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ALLEMAGNE : DE LOURDES HAUSSES DE SALAIRE A VENIR ?

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Message  emarcel Jeu 9 Oct - 15:37:52

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Fonctionnaires, sidérurgistes, conducteurs de locomotives… les mobilisations imposent de véritables percées salariales. La politique de « modération salariale » au banc des accusés.
Des luttes sociales, souvent atypiques et d’une ampleur inédite, ont surgi ces derniers mois en Allemagne, imposant souvent des augmentations de rémunérations très conséquentes. Dernière illustration de ce changement d’état d’esprit : le mouvement des salariés de la fonction publique qui est sorti avec succès, mardi dernier, d’une lutte de plusieurs semaines, marquée par de nombreux débrayages. Avec leur syndicat Verdi, les quelque 1,3 million de fonctionnaires ont pu signer un compromis échangeant, dans un nouvel accord tarifaire, des hausses de salaire de 5,1 % contre une augmentation d’une demi-heure du temps de travail (de 38,5 à 39 heures).
On ne compte plus aujourd’hui les secteurs où des revendications salariales bien plus conséquentes encore sont avancées. Et dans la dernière période, les sidérurgistes (+ 5,2 %) ou les conducteurs de locomotive (+ 11 % assortis d’une diminution d’une heure du temps de travail) ont réussi de véritables percées, après des années de politiques dites de modération salariale.
La direction du syndicat DGB, confrontée à une fronde de plus en plus massive de sa base, a dû abandonner le principe des « pactes salariaux » tripartites (patronat, syndicats, gouvernement) où elle échangeait, en vertu de la recherche d’un consensus social, une stagnation, voire une baisse du pouvoir d’achat contre une hypothétique garantie du maintien de l’emploi.
Signe de ce changement de cap : Michael Sommer, le président du DGB, vient lui-même de monter au créneau : « Nous avons besoin de hausses salariales significatives, dans le public comme dans le privé. 2008 doit être l’année des hausses sensibles de salaire pour tous », a-t-il déclaré le 16 mars. Et de contester la validité des arguments du patronat germanique ou d’un Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), qui tentent un tir de barrage en pointant « les risques inflationnistes » que feraient courir de « trop fortes hausses de salaire ». Leur effet sur les prix, martèlent-ils, viendrait se conjuguer à celui de la hausse des cours du pétrole et des matières premières, faisant courir « les plus grands risques à la croissance comme à l’emploi ». Mais, précisément, rétorque Sommer : « Des salaires plus élevés stimulent la conjoncture intérieure et peuvent […] empêcher qu’une possible récession aux États-Unis ne se propage en Allemagne. »
Ce bras de fer inédit illustre combien l’Allemagne et le syndicalisme allemand se trouvent à un tournant. Après plus d’une décennie de « modération salariale », le recul net du pouvoir d’achat est douloureusement ressenti par presque toutes les couches de la population. Avec la réforme du marché du travail (Hartz IV), la précarité s’est considérablement renforcée pour les moins qualifiés dans un pays où il n’existe toujours pas de salaire minimum légal. Quant aux employés les mieux « intégrés », ils ont été souvent mis dans l’obligation - jusqu’au sein des plus grands groupes (comme chez Siemens ou Daimler-Benz) - de travailler plus sans aucune compensation salariale.
Aujourd’hui les limites du supportable semblent dépassées et le discours économique conformiste justifiant l’austérité perd de plus en plus en crédibilité. Selon un récent sondage de l’institut Emmid (1), 43 % des salariés allemands se disent prêts à revendiquer 10 % d’augmentations de salaire. Et au sein des syndicats, le vieux modèle social consensuel est battu en brèche. Il est même directement mis en cause dans le recul d’audience très sensible de la confédération DGB, qui a dû déplorer la perte de près de la moitié de ses adhérents au cours des quinze dernières années. Et, a contrario, il pousse à l’émergence d’un nouveau type de luttes syndicales bien plus revendicatives.
(1) Sondage publié dans le quotidien Bild Zeitung du 15 mars 2008.
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Message  j-luc Dim 12 Oct - 20:12:09

Les syndicats allemands sont au niveau de leurs structures différents des nôtres - je veux dire en France -.
Alors que chez nous les syndicats du secteur privé sont départementaux et regroupés ensuite au sein d'une fédération professionnelle ; les syndicats allemands ne connaissent pas notre niveau de structure départementale.
Ce qui veut dire qu'en Allemagne lorsque un syndicat appelle à la gréve, celle-ci prend tout de suite une dimension nationale.
En outre les syndicats allemands sont infiniment plus impliqués dans la cogestion que les syndicats français à travers par exemple la gestion d'une partie du parc locatif.
Enfin le modèle allemand a pendant longtemps reposé sur la reconstruction de l'Allemagne. Cette reconstruction est terminée depuis belle lurette.
Enfin une désyndicalisation continue implique une perte de représentativité et de recettes qui ne peut que conduire les représentants de ces organismes à hausser le ton.
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