Ossetie du Sud, un nouveau précédent après le Kosovo ?
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Ossetie du Sud, un nouveau précédent après le Kosovo ?
Ce qui s'est produit ces derniers jours en Ossétie du Sud suscite des sentiments partagés. Avant tout, de la compassion. Mais en regardant les images à la télévision, qui rappellent la Tchétchénie, elles suscitent l'irritation, parfois même la hargne. Mais il ne s'agit que d'émotions. Il est bien plus important d'essayer de comprendre la logique de ce qui s'est produit. Il est vrai, il est difficile même de reconstituer un schéma et d'établir qui a appuyé en premier sur la détente. Je suppose que les émotions ont joué ici un rôle meurtrier. En tout cas, en ce qui concerne Mikhaïl Saakachvili. A un certain moment, il a senti qu'il pouvait, qu'il était capable de le faire, qu'il avait suffisamment de forces pour cela. Il me semble même qu'il n'a pas demandé conseil au "grand frère". La réaction de ce dernier est longtemps restée incompréhensible. Il semble que les Etats-Unis n'étaient pas préparés à cela. La Russie non plus d'ailleurs. S'en est suivi un certain ajournement de la réaction musclée du voisin du nord. Il y avait une forme de désarroi: comment ont-ils pu oser attaquer avec des chars et des lance-roquettes multiples Grad... Par la suite, le choc est passé. Une décision a été prise et, autant que je puisse en juger, par les répercussions qu'elle a eues, toute la société russe, ou du moins la majorité écrasante de la population, s'est ralliée au pouvoir qui a agi si durement.
Mais, au fur et à mesure du déroulement des événements, d'autres questions se posent: existe-t-il une opinion alternative, ou bien, comme jadis, faudra-t-il la prendre de la "bouche" d'autrui? Lorsque cette idée vient à l'esprit, il semble aussitôt que tout n'est pas si simple et évident. La guerre est reflétée d'une façon particulière dans les médias occidentaux: pour la plupart d'entre eux, la Russie est coupable de tout. Quant aux milieux officiels occidentaux, ils s'en tiennent comme toujours à des doubles standards. La situation actuelle dans le Caucase du Sud rappelle immanquablement celle du Kosovo et de la Yougoslavie. Une conclusion s'impose: ce qui est permis à certains est interdit à d'autres. Par conséquent, je ne peux qualifier la position des Européens et des Américains d'adéquate. Il me semble qu'en plus de leurs doubles standards ils ont aussi un double fond. Premièrement, tout en sermonnant la Russie, personne n'a néanmoins l'intention d'entreprendre de puissantes actions décisives contre elle. Deuxièmement, l'accent est mis, comme avant, sur la nécessité de négocier. Troisièmement, dans une déclaration à propos des événements en Ossétie du Sud, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a affirmé qu'il était pour l'instant impossible de savoir qui en portait la responsabilité. Si la position était nettement antirusse, personne n'aurait tenu de tels propos.
Par ailleurs, les services de renseignement travaillent partout, et des experts indépendants agissent aussi bien en Europe qu'en Amérique. Je vous assure que leur appréciation de Mikhaïl Saakachvili n'est nullement positive. Il me semble que George W. Bush lui-même a été irrité en apprenant la nouvelle. Mais, dans cette situation, chaque homme politique joue un rôle déterminé qu'il ne peut refuser, car ce rôle s'inscrit, pour ainsi dire, dans le contexte de sa position politique globale. En l'occurrence, ce contexte est constitué par les critiques adressées à la Russie, tant à un niveau informel qu'officiel. Et cela est compréhensible. Effectivement, la Russie mène une guerre sur le territoire d'autrui. D'ailleurs, je dirais que la Russie s'est quelque peu emportée. Espérons que son engouement pour la guerre ne relève que de l'émotion. En tout cas, à mon avis, il est temps de négocier. Il est temps de s'arrêter. Sinon, la position de l'Occident se durcira.
Quelques mots à propos des médias. Nos reportages retransmis à la télévision sont très probants: ils ne sont pas cyniques, ils sont effectués, même sur le plan de la propagande, de façon objective et compétente. Il serait utile que ces reportages parviennent aux spectateurs occidentaux. En effet, les images retransmises en Géorgie et au public occidental sont moins impressionnantes que les nôtres. Mais saurons-nous porter ce point de vue à la connaissance de la communauté mondiale? A mon avis, c'est très important à l'heure actuelle. Mais l'essentiel est de mettre fin à la guerre.
