LA COREE DU SUD FACE A SON PASSE SOMBRE
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LA COREE DU SUD FACE A SON PASSE SOMBRE
Dans la mine de cobalt désaffectée de la ville de Daegu, la Corée du Sud fouille les zones les plus sombres de son passé. Une équipe d'archéologues fait apparaître les restes de 3000 Sud-Coréens suspectés d'être des sympathisants communistes et exécutés au début de la Guerre de Corée.
Il a fallu attendre 2005 pour que la Corée du Sud mette en place une Commission Vérité et Réconciliation, chargée de mettre au grand jour les réalités de la guerre civile.
Les 240 membres de la Commission ont interrogé des centaines de témoins et de proches des victimes. Ils poursuivront leur travail jusqu'en 2010, date de la fin de leur mandat.
Les fouilles ont commencé sur quelques sites, mais l'on estime qu'il y a environ 160 fosses communes datant du début de la Guerre de Corée. Pour la Corée du Sud, ce retour nécessaire sur sa propre histoire n'intervient que tardivement.
Pendant les années de dictature militaire qui se sont enchaînées après la Guerre, il était impossible de rouvrir un tel dossier.
Il a également fallu attendre la publication de témoignages de l'armée américaine au début des années 2000, alors qu'ils étaient classés secrets jusque auparavant. Les récits de militaires américains témoignent du meurtre systématique des Sud-Coréens suspectés d'être des sympathisants communistes.
Ces témoignages restent ambigus sur la position qu'avaient adopté les Etats-Unis vis-à-vis de ces tueries.
L'un de ces documents montre que l'Ambassadeur américain en Corée au début de la Guerre, John Muccio, avait demandé au Président Syngman Rhee et au Ministre de la Défense Shin Sung-mo de faire cesser les exécutions sommaires, qu'il considérait à la fois illégales et inhumaines.
Mais la Commission n'en vient pas aux mêmes conclusions. "Il y a des preuves qu'ils [ les meurtres ] étaient rapportés au sommet" a expliqué Kim Dong-choon, de la Commission Vérité et Réconciliation." Les soldats américains prenaient des photos et rapportaient cela à leurs supérieurs". Les photos ont ensuite été classées secrètes à Washington, et les exécutions considérées comme un "problème intérieur" coréen.
Un enquêteur de la police militaire américaine, Frank Pearce, écrivait dans son rapport que les soldats sud-coréens avaient fait preuve "d'extrême cruauté" à l'égard des prisonniers abattus de la ville de Dokchon.
Pearce, dont le témoignage est corroboré par celui d'autres Américains, rapportait qu'à Dokchon, 200 à 300 prisonniers, dont des femmes et une petite fille âgée de 12 ou 13 ans avaient été tués sur une colline proche de la ville.
Interrogé par la BBC, Kim Man-sik, l'un des rares Sud-Coréens admettant avoir participé à ces exécutions, plaide les circonstances extraordinaires de la guerre. Pour lui, en pleine guerre civile, et à quelques kilomètres de la ligne de front, les membres de la police militaire n'avaient pas vraiment d'autre choix que de suivre les ordres. "A deux occasions, mes unités ont reçu l'ordre de rassembler les communistes suspectés, et nous avons conduit des exécutions groupées" dit-il. "Mais vous devez comprendre la situation à ce moment, précise-t-il. Nos forces étaient en très mauvaise posture et encerclées."
La Commission Vérité et Réconciliation, dont le travail doit être terminé avant 2010 fait un travail nécessaire sur le passé trouble de la Corée du Sud. Auparavant, la plupart des atrocités de la guerre étaient attribuées aux Nord-Coréens. Mais la Commission n'étant pas un organe judiciaire, elle n'a pas le pouvoir de sanctionner les responsables de ces exécutions sommaires. Elle pourra donc rétablir la vérité, mais pas la justice.
jimmyolsen- Admin
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