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Les relations diplomatiques Sino-russes (Part 2)

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Message  misterwalsh Lun 11 Aoû - 16:39:39

Les relations diplomatiques Sino-russes (Part 2) Chine_10

De la chute du regime soviétique à l"aftermath" du 11 septembre.

Bien que les relations sino-russes se soient resserées dans les années 90, des conflits d’intérêt en matière de politique internationale ainsi que des difficultés sur le plan des relations économiques et régionales ont cependant atténué les effets du partenariat sino-russe. Plus préoccupant encore pour la Chine fut l’empressement avec lequel Vladimir Poutine s’engagea aux côtés des Etats-Unis, suite aux événements du 11 septembre 2001, et qui vînt reléguer la Chine, durant cette période, à une position de second plan dans l'agenda russe de politique étrangère.

La dimension stratégique du partenariat

La dimension stratégique du partenariat sino-russe serait considérée par beaucoup de spécialistes comme l’élément fondamental des relations sino-russes.
La mise en place d’un partenariat stratégique en 1996, par B. Eltsine et Jiang Zemin, avait en grande partie pour objectif de contrebalancer ce que les deux pays percevaient comme une tentative américaine de dominer "l’ordre mondial" de l’après guerre-froide. Mais ce partenariat stratégique préparait en fait le terrain d’un nouveau traité, qui se concrétisa en juillet 2001, dans le but d’institutionnaliser les progrès accomplis jusque-là. Il s’agissait du premier traité d’amitié conclu entre Moscou et Pékin depuis le traité sino-soviétique d’alliance amicale et d’assistance mutuelle de 1950.
Il est évident que ce traité n’a pas réussi à codifier une nouvelle alliance, suite aux attaques terroristes du 11 septembre qui vinrent modifier la géométrie triangulaire rapprochant les Etats-Unis de la Russie. Toutefois, le partenariat stratégique sino-russe, durant les années Eltsine, avait tout de même prouvé son éfficacité, par la convergeance des points de vue des dirigeants russes et chinois sur les grandes questions internationales, notamment sur l’opposition à la politique de défense nationale et de défense anti-missile des Etats-Unis, sur l’élargissement de l’OTAN, ainsi que sur l’intervention dans le conflit du Kosovo.

Avec la politique étrangère « multi-vectorielle » et « d’équilibre géographique » de Poutine, l’agenda bilatéral sino-russe c’est progressivement chargé, refletant la volonté de contrebalancer toute puissance hégémonique globale par l’engagement des deux parties pour un système international basé sur des "checks and balances".
Mais la stratégie de Moscou après les attentats du 11/09 reste essentiellement tournée vers l’Occident. L’acceptation, par Poutine, de la présence américaine en Asie centrale après le 11 septembre, ainsi que son attitude conciliante à l’égard du retrait de Washington du traité sur les missiles anti-balistiques, ont montré où se situent les véritables priorités de la Russie durant cette période. Stratégiquement parlant, le partenariat avec la Chine, aussi dense soit-il, ne pouvait pas se substituer aux relations établies avec les Etats-Unis (ou même l’Union Européenne), il ne pouvait être que complémentaire.

Toutefois, l’intérêt stratégique crucial de la Chine pour la Russie se situe à plus long terme. La Chine émerge comme nouvelle puissance alors que la Russie essaie de recouvrir une partie du statut et de l’influence de l’époque soviétique. Cependant, la Russie manifeste peu d’aptitudes pour pouvoir faire ce saut, alors que la progression de la Chine vers le statut de puissance globale a d’énormes implications pour le monde en général, et la Russie en particulier. Dans ces conditions, une menace chinoise pour la Russie serait de voir la périphérisation de cette dernière dans le processus décisionnel international ou de voir son influence limitée par la Chine dans la région asiatique, dans les années à venir.

La dimension économique des relations sino-russes

Au début des années 90, les dirigeants russes et chinois avaient l’espoir de réaliser des progrès rapides en matière de coopération économique. Lors du sommet de 1996, Boris Eltsine et Jiang Zemin promirent que les échanges commerciaux entre les deux pays atteindraient 20 milliards de dollards de là à l’an 2000. Cette ambition s’est avérée irréalisable – les échanges n’atteignirent que 5,9 milliards de dollars en 1999. En 2000, sous la présidence de Poutine, la totalité des échanges commerciaux sino-russes atteignirent les 8 milliards de dollars, pour passer à 15,7 milliards de dollars en 2003, soit le triple des augmentations depuis 1993.

