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Exposé clinique de la réalite (ou ontologite) - avec annexe.

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Message  Alotar Mar 14 Oct - 9:08:06

L’exposé qui suit, a pour objectif de dispenser un enseignement clinique concernant une maladie intellectuelle fréquente, appelée réalite (ou ontologite). En annexe se trouvent des précisions au sujet du traitement de cette maladie.


I. Diagnostic et étiologie.

La réalite (ou ontologite, dans sa forme sévère) est une maladie endémique très contagieuse qui atteint essentiellement les intellectuels occidentaux, surtout francophones. Le microbe de la maladie, probablement un virus filtrant, reste à ce jour non détecté. Le syndrome le plus frappant consiste en un discours tenu par le patient qui en appelle constamment au « Réel » ou à « La Réalité ». Dans les cas graves ou en phase terminale on assiste à une assimilation de ce « Réel » à « L’Être-Même », ce « Réel-Être-Même» étant recherché comme l’ultime tangible. La réalite s’aggrave alors en ontologite.
L’étiologie est lacunaire. Cette maladie pourrait être due à un problème de fondement. Angoissé par des phénomènes de « flatus vocis » (du latin : vent de la voix), le patient, comme en état de désorientation ou de lévitation, est à la recherche perplexe du tangible, de ce sur quoi il peut compter, de ce sur quoi il peut tabler et qui ne fera jamais défaut. L’effet du virus semble donc être l’absence ou la déficience de ce qu’on pourrait appeler « le tablable ». L’origine du virus serait sans doute à chercher du côté du phénomène dit de la « table rase »(1).

II. Pronostic.

Réservé. Les cas de résistance à l’action curative ne font pas défaut. L’agonie est prolongée, la phase finale (ontologite) rendant le pronostic irréversible. Le râle est oppressif et à tendance incantatoire. Récemment un cas de guérison miraculeuse (?) a été rapporté.

III. Prophylaxie.

La prise de conscience de sa maladie par le patient reste rare. La cause exacte de la maladie étant méconnue, on orientera l’action curative sur la prévention et les symptômes. L’implémentation d’un « compassmaker » (ou boussole du discours – voir en annexe) au niveau profond de l’intellect du patient semble à ce jour le seul remède, aléatoire et non garanti, pour traiter cette maladie. Des séances, en milieu universitaire, d’hypnose et même d’exorcisme ( principalement sur base de lectures rituelles du § 43 du grimoire de Todtnauberg) n’ont pas encore donné de résultats probants.


Annexe : Le « compassmaker » (modèle standard).

A. Description du compassmaker : l’espace discursif 3D.

Le compassmaker est une sorte de boussole du discours dont les pôles sont les modes fondamentaux de l’être de ce qui est. Ces modes sont au nombre de 6, si bien que le compassmaker ouvre un espace du discours tridimensionnel.
Ci-dessous, schéma logique du compassmaker :


Exposé clinique de la réalite (ou ontologite) - avec annexe. Compas15


Sur ce schéma, il apparaît clairement que le réel ne constitue qu’un des 6 modes de l’être de l’étant, un mode parmi les autres, ni plus ni moins. C’est ce rééquilibrage qui fait l’essentiel des vertus curatives du compassmaker. Après implémentation de celui-ci dans l’ intellect, le patient qui était comme déboussolé et qu’on retrouvait errant dans les textes, hagard ou en lévitation, se remet à arpenter plus normalement le champ discursif, sans cette fixation ou obnubilation pour « Le Réel » ou « La Réalité » qu’on lui connaissait auparavant. Il peut aussi passer d’un texte à l’autre plus facilement, quelle que soit l’époque, sans trop s’égarer.

Le schéma du compassmaker, avec ses 6 pôles, montre donc qu’il y a 6 modes fondamentaux d’apparition de ce qui est. La modalisation est distribuée selon 3 axes et l’étant apparaît en tant que x, y, z. Mais qu’est-ce qu’un mode de l’être de l’étant ? Ce qui est (ou l’étant) n’apparaît qu’en tant que tel et/ou tel, c’est-à-dire modalisé. La condition d’une phénoménalisation ou apparition de l’étant est la modalisation de son être. Ainsi ce qui est, de l’étant donc, apparaît (2).

Toutefois l’être de l’étant, autrement dit l’étant en tant qu’il est, sans plus, par définition non modalisé, n’apparaît jamais. On dira qu’il s’agit de la conscience discursive. Dans le schéma du compassmaker, cet être de l’étant se situe au croisement des six modes. Les modes ne sont pas complètement exclusifs les uns des autres, ils sont en débat les uns avec les autres ; il y a du jeu entre eux.

