LE TOTEM DU LOUP DE JIANG RONG
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LE TOTEM DU LOUP DE JIANG RONG
Le premier best-seller chinois fait figure d'ovni sur la scène littéraire chinoise. Subversif, l'ouvrage de Jiang rong n'en séduit pas moins les grands pontes du régime.
Voilà une histoire qui en dit long sur la complexité de la société chinoise d'aujourd'hui. Cette histoire, c'est celle d'un livre, « Le Totem du loup », vendu à 20 millions d'exemplaires en Chine depuis sa sortie en avril 2004, dont 17 millions en édition piratée. Un succès sans précédent dans un pays où les best-sellers n'ont jamais dépassé la barre du million.
Son auteur ? Jiang Rong (un pseudonyme), 61 ans, professeur d'économie et d'histoire à Pékin. Plus jeune, il a vécu onze ans dans les steppes mongoles. Un exil volontaire, entamé quelques mois avant l'appel de Mao à la révolution culturelle.
C'est de cette expérience dont il s'est inspiré pour écrire, plus de trente ans après, l'histoire de cet étudiant chinois, Chen Zhen, envoyé à la fin des années 1960 en rééducation chez les éleveurs nomades de Mongolie. « Le Totem » raconte comment ce jeune homme se prend de passion pour la culture du peuple mongol, sa liberté et son courage, qualités que réunit son totem : le loup.
Esprit moutonnier
Jusque-là, rien de plus qu'un bon roman d'aventure. Sauf que l'ouvrage comporte plusieurs niveaux de lecture. « Le Totem », c'est aussi une histoire du peuple mongol, une monographie du loup et un récit sur l'équilibre écologique.
Une richesse qui explique son succès auprès de milieux culturels très variés en Chine. « Dès le début, j'ai été très surpris de voir que le livre était lu par des personnes de niveaux sociaux très différents, de mon comptable à l'intellectuel », raconte Jean-Jacques Augier, ancien PDG des éditions Balland, devenu homme d'affaires en Chine. C'est aussi lui qui a négocié l'achat des droits du livre pour la France.
Mais certains n'ont pas manqué de saisir la dimension politique et culturelle de l'ouvrage. Et, trois ans après sa sortie, des intellectuels réclament encore son interdiction. Car dissimulé, le message n'en reste pas moins offensif : l'auteur se sert de l'exemple des Mongols, libres et courageux comme le loup, pour critiquer l'esprit moutonnier de ses compatriotes.
« Fondamentalement, les Chinois restent des conservateurs y compris dans leurs valeurs. Ils sont peu épris de liberté, donc faibles, et sans esprit d'indépendance, sans soif de démocratie », expliquait Jiang Rong en novembre dernier.
Lu et approuvé dans les hautes sphères
La charge est violente. Mais plus pour le peuple chinois que ses dirigeants. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle le livre n'a pas été censuré. Il a même su séduire certains esprits dans les hautes sphères du pouvoir : plusieurs ministres en ont fait leur livre de chevet et l'armée aurait fait les plus gros achats ! Les officiers espèrent ainsi convaincre leurs troupes d'adopter la stratégie du loup, tout comme des dizaines de milliers de chefs d'entreprise.
A la fois encensé et critiqué, « le Totem du loup » échappe à toute tentative de catégorisation. D'ailleurs en France où le livre est sorti le 31 janvier dernier, les lecteurs attentifs ont pu noté la mention suivante en première page : « Ouvrage traduit avec l'aide de l'Office d'Information du Conseil d'Etat de la République Populaire de Chine ».
Preuve que l'ouvrage a bénéficié de l'aide de l'Etat pour sa publication à l'étranger. Une bizarrerie porteuse d'espoir pour certain, comme Jean-Jacques Augier : « C'est le signe qu'il y a des esprits ouverts au gouvernement, des gens qui sont intelligents et qui ont envie de montrer une bonne image de la Chine en aidant à la promotion de ce genre d'auteurs. »
Pourtant en Chine, la censure, sur la littérature et encore plus sur le cinéma, n'a pas baissé la garde ces derniers temps. Beaucoup s'accordent à dire qu'elle s'est même renforcée. Il n'empêche, quelques exceptions réussissent parfois à se faufiler entre les mailles du filet et à se tailler un beau succès.
jimmyolsen- Admin
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Date d'inscription : 23/04/2008
Feuille de personnage
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j'ai lu
j'ai lu ce bouquin. heureusement, je ne l'avais pas acheté. je n'y ai trouvé aucun intérêt et il est à peine bien écrit. une histoire terne, un style passe partout, combien de fois me suis-je endormi le soir après quelques pages ? aucune idée. Mais plusieurs fois malgré tout.
desperad- Invité
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