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LE CHOC RUSSE - Part. VI

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Message  kostas66 Lun 22 Sep - 13:01:17

LE CHOC RUSSE - Part. VI Michai10

Gorbatchev a déclaré lors du Plenum de janvier 1988 pour justifier sa politique : « la restriction des droits économiques des entreprises et des groupes industriels avait de graves conséquences. Elle minait la base matérielle des stimulants, empêchait d’obtenir des résultats supérieurs, amenait le déclin de l’activité économique et social de la population, le déclin de la discipline au travail ». En fait, la réforme économique transformait donc la situation des ouvriers.

Les directeurs des entreprises, soumis à la pression des forces du marché, devaient théoriquement être plus motivés pour produire plus efficacement. Les subventions aux prix et autres salaires allaient être fortement réduits par rapport au revenu salarial. La pénurie chronique de main-d’œuvre disparut, ainsi que la sécurité de l’emploi. La question de la pression sociale a été clairement abordée lors du IIIième Congrès extraordinaire des députés du Peuple, lors de l’élection de Gorbatchev à la Présidence. Le nouveau Président de l’Union soviétique a, en effet, souligné que pour faire avancer plus rapidement la Perestroïka vers un marché intérieur achevé, il fallait entreprendre les mesures prévues pour 1992-1993 en 1990 et début 1991. Pour assurer la réussite de l’opération, il a expliqué qu’il y avait la nécessité d’une stabilité de l’ordre social, remis en question par ce qu’il appelait : « une inquiétude montante face aux menaces de déstabilisation ». Dans la foulée, le Soviet Suprem votait une loi pour la solution de futurs conflits sociaux, qui restreignait conséquemment le droit de faire légalement la grève. De décentralisation, on en revenait à un centralisme autoritaire.

Comme nous venons de le voir, la Peresroïka visait à réformer le système soviétique aux niveaux économiques et politiques. En voulant mettre en place une stratégie, très vague en fait, pour atteindre les objectifs visés, Gorbatchev ne pouvait que s’attirer la résistance d’une bureaucratie qui tirait ses privilèges de la fonction et non pas par l’appropriation. Or, le régime soviétique s’était batti sur la seule base sociale qui pouvait remplir ce rôle après 1917 : cette même bureaucratie. Ainsi, Gorbatchev a tenté de gagner la légitimité de sa politique auprès du peuple en voulant démocratiser le régime. A ce niveau, il y avait une atteinte aux privilèges des hauts fonctionnaires du Parti, ce qui provoqua la résistance de ces derniers. Au niveau populaire, Gorbatchev ne pouvait pas y trouver la base sociale de sa légitimité parce que l’introduction progressive de l’économie de marché ne permettait plus, entre autres, de garantir le droit au plein emploi. Privé de toute base sociale, donc de toute légitimité, la Perestroïka ne pouvait qu’échouer, ce qui est logique, puisque, rappelons-le, l’infrastructure économique détermine la superstructure politique. Les changements dans l’infrastructure allaient provoquer la tentative de Putsch d’octobre 1991 et le « coup d’Etat » de Boris Eltsine qui a compris que Gorbatchev n’avait plus aucun appui dans une URSS à l’agonie.

L’URSS était donc malade de son économie. Il ne s’agissait pas d’une simple grippe, mais bien d’un cancer qui rongeait toutes ses cellules. Si Gorbatchev ne parvenait pas à appliquer ses politiques à cause des résistances que nous venons d’évoquer, il faut néanmoins insister sur le fait que la population ne voyait pas l’Union soviétique comme une énormité qu’il fallait détruire. En effet, si les mouvements nationalistes montaient en puissance, ils le faisaient avant tout au sein de la bureaucratie des républiques. Avec le temps, face aux politiques agressives de Gorbatchev, les bureaucraties régionales se rendaient compte que leur homologue du Centre ne parvenait plus à contrôler la dégradation de la situation économique, donc qu’elle ne pouvait plus garantir le droit des travailleurs au plein emploi, condition sine qua non de leur maintien au pouvoir.

Le fait était que le système soviétique renfermait en son sein les éléments qui tendaient à l’éclatement de l’ensemble. On peut considérer deux scénarios : le premier consistait en la dissolution de la Fédération et l’apparition de 15 républiques indépendantes ; le second était un renforcement du Centre, au détriment de la république de Russie et de la démocratie. Les tendances à l’éclatement se doublaient d’une lutte pour le pouvoir entre le groupe de Gorbatchev s’appuyant sur les structures fédérales, et celui de Eltsine dont la base était la République de Russie. Cette lutte était le résultat de la structure même de l’URSS. La Fédération de Russie était considérée à égalité avec les territoires plus petits. La dynamique engendrée par la structure fédérale apparaissait contre le Centre dans le processus de crise. Sa dimension économique était énorme. La question des relations entre républiques était compliquée par le problème de l’écart des niveaux de développement et l’existence de phénomènes d’interdépendance.

La nature fédérale de l’URSS était fixée dans les constitutions de 1936 et de 1977, qui étaient les plus démocratiques de l’histoire du monde, mais qui n’ont jamais été mises en pratique. On pouvait affirmer que le fédéralisme ne subsistait plus que fragmenté La constitution de 1936 et celle de 1977, stipulaient que si chaque république avait le droit d’exercer ses prérogatives au sein de l’organisation fédérale, possédait sa propre constitution, et avait le droit de se séparer, l’organisation administrative de l’économie renforçait les pouvoirs du Centre. L’absence de moyens de régulation en cas de conflit de compétence montrait que la constitution de 1977 n’était pas faite pour être appliquée au sens légal du terme. Mais la nature des mécanismes économiques conduisait à des fonctionnements qui donnaient aux autorités locales une importance considérable. L’absence de canaux de remplacement d’écoulement de la production, l’existence de procédures de financement peu contrôlables, la manipulation de la structure des prix par l’Etat, conduisaient à la fois à des situations de déséquilibres systématiques et à une paralysie de canaux habituels de circulation de l’information. En plus, le problème de l’information imposait de multiplier les points de collecte à des niveaux relativement supérieurs de la hiérarchie. De ce fait, la déconcentration du pouvoir était donc une priorité absolue du système soviétique. D’autre part, la déconcentration était incontournable. A ce que nous venons d’affirmer, il faut ajouter les conséquences d’une organisation administrative stratifiée. Ces procédures tendaient à s’écarter des conditions réelles parce qu’elles étaient initialement adaptées à une situation qu’elles ont conduit à modifier. L’existence d’affinités entre dirigeants locaux et leurs administrés, qui grandissait au fur et à mesure que la confusion régnait à Moscou avec la tentative de Putsch et l’anarchie économique introduite par la Perestroïka, la perception du caractère irréaliste de l’approfondissement des sentiments d’appartenance à des communautés territorialement définies, donc renforçaient le nationalisme. La déconcentration était une nécessité fonctionnelle du système soviétique, mais le Centre pouvait estimer que s’il relâchait son contrôle sur les responsables locaux, sa politique ne pouvait être mise en œuvre. Par ailleurs, s’il accroissait son contrôle, il retirait alors aux responsables locaux le degré d’autonomie qui était nécessaire pour qu’ils soient efficaces. Ils pouvaient simultanément modifier la politique du Centre et redistribuer une part des ressources, soit directement à leur profit, soit à celui de leurs administrés. La dimension régionale de la crise ne pouvait surprendre par la logique même du système parce qu’elle mettait en avant que sa tendance naturelle n’était pas la centralisation, mais l’éclatement.

à suivre...

kostas66

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