Sur le schéma du compassmaker, on remarque donc d’abord une distinction de base entre la nature et la culture. Mais il faut ensuite observer la dualité de la nature, ainsi que la dualité de la culture. On parle en effet à juste titre d’une nature humanisée ou seconde nature, ce qui implique logiquement une première nature, une nature sauvage. Dans la foulée, on parlera alors d’une première culture, correspondant à la forme idéale, et d’une deuxième culture, correspondant à la forme légale.

Semblablement à la nature, le fait (ou factif) se subdivise en facticiel (fait contingent) et en factuel (fait nécessaire). Le facticiel ou fait contingent représente ce qui pour les humains est le hasard ou l’accident, qu’il soit heureux ou malheureux. Quant au factuel ou fait nécessaire, il représente pour les humains ce qui est fait par soi ou encore, la substance, ce qui se tient dessous et fait office de fondement et ne cède pas – ce qui soit dit en passant justifie l’action curative à l’égard de la réalite (ou ontologite) puisqu’aussi bien, d’après le schéma logique du compassmaker, le réel n'a pas de lien direct avec le fondement ; sans doute cette méprise propre à la réalite n’est-elle pas sans rapport avec le « rasage de table », c’est-à-dire un défaut de factuel.
De même que la culture, le droit se subdivise en droit en puissance (l’idéal) et droit en acte (le tribunal).

Comme on le voit, ce débat quadrilatéral entre le fait et le droit ou entre la nature et la culture se déroule sur les axes horizontal et vertical de l’espace discursif.

L’axe transversal quant à lui endosse le débat du réel (ou réalité extérieure) et du vrai (ou vérité intérieure).
En ce qui concerne le réel, on rappellera qu’il n’est, parmi les autres, qu’un mode de l'être de ce qui est, et qu'il ne devrait pas avoir de préséance particulière, même si son poids, en vertu du jeu qu’il y a entre les modes, pèse parfois nettement plus que d’autres modes. Ce mode, le réel, représente l’extériorité objective publique, ce principe de réalité que l’on oppose à la subjectivité, vue comme vérité intérieure privée.
Pour ce qui est du vrai ou de la vérité intérieure, il ne faut pas les confondre avec « la vérité » au sens de l’ouverture de l’être de l’étant, et qui est le dévoilement d’un monde humain. Ce dévoilement, c’est aussi le croisement des pôles ou des modes dont traite le point suivant.

B. Utilité du compassmaker: le présent comme juste milieu.

Après avoir traité des pôles du compassmaker, pôles qui sont donc les manières fondamentales que l'étant a d'apparaître aux humains, on parlera ici du croisement central de ces pôles : le présent.

D'où vient ce présent qui, comme être de l'étant, est le foyer de l'ouverture d'un monde humain? Ici il faut distinguer entre l'être de l'étant, qui est présence, et l'être-même, qui est absence. En effet, lorsqu'on donne un cadeau, un présent, il est normal d'abandonner ce présent au destinataire. Mais si, comme l'être-même, on est soi-même le cadeau ou le présent, alors il faut se donner soi-même en présent, tout en s'absentant radicalement de ce présent, c.-à-d. de ce don de soi-même. Ce retrait de l'être-même hors de son présent de soi est ce qui donne en présent l'être de l'étant - l'être-même s'absentant. Cet être de l'étant est alors la résultante de la plurimodalisation de l'étant. Ainsi s'ouvre, dans ses trois dimensions axiales, un monde qui est, pour les humains, une figuration d'eux-mêmes.

En effet, le monde humain est un monde constitué, construit, un monde de dévoilements interprétés en commun. Cette constitution d'humanité est le discours ou l'entretien que les humains ont les uns avec les autres, cette tenue entre eux étant le présent d'une maintenance toujours neuve de leur monde au-dessus du vide ou du silence. Les humains sont tout le temps en train de parler, d'écrire et/ou d'écouter, de lire. Ils s'entretiennent les uns les autres constamment de choses et d'autres; quand ils sont seuls, ils se parlent à eux-mêmes. Bref, le discours est comme l'élément dans lequel toujours ils se tiennent; même leurs calculs sont cernés de mots et de phrases. Être humain, c'est être dans le discours, dans du monde qui est parlant. Cet être parlant qu'ils ont les uns pour les autres constitue ce qu'on peut appeler l'entregens. C'est la trame de leur monde, un système (3).

Et c'est alors que menace l'entropie ou le brouhaha. Un compassmaker peut permettre de s'orienter et de s'y retrouver dans le fouillis des textes et du discours. Le compassmaker montre que la constitution discursive du monde ne se fait pas n'importe comment : elle est encadrée par les modes fondamentaux de l'être de l'étant d'une part. Et d'autre part, étant donné le jeu et le débat qu'il y a entre les modes, le présent qui en résulte est le travail de neutralisation néguentropique de l'entropie du système. Cette neutralisation consiste, à l'aide du jeu des 6 modes, à viser à chaque fois le juste milieu de la modalisation de l'être de l'étant.