Comme on le sait, toutes les guerres se terminent tôt ou tard par une paix. La question est de savoir qui en retirera quels bénéfices. Pour l'instant, on ne peut que supputer. Je ne pense pas que les rapports entre l'Occident et la Russie puissent se détériorer sérieusement, surtout si Moscou est déjà prêt à négocier. Selon ma version, l'adhésion de la Géorgie à l'OTAN est sérieusement remise en question. L'Alliance a-t-elle réellement besoin de d'un pays qui lui coûtera très cher? C'est pourquoi, en ce sens, Mikhaïl Saakachvili a perdu. Mais le règlement du problème géorgo-osséto-abkhazo-russe est également ajourné, et ce, pour une durée indéterminée, surtout si l'on prend en compte le fait que des négociations intenses sur les médiateurs et les possibilités d'atténuer les positions des parties avaient eu lieu au printemps dernier. Les espoirs étaient parfaitement justifiés. A présent, hélas, le processus de négociations est mis de côté.
J'estime qu'après cette guerre il sera également impossible de parler sérieusement de CEI (Communauté des Etats indépendants). Quelles que soient les images montrées par la Russie et la réalité du cauchemar qui a eu lieu à Tskhinvali et autour, on restera prudent à l'égard de la Russie non seulement en Ukraine, mais partout dans la CEI. L'époque postsoviétique a pris fin. A mon avis, ce qui vient d'arriver met un point final à cette époque.
Autre point, dont on ne peut parler, pour l'instant, qu'entre parenthèses: j'estime que les Jeux olympiques de 2014 sont en danger. Espérons que la situation s'améliorera pour la Russie d'ici là.
Ce qui est fâcheux, c'est la création d'un précédent. Des négociations ont eu lieu, mais il s'avère à présent que, lorsqu'il s'agit de séparatisme, une des parties opposées peut prendre le risque de tout aggraver. Par bêtise, ou pour d'autres considérations, mais elle peut le faire. On pense alors immédiatement aux voisins, l'Arménie et l'Azerbaïdjan: un précédent est apparu... On a donc l'impression que les négociations ne servent absolument à rien.
Dernière édition par jimmyolsen le Lun 6 Oct - 16:11:27, édité 1 fois
jimmyolsen- Admin
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Remettre les choses en perspectives.
Effectivement pour porter la meilleure appréciation possible sur une situation voir porter un jugement objectif il faut écouter les différents sons de cloches.
C'est bien ce qui ne va pas dans notre société qui réagit de plus en plus dans l'instant en oubliant de remettre les choses en perspective.
Aujourd'hui tout le monde a un avis sur tout ; pourquoi pas? Mais, ce ne sont que des avis de façade l'essentiel étant d'avoir le "discours normatif de l'instant". C'est ainsi que l'Ours russe fait figure de grand méchant loup bien pratique. Et c'est aussi infiniment plus facile que de se remettre en cause.
Dans les relations internationales aussi le lien de cause à effet existe.
Rappelons-nous: Dans la période qui a précédé la réunification allemande, la France avait demandé au chancelier allemand de garantir l'intangibilité des frontières.
C'est dire si cette dimension du droit international est importante.
Hors, avec la reconnaissance du Kosovo, l'UE qui je le rappelle siège aussi au conseil permanent du conseil de sécurité de l'ONU a ouvert la boîte de pandore. Il est facile de comprendre le message envoyé à tous les séparatismes. Il est à craindre que ce type de conflits aille en s'accroissant.
Mais nous avons fait d'autres erreurs la plus importante ayant été d'ostraciser la Russie. Au lieu de considérer que le chemin naturel de cette nation était de prendre toute sa place dans le concert des nations européennes, elle a été tenue à l'écart au motif non avoué que le mode de désignation des parlementaires européens en aurait fait, démographie oblige, le pays le plus représenté. Bien que ce ne soit pas le seul motif.
Bref lorsque l'on ne respecte pas les règles dont on est un des garants, que nos pratiques ne sont pas en adéquation avec nos valeurs ; il est difficile de vouloir se poser en donneur de leçon et surtout les dirigeants qui le font ne disposent d'aucune crédibilité.
