Énergies renouvelables en Voïvodine : comment dompter les vents de la Pannonie
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Énergies renouvelables en Voïvodine : comment dompter les vents de la Pannonie
Selon les spécialistes du secteur énergétique, l’Europe risque de se retrouver en pénurie d’électricité d’ici une trentaine d’années si elle ne développe pas l’exploitation des sources alternatives d’énergie. Cette question est devenue prioritaire dans les plans de développement de l’UE, et les sources d’énergie alternatives sont redevenues un sujet d’actualité. En-dehors de l’augmentation du prix du pétrole qui provoque l’inquiétude de nombreux pays dans le dernier temps, le pétrole, le gaz et le charbon représentent les sources non renouvelables d’énergie et leur utilisation menace sérieusement l’environnement. Cependant, tandis que de nombreux pays européens produisent des milliers de mégawats d’énergie « verte », sa production en Serbie reste en-dessous du seuil de 1%. On ne prévoit même aucun investissement pour la production d’énergie renouvelable.
« La Voïvodine a fait un pas en avant en ce domaine », assure cependant le Conseil exécutif regional. Il existe des ressources naturelles d’énergie renouvelable, de nombreux projets sont déjà prêts, les mesures nécessaires ont été réalisées et la construction de centrales éoliennes pourrait commencer rapidement. « Cependant, le manque de législation sur le sujet freine ces initiatives », regrette le secrétaire régional chargé de l’énergie, Dragan Surdučki.
« Nous avons déjà fait beaucoup avancé dans les analyses, les mesures et les études sur le potentiel de l’énergie renouvelable. Cela concerne l’utilisation de l’énergie solaire, du vent, du gaz de la masse bio, ainsi que l’énergie hydraulique que pourraient fournir de petits courants d’eau, avec la possibilité de construire une douzaine de centrales hydrauliques. Toute la documentation est prête et de nombreux projets ont été préparés, mais leur réalisation est lente à cause du retard du gouvernement de Serbie à adopter la législation appropriée. La Loi sur l’énergie est entrée en vigueur depuis quatre ans et le gouvernement avait promis à l’époque d’adopter dans délais d’un an tous les décrets nécessaires à propos des énergies alternatives. Cela fait quatre ans qu’on les attend », déplore Dragan Surdučki.
Des risques pour les investisseurs
Un mégawatt d’énergie obtenu par des centrales éoliennes coûte un million d’euros. Les investisseurs intéressés sont assez prudents, parce que le lancement de ces projets représente un grand risque sans règles clairement définies au préalable. L’État doit garantir le prix de l’énergie produite, pour permettre les investissements, mais les documents législatifs font toujours défaut. De plus, la procédure d’obtention des permis pour la construction de ces centrales est très complexe. En dépit de ces obstacles, les négociations sur la construction de centrales éoliennes ont déjà commencé en Voïvodine, notamment dans les environs des villes d’Inđija, de Kanjiža, d’Irig, de Bela Crkva, de Šid, de Vršac, de Kovin, d’Alibunar et de de Deliblatska peščara. Plusieurs contrats ont déjà été conclus. Les investisseurs sont des entreprises d’Autriche, d’Italie, de Hongrie, de Croatie, de Tchéquie, d’Angleterre et d’Allemagne.
« Les investisseurs ont compris que les investissements dans ces centrales pourraient être profitables et ils ont manifesté leur intérêt. 75 % des investissements sont déjà prêts, mais il est impossible de les réaliser sans les documents législatifs nécessaires. Une des raisons de ces reports est le prix de l’énergie, qui est maintenu en-dessous du prix réel, car cela représente un problème social. Imaginez une augmentation de prix de l’électricité de quatre à huit centimes. Cela ferait tomber tout gouvernement », explique Dragan Surdučki.
La Voïvodine, une position favorable
Cependant, la perspective du rapprochement avec l’Union européenne entraînera une régulation du domaine de l’énergie, et ce n’est qu’une question de temps pour la Serbie. Pour le moment, les préparatifs pour l’utilisation des potentiels énergétiques du soleil, du vent, de l’eau et d’autres forces naturelles en Voïvodine sont en cours. Selon les mesures effectuées, la Voïvodine occupe une position favorable, et ces forces naturelles pourraient être transformées en énergie utilisable. La Faculté technique de Novi Sad est en train d’élaborer une Rose des vents de la plaine pannonienne, qui devrait fournir une représentation claire de leurs forces et de leurs directions réelles. Le gouvernement de Voïvodine souligne la nécessité de former les citoyens, dans l’objectif de populariser cette forme d’énergie et de faire comprendre son importance au plus large public.
Le vent est actuellement le principal « producteur » dénergie verte en Europe. L’Autriche produit 14 milliers de mégawats, l’Espagne six, tandis que l’Allemagne qui a été la première à développer cette énergie, obtient déjà 24 000 mégawats de ses éoliennes. C’est le seul pays qui atteigne déjà le quota européen, qui prévoit la production de 20% de l’énergie par des sources renouvelables d’ici 2020. Le vent représente la solution la plus simple pour la Voïvodine, parce que des éoliennes sont déjà produits sur son territoire, à Subotica. La société allemande Siemens a commencé leur production il y a quelques années dans sa filiale de l’entreprise Loher de Subotica. C’est la plus grande usine d’éoliennes au monde.
Des initiatives indépendantes
Certains citoyens se tournent déjà de manière indépendante vers les sources d’énergie alternatives. Ljubinko Masal, un ingénieur de Subotica, a posé des collecteurs solaires sur sa maison. « Nous avons environ huit heures de soleil par jour ce qui nous apporte près de 20 kilowatts d’énergie, permettant de réchauffer 220 litres d’eau. Dans les saisons tièdes, lorsque la température ne tombe pas en-dessous de zéro, cela nous permet de chauffer la maison. Nous utilisons cette énergie avec des pompes thermiques qui servent également au chauffage. Au final, nous faisons de grandes économies sur nos frais d’électricité... Actuellement, nos factures de téléphone portable dépassent celles de l’électricité. Nous dépensons environ 330 à 400 kilowatts par mois », explique Ljubinko Masal.
La Voïvodine consomme actuellement 8,5 milliards de kilowatts à l’heure, et cette consommation devrait passer à dix milliards d’ici 2020. D’après les exigences de l’UE, 20% de cette consommation devrait provenir des sources renouvelables, ce qui semble actuellement assez irréaliste, étant donné que la production d’énergies alternatives n’existe encore que sur le papier.
Le problème de cette forme d’énergie consiste dans son coût élevé de production, qui dépasse encore celui de l’énergie des sources traditionnelles. Tous les États subventionnent la production, grâce aux fonds alimentés par les systèmes de sanctions imposées aux pollueurs.
kostas66- Nombre de messages : 29
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