LE BOURBIER AFGHAN, UNE GUERRE PERDUE D’AVANCE ?
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LE BOURBIER AFGHAN, UNE GUERRE PERDUE D’AVANCE ?
Le bourbier afghan, une guerre perdue d’avance pour la Coalition?
L’histoire va-t-elle encore se répéter dans cette région du monde peuplée de ce qui semble être d’irréductibles guerriers? En effet, l’Afghanistan - ou plutôt la Bactriane, région historique qui lui correspond grosso modo - a vu passer, depuis Darius 1er, tous les grands conquérants d’Asie et d’Europe; d’Alexandre le Grand à Bâbur en passant par Mahmûd de Ghaznî, Gengis Khan et Tamerlan, tous ont connus les pires difficultés à conquérir ces hauts plateaux. Plus tard, la région fît l’objet des convoitises de l’empire Britannique « himself » que les guerriers Afghans vainquirent une première fois en 1841, une dernière fois en 1919, acquérant ainsi définitivement leur indépendance. Puis se fut au tour de l’armée Rouge de s’embourber en 1979 dans une guerre de dix ans contre des combattants montagnards Moudjahiddines moins nombreux que l’envahisseur (environ 900.000 soldats russes en 110 mois de présence militaire) mais jouissant d’une aide américaine en armement, une connaissance aiguë du terrain et surtout d’une ferveur religieuse à toute épreuve, qui leurs permirent d’avoir le dernier mot sur ce qui clôtura la dernière grande crise de la guerre froide.
Il semblerait donc qu’à chaque fois qu’une grande puissance de ce bas-monde tente de prendre contrôle sur cette région, elle se casse les dents. Mais qu’en est-il alors des forces multinationales menées par les USA dans leur grand chantier - un peu nébuleux certes - de guerre contre le « terrorisme »? Et bien le bilan de 7 années de guerres (déjà !!!) commence assez mal, tout d’abord parce que la raison principale qui avait poussé les Etats-Unis à intervenir en Afghanistan après les attentats du 11 septembre n’existe plus ; à savoir la présence sur le territoire afghan d’un groupe fondamentaliste islamiste et terroriste de surcroît (Al-Qaïda), hébergé par le régime Taliban en place à l’époque de la catastrophe dont ils étaient les instigateurs. Il est un fait avéré aujourd’hui que les présumés responsables des attentats du 11/09 se sont refugiés, après la chute du gouvernement islamique des Talibans, dans les zones tribales du Pakistan voisin, (rappelons-nous de l’épisode burlesque de la fuite en mobylette du Mollah Omar au nez et à la barbe de GI’s super équipés), Oussama Ben Laden en tête de course.
L’impossibilité actuelle de les capturer- en cause, le chaos qui règne actuellement sur la scène politique interne pakistanaise empêchant le président Pervez Musharraf d’exercer son pouvoir sur la zone tribale (entre autres), et donc, de pourchasser les têtes pensantes du réseau terroriste « international » - pose la question de la nécessité du maintien, voir même du renforcement (volonté américaine oblige), du contingent militaire de l’OTAN en Afghanistan. En effet, de nombreux pays (France, G-B, Canada, Croatie, Tchéquie, etc.) continuent de renforcer le contingent armé de l’ISAF, la force internationale d’assistance et de sécurité de l’OTAN, qui compte plus de 41.500 hommes actuellement. Mais pourquoi de telles manœuvres ?
Les raisons de ce renforcement des effectifs est à trouver dans la nouvelle guerre que livre la coalition, non plus cette fois contre le terrorisme - puisque comme indiqué plus haut, il n’y a plus de terroriste en Afghanistan - mais contre les Talibans qui contrôlent toujours les régions méridionales du pays. Il est essentiel pour le pouvoir en place, le gouvernement de Hamid Karzai, et donc de facto pour le gouvernement américain, de contrôler l’entièreté du pays, mais il s’agit davantage d’une utopie quand on sait ô combien le peuple pashtoune est d’essence guerrière. Voici donc débarquer la nouvelle saison du « bourbier afghan », mais un bourbier que partagent généreusement les USA avec les signataires du « pacte atlantique », à savoir la quasi-totalité des Etats européens et le Canada. Mais comment cette guerre contre les talibans (majoritairement pachtounes) se justifie-t-elle? Ne s’agît il pas d’un groupe socioculturel de plus dans la mosaïque ethnique - éminemment complexe - afghane ? N’aspirent-ils pas autant que les Ouzbeks, Kazakhs, Hazaras (pour ne citer qu’eux) à partager le pouvoir dans ce pays ?
Il est un fait avéré par de nombreux spécialistes - dont le journaliste américain Eric Margolis - que les talibans font, depuis le début du conflit, l’objet d’une campagne de diabolisation permettant aux Etats-Unis et à ses vassaux de justifier un interventionnisme en Afghanistan dans le but d’éradiquer le « mal » qui ronge ce pays. Les Talibans, « étudiants en théologie », aujourd’hui dépeints comme des barbares faisant régner la terreur dans le sud du pays en appliquant strictement la loi coranique, étaient considérés hier par ces mêmes américains comme des courageux et vaillants « freedom fighters » dans leurs luttes contre le communisme dans les années 80. Les chiffres apportés par l’UNODC (le Bureau des Nations Unies sur les drogues et la criminalité) montrent que depuis la prise du pouvoir des Talibans en 1997, il y eu une politique d’éradication de la culture du pavot dont la production avait diminuée de manière spectaculaire (environ 94% de diminution), ce qui démontrait la volonté du régime Taliban et du « Mollah » Omar -« Commandeur des croyants » et chef d’Etat de facto durant le régime Taliban - de mettre fin au trafic de drogues et au banditisme qui gangrénait l’Afghanistan. A noter que la province qui produisait à elle seule environ 83% du pavot afghan entre l’été 2000 et la fin 2001 était celle du Badakhshan (à l’extrême nord du pays), contrôlé par l’alliance du Nord (groupe armé musulman sunnite historiquement opposé au régime des Talibans).