C'est bien ce qui ne va pas dans notre société qui réagit de plus en plus dans l'instant en oubliant de remettre les choses en perspective.
Aujourd'hui tout le monde a un avis sur tout ; pourquoi pas? Mais, ce ne sont que des avis de façade l'essentiel étant d'avoir le "discours normatif de l'instant". C'est ainsi que l'Ours russe fait figure de grand méchant loup bien pratique. Et c'est aussi infiniment plus facile que de se remettre en cause.
Dans les relations internationales aussi le lien de cause à effet existe.
Rappelons-nous: Dans la période qui a précédé la réunification allemande, la France avait demandé au chancelier allemand de garantir l'intangibilité des frontières.
C'est dire si cette dimension du droit international est importante.
Hors, avec la reconnaissance du Kosovo, l'UE qui je le rappelle siège aussi au conseil permanent du conseil de sécurité de l'ONU a ouvert la boîte de pandore. Il est facile de comprendre le message envoyé à tous les séparatismes. Il est à craindre que ce type de conflits aille en s'accroissant.
Mais nous avons fait d'autres erreurs la plus importante ayant été d'ostraciser la Russie. Au lieu de considérer que le chemin naturel de cette nation était de prendre toute sa place dans le concert des nations européennes, elle a été tenue à l'écart au motif non avoué que le mode de désignation des parlementaires européens en aurait fait, démographie oblige, le pays le plus représenté. Bien que ce ne soit pas le seul motif.
Bref lorsque l'on ne respecte pas les règles dont on est un des garants, que nos pratiques ne sont pas en adéquation avec nos valeurs ; il est difficile de vouloir se poser en donneur de leçon et surtout les dirigeants qui le font ne disposent d'aucune crédibilité.
j-luc- Nombre de messages : 72
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j-luc a tout dit
j-luc a très bien résumé la situation. Non seulement le kosovo est un précédent facheux, mais les russes avaient prévenus : ils réagiraient. malheureusement, cela fait trop longtemps qu'on considère la russie comme durablement affaibli. Force est de constater que ce n'est pas le cas et que de plus, ce sont bien les occidentaux qui viennent de se faire renvoyer une toute autre réalité : ce sont eux qui sont à présent paralysés.
mac- Invité
ça résume tout
Article pris dans Goteborg Posten (traduction par une amie suédoise)
BRUXELLES, 13 septembre. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a commis une grave erreur politique en attaquant l'Ossétie, estime le ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht dans une interview publiée samedi par la LIbre Belgique.
"Saakachvili a commis une erreur politique majeure. Les Russes ont joué leur carte", a déclaré le ministre.
Selon lui, l'Europe n'a pas à redouter la Russie, qualifiant cette dernière de "pays qui veut s'imposer sur la scène internationale".
"Plutôt que de rechercher la confrontation avec la Russie, je pense qu'il faut y investir, mais en respectant nos principes", a préconisé le chef de la diplomatie belge.
Selon lui, il convient de travailler sur l'architecture de la sécurité de l'Europe et sur le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE).
La Russie a reconnu le 26 août l'indépendance des républiques autoproclamées d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud au lendemain d'une offensive armée lancée par Tbilissi contre cette dernière, le 8 août. L'armée géorgienne a pratiquement détruit Tskhinvali, la capitale sud-ossète, et a tué des centaines de civils. La Russie a déclenché une riposte militaire de grande envergure que de nombreux responsables occidentaux ont qualifiée d'usage disproportionné de la force.
BRUXELLES, 13 septembre. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a commis une grave erreur politique en attaquant l'Ossétie, estime le ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht dans une interview publiée samedi par la LIbre Belgique.
"Saakachvili a commis une erreur politique majeure. Les Russes ont joué leur carte", a déclaré le ministre.
Selon lui, l'Europe n'a pas à redouter la Russie, qualifiant cette dernière de "pays qui veut s'imposer sur la scène internationale".
"Plutôt que de rechercher la confrontation avec la Russie, je pense qu'il faut y investir, mais en respectant nos principes", a préconisé le chef de la diplomatie belge.
Selon lui, il convient de travailler sur l'architecture de la sécurité de l'Europe et sur le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE).
