Questions à Paul-Henry GENDEBIEN, Président du Rassemblement Wallonie-Bruxelles
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Questions à Paul-Henry GENDEBIEN, Président du Rassemblement Wallonie-Bruxelles
Questions à Paul-Henry GENDEBIEN, Président du Rassemblement Wallonie-Bruxelles
1. Depuis juin 2007, les partis politiques francophones et néerlandophones se déchirent au sujet de la réforme de l’Etat. Les dernières propositions de Kris Peeters apparaissent à beaucoup comme une tentative de passer outre l’Etat fédéral et imposer les communautés comme seules parties prenantes aux négociations, et ainsi pérenniser le confédéralisme. D’autres, plus durs dans leurs positionnements, sous-entendent que les partis politiques se satisfont de cette situation pour ne pas avoir à répondre aux attentes des citoyens dont le pouvoir d’achat est en berne. Que répondez-vous à ces deux affirmations et comment pensez-vous pouvoir sortir de cette impasse ?
R – La classe politique belge n’a plus la capacité de résoudre durablement le conflit de nationalités qui détruit l’Etat belge, ni d’affronter les conséquences du désordre économique mondial. Confédéralisme ou pas, il s’agira dans tous les cas de figure de solutions cosmétiques et de prétendus compromis institutionnels qui ne servent une fois de plus que la somme des mécontentements respectifs. Il n’y a plus de solution belge à la question belge, sauf le divorce à l’amiable.
2. L’une des particularités belges qui étonne le plus les étrangers qui visitent ou s’installent en Belgique, c’est bel et bien l’obligation de vote que l’on oppose, alors, au droit de vote. Il n’est pas rare que, lorsqu’on évoque cette singularité, on pense immanquablement à l’Union soviétique et à l’institutionnalisation d’un système dans lequel les plus importants partis politiques du pays ne peuvent pas ne pas se retrouver au pouvoir à quelque niveau que ce soit. Par ailleurs, de nombreux belges ont réclamé l’instauration d’un référendum populaire au sujet de la « Constitution européenne », déniant de ce fait la représentabilité des élus issus d’un système électoral jugé comme anti-démocratique. Enfin, de plus en plus de belges regrettent que le système électoral en place ne favorise pas l’émergence d’une opposition qui aurait les moyens d’être constructive et efficace. Comment comprenez-vous ces assertions et que seriez-vous prêts à proposer pour que le système électoral belge réponde à d’avantage d’envie de liberté, y compris de liberté de réserver son dimanche à autre chose qu’à aller voter ?
R -Le RWF a proposé depuis longtemps le système électoral majoritaire à deux tours, comme en France. Malgré son apparente injustice, il n’est pas plus inéquitable que notre système particratique favorisant les grosses listes (seuil des 5% sans 2ième tour par exemple).
Obligation de vite : il y a du pour et du contre. La question sera bientôt résolue dès lors que la réunion de la Wallonie-Bruxelles à la France n’est plus très éloignée. En France, le vote n’est pas obligatoire.
3. Ce mois d’août, la Russie est intervenue militairement en Géorgie pour « Libérer » les peuples abkhazes et Ossètes (selon la terminologie russe). La Russie étant survolée en permanence par les satellites espions américains, l’occident ne pouvait pas ne pas savoir que des milliers de blindés russes se trouvaient massés à la frontière. Pourtant, la Géorgie, un allié des Etats-Unis, est passée à l’attaque. Dès l’annonce de la reconnaissance du Kosovo par l’occident et quelques rares autres pays, Dmitri Medvedev avait averti qu’il s’agissait d’un dangereux précédent et que cet acte illégal au regard du droit international lui-même (l’intangibilité des frontières) aurait des répercussions sous peu. Au regard du précédent kosovar, comment pouvez-vous justifier l’opposition à la reconnaissance russe de l’Abkhazie et à l’Ossétie du Sud ? Dans le même registre, comment pourriez-vous justifier une opposition aux revendications russes sur la Crimée qui a été donné à l’Ukraine par l’URSS de Staline, et qui majoritairement peuplée de russes (et non seulement de russophone) ?
R - L’Europe s’est complètement fourvoyée dès le début des années 90 en favorisant le démantèlement de l’ex-Yougoslavie. On songe notamment à l’aveuglement des élites occidentales qui se sont enthousiasmées devant la reconnaissance précipité de la Slovénie et de la Croatie. Sans blanchir les fautes de la Serbie, il faut reconnaitre qu’elle a été entre 1918 et 1990, un facteur-clé de la stabilité des Balkans.
La Russie renvoie la monnaie de la pièce à l’Europe en soutenant le retour dans le giron russe de l’Ossétie du Sud (qui n’est pas géorgienne) et de l’Abkhazie.
Le problème de la Crimée est beaucoup plus explosif. Le casse-tête vient de ce que cette région russe a été donnée par Khrouchtchev à l’Ukraine en 1954.
4. Exercice de style : Comment analyseriez-vous la situation institutionnelle belge au prisme de la phrase d’Anton Tchekhov : « L’indifférence est une paralysie de l’âme » ?
R – Malgré les tentatives de nos partis officiels et de nos médias de dépolitisation de l’opinion publique wallonne, celle-ci commence à comprendre que la Belgique redescend au tombereau et que l’heure pourrait bien être celle d’une réunion à la République, française, naturellement.
misterwalsh- Admin
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