurs luttes contre les chiites ; et dont le père a commandité l’attentat contre les parachutistes français sous mandats des casques bleus, à Beyrouth, au camps Drakkar, en tuant 53 en 1983. Hosni Moubarak, chef d’Etat égyptien, dictateur omnipotent dont les prisons sont pleines de prisonniers politiques ; qui décident des partis politiques qui participeront aux élections ou pas ; qui ferment les yeux sur les meurtres de chrétiens cooptes, le kidnapping de leurs enfants, leur conversion de force à l’Islam et aussi sur les meurtres des musulmans qui se sont convertis au christianisme. Il y avait aussi Michel Sleimane, président du Liban qui vient d’accepter que son premier ministre accueil triomphalement le tueur psychopathe Samir Kundar à l’aéroport de Beyrouth et qui n’a rien fait pour que les milices terroristes du Hezbollah ne prennent le contrôle de la capitale alors qu’il était chef des armées. Nous pourrions poursuivre la liste, mais ces trois cas sont significatifs non seulement de la qualité des interlocuteurs, mais également de la place que tiennent leurs pays sur la scène moyen-orientale.

Officiellement, Nicolas Sarkozy a voulu les rassembler pour que la zone méditerranéenne devienne une région de prospérité partagée équitablement et pour qu’ait lieu un dialogue même indirecte entre Ehoud Olmert et le dirigeant syrien au sujet du sud Liban. En clair, pour ce qui est de l’UPM, il ne s’agissait que d’une relance des accords de Barcelone auxquels il n’était pour rien et d’une tentative ultra-médiatisée de relancer le dialogue israélo-syrien. A quoi avons-nous eu le droit : à un sur place sur le front de l’UPM puisqu’aucun consistance n’a été donné aux accords de Barcelone (en panne, peut-être irrémédiablement) et Olmert et el-Assad ne se sont même pas serrés les mains. Ils ont tout au contraire veillé à s’éviter. En prime, les casques bleus français ont été humiliés publiquement.

Sarkozy n’a pas, c’est le moins que l’on puisse dire, obtenu de grands gains sur ce chapitre, à l’inverse de certains dirigeants dictatoriaux qui ont pu redorer quelque peu leurs blasons à moindre frais. El-Assad n’est plus isolé, Moubarak en sort renforcé de son poste d’interlocuteur dans la région, Sleimane est parvenu à faire oublier ses errements, Bouteflika s’est rendu compte qu’il pouvait humilier la France dans ses discours sans rien avoir à craindre. Mais il y a peut-être plus important que ces résultats. Bernard Kouchner, l’ancien pourfendeur des dictateurs et des dictateurs ne trouvent plus anormal de les recevoir en égaux. Rama Yade, la courageuse secrétaire d’Etat aux droits de l’homme qui a protesté contre la réception de Kadhafi l’automne dernier, estime légitime de recevoir el-Assad, Benali et Bouteflika. Les gaullistes de l’Assemblée nationale ont soutenu les initiatives de Sarkozy sans broncher. L’opposition, socialiste en particulier, ne s’est guère émue qu’à des fins de politiques intérieures, sans plus. En fait, la plus grande leçon de la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, c’est que la France ne compte plus dans sa proche périphérie et qu’elle considère à présent qu’elle doit imposer son leadership en Europe pour continuer à exister. Et en cela, le NON irlandais est une insulte aux ambitions de Sarkozy et à son mini-traité, qui n’est finalement qu’une pâle copie du projet de constitution que les néerlandais et les français avaient eux-mêmes rejetés par référendum et que les polonais, les thèques et les britanniques se préparaient à imiter à l’époque.

ludovicccc-moiran

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Message  henri88 Jeu 28 Aoû - 11:43:40

Sarkozy est bien obligé de suivre la stratégie de la carpette, comme vous la nommez. Que pourrait-il faire d'autre. L'Europe n'est qu'une puissance économique (mais en déclin) et n'a ni de force diplomatique ni de force militaire pour peser dans les débats, que ce soit au titre de l'Union européenne où trop de pays on peur de leur ombre, ni au titre individuel faute de moyen. S'alligner sur les Etats-Unis peut être une solution à courte vue. Elle a toujours des tentations isolationnistes que traduit de plus en plus Barak Obama, par exemple. Alors, au lieu de défier sans arrêt Moscou depuis 1992, avec un élargissement mal maitrisé à l'Est de l'UE et de l'OTAN, il faudrait peut-être penser que non seulement la Russie est un pays européen (puisque euro-asiatique) mais que nous avons besoin de son énergie. Alors, en attendant que des décisions cohérentes se prennent à la Commission et dans les chacelleries et autres lieux de gouvernement, ce n'est pas seulement Sarkozy qui doit suivre la diplomatie de la carpette, mais tous les gouvernements européens. Et il est fort à craindre que cela ne dure encore bien longtemps. De plus, quand, au nom de l'Union, Sarkozy se mèle du problème géorgien, on lui dit quasiment d'aller jouer ailleurs. Encore un preuve s'il en est une.

henri88
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Message  marco Sam 27 Sep - 23:50:20

je ne dirai pas que Sarkozy a adopté la stratégie de la carpette. Seulement, avec l'affaire géorgienne, force est de constater que des rapports de force s'inversent et qu'il doit faire avec les moyens du bord. Que pouvait-il faire face à des russes qui n'avaient aucune obligation d'exécuter son plan ? Ils sont partis qu'une fois l'Akhabazie et l'Ossetie mis en sécurité. Surtout que sa position était délicate puisque ce sont tout de même les géorgiens qui ont entamé les débats. Maintenant, voilà qu'il y a de plus en plus d'indication que les troupes de tbillissi ont commis des crimes de guerre... Intenable cette situation.

marco
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SARKOZY ET LA DIPLOMATIE DE LA CARPETTE Empty erreur

Message  kiss1976 Mer 26 Nov - 13:10:11

Sarkozy ne poursuit pas une politique de la carpette. C'est entièrement faux. Il suit une politique de la girouette, ce qui est très différent. Lorsque le vent tourne, il tourne le dos au vent pour aller toujours plus loin. C'est l'hypocrisie poussée à son extrème.

kiss1976
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