La Russie a reconnu le 26 août l'indépendance des républiques autoproclamées d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud au lendemain d'une offensive armée lancée par Tbilissi contre cette dernière, le 8 août. L'armée géorgienne a pratiquement détruit Tskhinvali, la capitale sud-ossète, et a tué des centaines de civils. La Russie a déclenché une riposte militaire de grande envergure que de nombreux responsables occidentaux ont qualifiée d'usage disproportionné de la force.
gerry398- Invité
autre réponse de De Gucht (pas besoin d'aller en suède pour ça ! Moi, j'ai pris ça en Suisse hier)
La Tribune de Genêve. La question de la vocation européenne de l'Ukraine et de la Géorgie, candidates déclarées à l'adhésion à l'UE, reste ouverte, estime le ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht dans une interview publiée samedi par la Libre Belgique.
"Est-ce que l'Ukraine ou la Géorgie ont vocation à entrer dans l'Union? Pour moi, la question reste ouverte, et elle ne se pose pas en ce moment, pour des raisons internes et géostratégiques. Je note le comportement assez imprévisible de la Géorgie. Des problèmes géostratégiques se posent aussi avec la Crimée, en Ukraine", a indiqué le chef de la diplomatie belge.
En outre, l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'Union européenne ne peut avoir lieu sans décision préalable sur le statut de la Turquie, estime le ministre.
"On ne peut pas politiquement répondre à l'Ukraine et à la Géorgie sans donner une réponse définitive à la Turquie sur son adhésion à l'Union", a-t-il indiqué, en référence à Ankara qui frappe sans succès à la porte de l'UE depuis 2005.
Selon le ministre, le processus d'intégration des deux pays, que leurs dirigeants sont fermement résolus à faire entrer dans l'UE et l'OTAN, doit toutefois tenir compte de l'opinion de la Russie.
"On ne peut pas ignorer la Russie. Non pas qu'elle ait un droit de veto, mais il faut se demander quel impact aurait une adhésion de ces pays voisins de la Russie", a-t-il fait savoir.
Selon lui, le cap sur l'intégration des deux pays à l'OTAN doit être maintenu.
"Ce qui se passe en Géorgie est tout à fait inacceptable, mais cela ne doit pas changer notre calendrier convenu à Bucarest", a-t-il indiqué.
L'Ukraine et la Géorgie se sont fixé pour objectif stratégique d'intégrer l'Alliance atlantique, mais se sont vu refuser l'inclusion au Plan d'action pour l'adhésion (MAP) lors du sommet de Bucarest d'avril 2008, cette décision étant reportée à décembre prochain.
"Est-ce que l'Ukraine ou la Géorgie ont vocation à entrer dans l'Union? Pour moi, la question reste ouverte, et elle ne se pose pas en ce moment, pour des raisons internes et géostratégiques. Je note le comportement assez imprévisible de la Géorgie. Des problèmes géostratégiques se posent aussi avec la Crimée, en Ukraine", a indiqué le chef de la diplomatie belge.
En outre, l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'Union européenne ne peut avoir lieu sans décision préalable sur le statut de la Turquie, estime le ministre.
"On ne peut pas politiquement répondre à l'Ukraine et à la Géorgie sans donner une réponse définitive à la Turquie sur son adhésion à l'Union", a-t-il indiqué, en référence à Ankara qui frappe sans succès à la porte de l'UE depuis 2005.
Selon le ministre, le processus d'intégration des deux pays, que leurs dirigeants sont fermement résolus à faire entrer dans l'UE et l'OTAN, doit toutefois tenir compte de l'opinion de la Russie.
"On ne peut pas ignorer la Russie. Non pas qu'elle ait un droit de veto, mais il faut se demander quel impact aurait une adhésion de ces pays voisins de la Russie", a-t-il fait savoir.
Selon lui, le cap sur l'intégration des deux pays à l'OTAN doit être maintenu.
"Ce qui se passe en Géorgie est tout à fait inacceptable, mais cela ne doit pas changer notre calendrier convenu à Bucarest", a-t-il indiqué.
L'Ukraine et la Géorgie se sont fixé pour objectif stratégique d'intégrer l'Alliance atlantique, mais se sont vu refuser l'inclusion au Plan d'action pour l'adhésion (MAP) lors du sommet de Bucarest d'avril 2008, cette décision étant reportée à décembre prochain.
marco- Invité
J-Luc a peut-être tout dit...