Depuis le renversement du régime Taliban en 2001 par les américains avec l’aide de l’alliance du Nord et la mise au pouvoir par l’administration Bush du président fantoche Hamid Karzaï, on constate une augmentation non moins spectaculaire de la production du pavot (en 2006 la récolte était de l’ordre de 6000 tonnes, soit 33 fois le niveau atteint en 2001) qui fait retrouver ses lettres de noblesses à ce grand Narco-Etat qu’à toujours été l’Afghanistan. Les régions les plus touchées par cette recrudescence sont celles du sud (la province du Helmand en particulier) car les Talibans doivent financer leur guerre contre ce qu’ils considèrent être des « envahisseurs ». Ce qui est plus étonnant c’est de constater que, dans les régions qui sont maintenant sous contrôle « alliés » et/ou du gouvernement Karzai, la culture du pavot n’a pas diminuée et l’argument « financement de guerre » pour eux ne tient pas. On pourrait se demander alors à qui profite la production d’opium dans la partie nord du pays.
Quoi qu’il en soit, le nouvel objectif de pacification du pays, après l’échec du démantèlement de la « maison mère » du réseau terroriste international Al-Qaïda, semble porter plus d’effet indésirable que de réels progrès, sans compter le lot habituel de victimes civiles (actuellement 14.000 selon les sources officielles) et militaires que toute guerre entraîne inévitablement. Peut être y a-t-il lieu de penser que tous ces efforts consentis ont raison d’être au regard des grands bénéfices que le contrôle d’une telle région procurerait aux Américains sur le plan géopolitique et géostratégique (voir à ce sujet la guerre des nerfs que se livrent la Chine, la Russie et les Etats-Unis pour l’établissement et le tracer de réseaux d’oléoducs et de gazoducs qui leurs seraient favorables et qui exploiteraient les immenses ressources naturelles de l’Asie centrale). Mais c’est sans compter sur le facteur « Pachtoune », une des plus grandes tribus guerrière du monde. Bourbier Afghan, quand tu nous tiens !!
misterwalsh- Admin
- Nombre de messages : 20
Age : 42
Date d'inscription : 14/05/2008
pas d'accord
je ne suis pas d'accord sur le fait que l'Afghanistan soit déjà perdu. le problème est toujours le même : la stratégie. Si elle ne fonctionne pas, il faut changer les têtes pensantes. Si on n'a plus de têtes pensantes en stock, alors, il faut que la Belgique prend les choses en main : envoyer les Leterme, Di Rupo, Onckelinx, Reynders, Van Cau, Fournaux, Michel (dit Big loulou), Dupont (et pourquoi pas Dupond), Arena, Michel "jupiler" Dardean et tout est réglé : la Belgique est sauvé et l'Afghanistan voit ses talibans rendre les armes devant tant d'imbécilités. A moins la BCE. je ferais du bien meilleurs boulot que Trichet (tricher ?).
marco- Invité
Re: LE BOURBIER AFGHAN, UNE GUERRE PERDUE D’AVANCE ?
Une guerre n'est jamais perdue d'avance.
La première condition consiste tout simplement à savoir si l'on veut la faire ou se contenter de faire de la figuration.
La seconde nécessite des moyens et des moyens adéquats.
En montagne l'atout maître c'est la mobilité.
La mobilité ce sont les hélicoptéres.
Et cela doit se conduire conjointement avec la destruction systématique des champs de pavots.
Cette guerre ne se gagne pas dans les villes mais sur les pitons.
La première condition consiste tout simplement à savoir si l'on veut la faire ou se contenter de faire de la figuration.
La seconde nécessite des moyens et des moyens adéquats.
En montagne l'atout maître c'est la mobilité.
La mobilité ce sont les hélicoptéres.
Et cela doit se conduire conjointement avec la destruction systématique des champs de pavots.
Cette guerre ne se gagne pas dans les villes mais sur les pitons.
j-luc- Nombre de messages : 72
Age : 68
Emploi/loisirs : consultant formateur en ressources humaines.
Date d'inscription : 14/05/2008
Feuille de personnage
openplay:
Une bien belle équipe à notre service !
Jimmy (lequel est-ce sur la photo d'openview ?) est bien secondé par son équipe. mais au fait, Jimmy, en tant qu'ancien de jimmyolsen.skyrock.com, tu reprends dans la rubrique sport des bio de joueurs de hockey qui figuraient déjà sur ton blog. Excellente initiative : je n'y connaissais rien au hockey et je me doute que beaucoup non plus. au moins, avec vous, on est un peu moins con, c'est à dire comme la presse belge voudrait que l'on reste.
ludwig- Invité
belle complémentarité
Deux articles sur l'Afghanistan qui ne se marchent pas sur les pieds et qui, au contraire, sont d'une belle complémentarité. C'est suffisement rare que pour être souligné.
desmoine- Invité
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