C. Fonctionnement du compassmaker : la temporalité néguentropique et l'historialité des modes.

On sait que l'humain est de l'être vers l'ouvert à partir du fermé, et que ce passage est la temporalité. Celle-ci consiste en l'ouverture d'un mode et la fermeture d'un mode opposé (4). Comme il y a 3 axes, la temporalité est tridimensionnelle. Sur les axes, le sens d'un mode à l'autre, est réversible, mais le présent tridimensionnel qui en résulte est irréversible; c'est le croisement toujours neuf des axes de la modalisation de l'être de l'étant.

À noter que les 3 dimensions de ce présent n'ont rien à voir avec le séquençage habituel en passé, présent et futur d'un temps qui s'écoulerait comme un flux. Il faut plutôt voir la temporalité comme l' ouverture d'un monde humain, une ouverture tridimensionnelle à géométrie variable. Il n'y a pas de passé ou de futur au sens courant, mais ce qui définit quelque chose comme passé c'est son appartenance à un mode à fermer, tandis que ce qui définit quelque chose comme futur, c'est son appartenance à un mode à ouvrir.

Cette temporalité donne aux modes leur historialité, le jeu entre les modes donnant au monde humain son histoire. Les modes et leurs rapports sont historiaux, et la modalisation de l'être de l'étant est à géométrie variable : c'est le présent d'un monde humain dont les fondamentaux (les modes) se renouvellent par leur débat(5).

Cela peut signifier par exemple que, étant donné son historialité, la naturalité (autrement dit l'étant en tant qu'il est nature) est variable. Cette variabilité de la naturalité de la nature a évidemment des implications sur toute visée de l'étant en tant que nature et pose par exemple la question de la scientificité d'une science ayant pour objet une nature intemporelle et définitive.

Il faut bien voir en effet que la nature humaine ou seconde est du ressort des humains, mais également la nature vierge ou première - le non-humain étant défini à partir des humains comme ce que ceux-ci récusent et/ou défrichent. Le monde, qu'il soit nature ou culture, réalité ou vérité, est situé et daté; il est humanité locale et historique. Et si la science révèle une prison de lois universelles et nécessaires, le sens de ce savoir est la liberté.

D. Fabrication, commercialisation et implémentation du compassmaker : en progrès.

La fabrication en série et la commercialisation du compassmaker feraient encore l’objet de pourparlers avec les autorités réglementaires ainsi qu’ avec différentes firmes spécialisées. Des négociations seraient en cours pour un circuit électronique double face imprimé sur un anneau de Möbius, avec mémoire à bulles. L’implémentation de la puce (microscopique) nécessiterait une intervention en milieu hospitalier psychiatrique de jour (prévoir un bonnet). Pas de convalescence nécessaire. Selon le contrat, un suivi pourrait être prévu. Tarifs non encore communiqués. Garantie limitée (voir conditions).
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(1). Tabula rasa : évacuer tout ce que l’humanité a appris parce que ça ne vaut rien. Pourtant comme JCVD le ferait remarquer : « Le passé, au plus que tu cours après, au moins qu’il te rattrape ». A noter aussi qu’un certain Don Quichotte avait réalisé qu’on entrait dans « Le Réel » comme dans un moulin.

(2). L’étant apparaît alors comme contingence (facticiel, première nature) et/ou comme nécesssité (factuel, seconde nature) ; et/ou comme en puissance (droit en puissance, première culture) et/ou comme en acte (droit en acte, deuxième culture) ; et/ou comme vérité et/ou comme réalité. Les 6 modes sont toujours présents ensemble dans l’apparition de ce qui est , mais leurs poids relatifs varient.
Exposé clinique de la réalite (ou ontologite) - avec annexe. Bousso10

(3). C'est l'occasion de rappeler ici la loi du système : le système est à la fois synthèse et analyse, de sorte que l'un n'allant pas sans l'autre, c'est la synthèse (ou l'entropie) qui finalement prédomine.

(4). Le passé, que chacun des modes peut avoir à endosser à son tour, est du fermé. L'humain en effet ne peut jamais déduire le passé. Mais ce passé induit constamment l'humain à ceci ou cela. Cette fermeture et fermeté (l'humain n'a aucune prise sur x; x a prise sur l'humain) est typique du passé. Et c'est de ce phénomène que l'humain se délivre avec l'avenir. Cet avenir, que chacun des modes peut avoir à endosser à son tour, est l'inverse du passé, il est de l'ouvert :l'humain a prise sur x; mais le x n'a pas prise sur l'humain.

(5) Un exemple simple de cette historialité des modes : dans quelle mesure, en général, une collision est considérée comme de l' accident (ressortissant à de la contingence) ou/et comme du délit (ressortissant à du droit en acte ou au tribunal).
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