J-Luc a peut-être tout dit, mais il n'en demeure pas moins que la question de l'intangébilité des frontières telle que compris dans le droit intrernational est remis en cause. Et s'il a été remis en cause par l'occident dans l'affaire du Kosovo, puis renforcer par la Russie, il n'en demeur epas moins qu'il faut se poser la question de savoir si tous ces pays ont bien compris dans quel engrenage ils ont mis les mains. leurs propres frontières sont remises en question du fait qu'ils ont bafoués et déligitimés le droit international, et que parce que ce droit international est remis en question, c'est bien leur propre frontières qui sont remis en question. la boite de pandore est grande ouverte. Qui va oser la refermer sans prendre le risque de déligitimer sa remise en cause du droit international, donc de se mettre sur le banc des accusés ?
gerry398- Invité
peut-être qu'il faudrait...
Si la boite de pandore est bien ouverte, qu'on la laisse ainsi. Pourquoi ? Au-delà des inconvéniants, ça peut être une très bonne opportunité pour tous ces peuples qui vivent dans des Etats sans possibilités de pouvoir s'exprimer et vivre selon leur bon vouloir, que ce soit en Europe (Flandre, Ecosse, Corse, pays basque, Catalogne, Tibet, Tchétchénie...). Peut-être que cela sera la première fois que des peuples seront respectés par des Etats parfois articifiels (en AFrique, des peuplades divisées par des frontières issues de la colonisation).
marco- Invité
Merci bien, mais....
Je ne connais malheureusement pas encore ce pays pour que l'on considère que mon avis puisse être l'alpha et l'oméga.
C'est peut-être un reste de joueur de rugby qui me fait croire et aussi vouloir croire que notre continent européen est une équipe et que dans cette équipe il est bon pour le collectif d'avoir des partenaires qui tiennent la route.
La Russie a des caractéristiques qui lui sont propres par exemple c'est un pays qui dispose, pour ne prendre que cet exemple, d'une structure universitaire. Elle est de ce fait en capacité de former ses élites.
Elle a également une infrastructure industrielle quel que soit son état.
Bref, elle n'a rien de commun avec ce que nous appelons communément les pays èmergeants.
Je crois quand même que nos dirigeants ont bien conscience de cela.
Bref, au lieu d'envoyer au gouvernement russe des experts pour lui donner des leçons. Et je n'ai rien contre les diplômés d'Harvard ayant pu juger de leur valeur à travers un patron qui était diplômé de cette université. Je crois que nous aurions du simplement leur dire: venez voire comment nous faisons cela chez nous.
A partir de là je pense que nous aurions eu des échanges extrêmement constructifs.
J'aurais même tendance à penser que la mise en commun de nos expériences si différentes soient-elles nous auraient peut-être permis de penser puis de poser les bases d'un système social voir sociétal en alternative à celui qui nous le constatons ces jours ci semble bien essoufflé et semble convenir à de moins en moins de personnes.
En ce qui concerne les arrangements fâcheux pris au regard du droit international, ayons à l'esprit que chaque cas sera en fait unique.
Le concept et la notion d'état nation est un concept européen.
Les découpages issu de la colonisation en Afrique ont effectivement fait fi des bases èthniques voir claniques faut-il revenir en arrière au risque de voir tout ce continent s'enflammer. Imaginez la revendication d'un Zoulouland indépendant en Afrique du sud. Ce serait un véritable cauchemar pour les populations.
Nous ne pouvons pas mettre sur le même pied la revendication écossaise bien qu'ici je ne sois vraiment pas objectif: j'adore l'Ecosse et ses habitants. La France ayant avec ce pays un lien historique qui est encore précurseur dans bien des domaines à travers l'Auld Alliance.
Pour ceux que cela intéresse je vous invite à visiter ce site de l'association Auld Alliance où vous trouverez toutes les explications:
http://auldalliance.org/
Il nous faut aussi faire la distinction avec le cas Bolivien.
Je m'honore d'avoir pour amie une ancienne syndicaliste bolivienne Ayamara c'est à dire une indienne. La Bolivie est constituée de 70% d'indiens Ayamara. Ils vivent dans l'actuelle Bolivie depuis qu'ils ont été déplacés de leur terre d'origine suite à la conquéte inca. Ils ont été exploités de façon éhontée par de grands propriétaires terriens. Ce que nous voyons aujourd'hui se développer en Bolivie ressemble peu ou prou à l'attitude des riches provinces espagnoles ou encore à ce que nous avons pu observer en Italie du nord par rapport à l'Italie du sud. Avec en corollaire cette volonté des Ayamaras/boliviens d'être acteurs de leur destinée sur leur terre.