Pourtant, la qualité et le niveau de coopération économique et commerciale des deux pays ne répondent pas à la demande du développement de leurs relations de partenariat, ni ne s’adaptent à la puissance et au niveau économique des deux pays (le volume commercial bilatéral entre la Chine et le Japon et entre les USA et l’UE dépasse les 100 milliards de dollars en 2002). Le potentiel de coopération économique et commerciale sino-russe est donc loin d’être mis en valeur, malgré le fait que la Chine et la Russie soient des partenaires commerciaux naturels, avec des complémentarités économiques offrant la perspective de bénéfices réciproques durables.
En effet, la Chine est un grand producteur et exportateur de produits d’industrie légère, tandis que la Russie est un grand pays exportateur de ressources. Le bois, les engrais chimiques, l’éléctricité, le pétrole et d’autres ressources sont insuffisamment fournies en Chine et constituent un frein au développement soutenu de l’économie nationale, tandis que la Russie, en plus d’être un grand pays consommateur de produits industriels d’usage courant, est riche en ressources naturelles, comme le pétrole, le bois, le gaz naturel et les minerais.

Le gouvernement russe, durant le deuxième mandat du président Poutine, avait attaché davantage d’importance aux relations économiques et commerciales sino-russes. Les deux gouvernements se sont rendus compte que seul le commerce des marchandises et des ressources naturelles ne suffisait pas, que l’un des problèmes majeurs de la coopération était la faible envergure des investissements bilatéraux, et qu’il fallait donc étendre la coopération économique à des grands projets communs dans les domaines de l’énergie, de la science, des technologies, de l’industrie militaire, de l’éléctricité, de l’équipement, etc…

En avril 2002, une importante délégation d’hommes d’affaires russes effectua une tournée en Chine, et un mois plus tard, le groupe Sok (fabriquant automobile de Lada) annonca qu’un accord avait été signé pour lancer une joint venture en Chine où seraient fabriquées des voitures à bas prix destinées au marché chinois. Par ailleurs, des sociétés chinoises avaient pris pied dans le centre scientifique de Novossibirsk en Sibérie, et Pékin avait ouvert deux grands magasins à Moscou afin de proposer aux consommateurs russes une plus grande variété de produits. Cette stratégie semble avoir été fructueuse puisque les exportations chinoises de machines et d’appareils électriques avaient augmenté de 73% en 2000 pour atteindre 234 millions de dollars.

Mais pour les dirigeants russes, c’est le secteur de l’énergie qui reste le plus prometteur et est à même de favoriser l’expansion de la coopération économique avec la Chine. Malheureusement, la réticence des investisseurs chinois sur des projets énergétiques coûteux, ainsi que la décision de Moscou de revenir sur l’accord de construction d’un oléoduc en Sibérie orientale à destination de Daqing en Mandchourie pour un tracé plus coûteux mais qui irait jusqu’au port russe de Perevoznya - s’expliquant par l’intention russe de diversifier ses exportations vers un marché plus vaste et ainsi diminuer sa dépendance à l’égard du marché chinois - constituèrent de sérieux coups d’arrêts à l’optimalisation d’un partenariat énergétique sino-russe.

La coopération militaire sino-russe

La coopération sino-russe dans le domaine militaire concerne surtout les ventes d’armes, où la Russie est devenue en 2001 le deuxième vendeur mondial d’armes après les Etats-Unis. De son côté, après une augmentation stable de ses achats pendant dix ans, la Chine avait fini par dépassé l’Inde et devenant le premier acheteur d’armes russes.

L'augmentation des ventes d’armes à la Chine durant cette période ont provoqué une suspiscion latente chez certains dirigeants militaires et politiques russes, qui s’inquièterent et s'inquiètent toujours des effets à long terme d’un armement de la Chine. Pékin chercherait, selon eux, à reconquérir les terres extrêmes-orientales russes perdues, d’une manière ou d’une autre. Si ce n’est pas militairement, ce serait par le biais d’une expansion rampante exploitant le lourd déséquilibre démographique qui continue à se creuser de part et d’autre de la frontière.

La coopération sino-russe dans le domaine militaire ne se limitèrent toutefois pas aux ventes d’armes ou autres équipements militaires. Des centaines de spécialistes et scientifiques russes et chinois dans le secteur de la défense participèrent à des programmes d’échanges. Néanmoins, ces liens militaires sino-russes restèrent relativement restreints.

misterwalsh
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