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LES HMONGS : LES SACRIFIES DE L’OCCIDENT

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Message  ludovicccc-moiran Jeu 7 Aoû - 7:17:16

La période de la décolonisation et celle de la lutte contre le communisme ont drainé bons nombre de drames personnels, familiaux, sociétaux ou encore culturels. Combattants pour la France, les harkis ont été les sacrifiés d’une sale guerre que tout le monde voulait oublier au plus vite. Honteux et lâches, les gouvernements successifs ont fini par parquer ces combattants dans des camps miséreux en espérant qu’on oublierait tôt ou tard leurs sorts. Quel sort sordide pour tous ces gens qui ont combattus pour la France et sa grandeur ! Pourtant, le cas des harkis est bien enviable au regard du sort qui est réservé au Hmongs, ces montagnards indochinois qui ont combattus également pour la France lors de la guerre d’Indochine puis pour les américains (et non pour les sud-vietnamiens) lors de la guerre du Vietnam. Plus de trente ans après la fin des conflits indochinois, ils sont littéralement victimes d’un génocide dont personne ne se soucie : ils rappellent trop des sales guerres, qui plus est perdues par ceux qu’ils avaient soutenus.

Les Hmongs sont donc un peuple de montagnards qui sont pourchassés et systématiquement exterminés par la République communiste du Laos, après avoir subi les foudres du gouvernement vietnamien dans les années 70 et 80. Leurs lieux d’implantation ancestraux se situaient de chaque côté de la frontière vietnamo-laotienne et dans une toute petite partie du nord du Cambodge. De tout temps, ces solides montagnards ont du faire face à une volonté des royaumes et gouvernements successifs de la région de les réduire soit en esclavage, soit de les détruire. En effet, ces fiers combattants ont la particularité de ne pas vouloir se soumettre à quelque autorité que ce soit, préférant vivre selon leurs coutumes et sur des territoires montagneux qui leur ont toujours appartenus. Méprisés, exclus des sociétés indochinoises, ils n’ont jamais cherché à s’y intégrer, préférant être maitres dans leurs montagnes qu’humiliés dans les plaines et les villes impériales. Se tenant traditionnellement à l’écart des luttes de pouvoir des indochinois, il n’en demeurait pas moins que tous les protagonistes de ces conflits d’intérêt cherchaient désespérément à les engager dans leurs armées. Aussi, par pure vengeance, lorsque les luttes s’éteignaient, les nouveaux maitres s’empressaient de les punir de leur neutralité. Pourtant, malgré ces centaines d’années de persécution, jamais aucun monarque laotien ou vietnamien n’est jamais parvenu à les soumettre.

Lorsqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, la France coloniale voulut remettre de l’ordre dans son empire indochinois, elle due se rendre compte qu’elle n’avait plus face à elle des armées désorganisées et sous-équipées d’indigènes dirigés par des monarques vivant dans leurs vastes d’antan, mais à une guérilla idéologiquement formée, nombreuses et rompues à la guerre asymétrique après avoir été formée par les chinois de Mao, et équipée d’armements modernes directement fournis par la Chine, puis par l’Union soviétique dès le début des années 50. Alors que l’armée coloniale ne chercha jamais à réduire les montagnards parce qu’ils se tenaient résolument neutres dans le conflit, le vietminh d’Ho Chi Minh et le Pathet Lao ne tardèrent pas à s’attaquer à ces peuplades qui vivaient toujours selon des règles ancestrales parce que, justement, ils refusaient d’épouser leurs causes. Cela poussa les Hmongs à opter pour le partie des français et à fournir des troupes de maquisards qui faisaient trembler le Vietminh dans le Mékong et tout le long de la frontière entre le Laos et le Vietnam jusqu’à la frontière chinoise, puis, après le départ des français, face à la violente persécution perpétrée par l’armée Nord Vietnamienne suite à la partition du Vietnam en zone pro-occidentale et en zone communiste, à service d’auxiliaire aux forces spéciales américaines jusqu’en 1975.

La seconde guerre du Vietnam terminée, plus de 100 000 Hmongs ont continué la lutte pour leurs survies. Les nouveaux gouvernements du Vietnam et du Laos ayant décidé d’en finir une bonne fois pour toute avec ces irréductibles montagnards refusant toute soumission, ce fut un véritable politique d’extermination qui fut mis en place. Si le bref conflit sino-vietnamien de 1979, poussa le régime de Hanoï à cesser ses exactions contre les Hmongs de peur que ceux-ci ne s’allient aux chinois, celui du Laos n’a pas stoppé sa politique génocidaire (avec l’aide de conseillers militaires vietnamiens, tout de même). Aujourd’hui, il ne resterait plus qu’à peine 10 000 Hmongs dans toute la péninsule indochinoise, se cachant dans la forêt et les montagnes, réduits à l’état de cueilleurs de fruits puisque ne pouvant se fixer durablement sur des terres pour cultiver et faire de l’élevage. Ils vivent par petits groupes très mobiles et ne restent jamais plus de quelques semaines aux mêmes endroits. Ils sont sous-équipés, sous-alimentés, ne bénéficiant d’aucune aide internationale, ne se protégeant qu’avec de l’armement léger américain datant de la seconde guerre du Vietnam, sans munitions, combattants le plus souvent avec leurs petits arcs traditionnels (qui terrorisent les militaires laotiens).

Quelques milliers sont parvenus par miracle à rallier la Thaïlande et ont été parqués dans le camp de Huay Nam Khao, mais ont vu leurs vies misérables se détériorer encore d’avantage après l’incendie de la majeure partie du camp. Un incendie sans doute criminel que beaucoup attribuent aux forces spéciales laotiennes bien aidées par l’armée thaïlandaise qui a tendance à regarder ailleurs quand ça l’arrange. D’ailleurs, le gouvernement de Bangkok verrait d’un très bon œil leur renvoi massif vers le Laos de peur de voir ces rudes montagnards partager des causes identiques avec des minorités de la région. Aussi, en Juin dernier, le nouveau gouvernement vient d’en renvoyer 837 au Laos avec une inouïe violence sans se préoccuper le moindrement du monde qu’il les condamnait à mort.

Et que font la France et les Etats-Unis, pour qui les Hmongs se sont battus ? Ils regardent ailleurs depuis plus de trente ans et espérant qu’on les oublie. Après avoir humilié les harkis, Paris se fait le complice d’un véritable génocide.

ludovicccc-moiran

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