Comme vous le voyez les cas de figure pour ne citer que ces exemples sont tous différents.
Hors pour parvenir à régler des contentieux de cette ampleur il faut des instances internationales indiscutables, des règles qui s'appliquent pour tous et un climat international qui permettent aux populations d'envisager l'avenir sous un jour positif.
Nous n'avons rien de tout cela.
C'est en cela que la situation internationale est dangereuse.
Dans un tel contexte chaque parti voudra obtenir le maximum de ce qu'il pourra afin d'assurer l'avenir autant que faire se peut.
J'ai bien peur que ce soit à travers ce prisme qu'il faille comprendre la frénésie de réarmement qui semble saisir la planète.
Je serais très heureux d'avoir tord.
C'est peut-être un reste de joueur de rugby qui me fait croire et aussi vouloir croire que notre continent européen est une équipe et que dans cette équipe il est bon pour le collectif d'avoir des partenaires qui tiennent la route.
La Russie a des caractéristiques qui lui sont propres par exemple c'est un pays qui dispose, pour ne prendre que cet exemple, d'une structure universitaire. Elle est de ce fait en capacité de former ses élites.
Elle a également une infrastructure industrielle quel que soit son état.
Bref, elle n'a rien de commun avec ce que nous appelons communément les pays èmergeants.
Je crois quand même que nos dirigeants ont bien conscience de cela.
Bref, au lieu d'envoyer au gouvernement russe des experts pour lui donner des leçons. Et je n'ai rien contre les diplômés d'Harvard ayant pu juger de leur valeur à travers un patron qui était diplômé de cette université. Je crois que nous aurions du simplement leur dire: venez voire comment nous faisons cela chez nous.
A partir de là je pense que nous aurions eu des échanges extrêmement constructifs.
J'aurais même tendance à penser que la mise en commun de nos expériences si différentes soient-elles nous auraient peut-être permis de penser puis de poser les bases d'un système social voir sociétal en alternative à celui qui nous le constatons ces jours ci semble bien essoufflé et semble convenir à de moins en moins de personnes.
En ce qui concerne les arrangements fâcheux pris au regard du droit international, ayons à l'esprit que chaque cas sera en fait unique.
Le concept et la notion d'état nation est un concept européen.
Les découpages issu de la colonisation en Afrique ont effectivement fait fi des bases èthniques voir claniques faut-il revenir en arrière au risque de voir tout ce continent s'enflammer. Imaginez la revendication d'un Zoulouland indépendant en Afrique du sud. Ce serait un véritable cauchemar pour les populations.
Nous ne pouvons pas mettre sur le même pied la revendication écossaise bien qu'ici je ne sois vraiment pas objectif: j'adore l'Ecosse et ses habitants. La France ayant avec ce pays un lien historique qui est encore précurseur dans bien des domaines à travers l'Auld Alliance.
Pour ceux que cela intéresse je vous invite à visiter ce site de l'association Auld Alliance où vous trouverez toutes les explications:
http://auldalliance.org/
Il nous faut aussi faire la distinction avec le cas Bolivien.
Je m'honore d'avoir pour amie une ancienne syndicaliste bolivienne Ayamara c'est à dire une indienne. La Bolivie est constituée de 70% d'indiens Ayamara. Ils vivent dans l'actuelle Bolivie depuis qu'ils ont été déplacés de leur terre d'origine suite à la conquéte inca. Ils ont été exploités de façon éhontée par de grands propriétaires terriens. Ce que nous voyons aujourd'hui se développer en Bolivie ressemble peu ou prou à l'attitude des riches provinces espagnoles ou encore à ce que nous avons pu observer en Italie du nord par rapport à l'Italie du sud. Avec en corollaire cette volonté des Ayamaras/boliviens d'être acteurs de leur destinée sur leur terre.
Comme vous le voyez les cas de figure pour ne citer que ces exemples sont tous différents.
Hors pour parvenir à régler des contentieux de cette ampleur il faut des instances internationales indiscutables, des règles qui s'appliquent pour tous et un climat international qui permettent aux populations d'envisager l'avenir sous un jour positif.
Nous n'avons rien de tout cela.
C'est en cela que la situation internationale est dangereuse.
Dans un tel contexte chaque parti voudra obtenir le maximum de ce qu'il pourra afin d'assurer l'avenir autant que faire se peut.
J'ai bien peur que ce soit à travers ce prisme qu'il faille comprendre la frénésie de réarmement qui semble saisir la planète.
Je serais très heureux d'avoir tord.
j-luc- Nombre de messages : 72
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@j-Luc
Tu as tout à fait raison, mais il faut bien avouer qu'en terme d'instances internationales, on n'est pas prèt d'y être. L'Occident est en plein marasme et sa domination a tendance à s'éffilocher. Le fait est que de plus en plus de spécialistes perçoivent les Etats-Unis en déclin pour cause de faillite de leur modèle économique et financier et que l'Europe est divisée. De plus, la conception du monde et régles du jeu version occidentale vont être de moins en moins facile à imposer parce que des pays comme la Chine et la Russie montent ou remontent en puissance et que d'autres pointent le bout de leur nez : Brésil et Inde. En fait, nous entrons de plein pied dans un multilatéralisme où plus personne ne sera en mesure d'imposer à l'autre ses vues et s'organise un petit jeu dans lequel les alliances vont être de plus en plus dfficiles à mettre en place. Il va y avoir du réglement de compte dans l'air. Les institutions internationales existantes ? Il y a à craindre qu'elles ne soient plus dans le court terme, que des chambres d'enregistrement de faits accomplis.
albertI- Invité
Précédent ?
Il s'agit d'un précédent militaire, mais certainement pas un précédent historique. Sinon, comment expliquer le démentélement de l'Union soviétique ?
dudule- Invité
Re: Ossetie du Sud, un nouveau précédent après le Kosovo ?
@ albertI
Quand nous parlons d'instances internationales, nous parlons de façon générale de l'ONU.
Je crois que cette instance, qui entre nous soit dit travaille peut-être plus que nous pouvons le penser, souffre aujourd'hui d'un déficit de représentation.
A l'ONU c'est le conseil permanent de sécurité qui est fort. Le secrétaire général est faible. Il n'est que de se remémorer son mode de désignation qui se résume à un marchandage entre états.
Il y a quelques années nous étions pourtant sur le bon chemin quand était dans l'air la bonne idée d'élargir le dit conseil à des pays comme l'Inde et le Brésil. Dommage que rien ne semble avancer dans ce sens.
----------
Pour en revenir à l'Ossétie ci-dessous l'évolution des dépenses militaires de la Géorgie de 2002 à 2007.
Dépenses militaires (millions de Lari)
2002: 75
2003: 92
2004: 135
2005: 388
2006: 716
2007: 1 271
Dépenses militaires (millions USD)
2002: 49
2003: 58
2004: 81
2005: 214
2006: 362
2007: 592
Dépenses militaires (en % du PIB)
2002: 1,0%
2003: 1,1%
2004: 1,4%
2005: 3,3%
2006: 5,2%
2007: 7,5%
Quand nous parlons d'instances internationales, nous parlons de façon générale de l'ONU.
Je crois que cette instance, qui entre nous soit dit travaille peut-être plus que nous pouvons le penser, souffre aujourd'hui d'un déficit de représentation.
A l'ONU c'est le conseil permanent de sécurité qui est fort. Le secrétaire général est faible. Il n'est que de se remémorer son mode de désignation qui se résume à un marchandage entre états.
Il y a quelques années nous étions pourtant sur le bon chemin quand était dans l'air la bonne idée d'élargir le dit conseil à des pays comme l'Inde et le Brésil. Dommage que rien ne semble avancer dans ce sens.
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Pour en revenir à l'Ossétie ci-dessous l'évolution des dépenses militaires de la Géorgie de 2002 à 2007.
Dépenses militaires (millions de Lari)
2002: 75
2003: 92
2004: 135
2005: 388
2006: 716
2007: 1 271
Dépenses militaires (millions USD)
2002: 49
2003: 58
2004: 81
2005: 214
2006: 362
2007: 592
Dépenses militaires (en % du PIB)
2002: 1,0%
2003: 1,1%
2004: 1,4%
2005: 3,3%
2006: 5,2%
2007: 7,5%
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