Giovanni Mirabassi-Terra Furiosa

[matt]

Le jazz n’est certainement pas à la mode. Pour certains, ce sera même une nouvelle qu’il existe toujours des albums qui sortent de temps à autres. Et c’est heureux, parce que l’exercice de Giovanni Mirabassi est en tous points excellents. La scène italienne est l’une des plus passionnantes d’Europe. En clair, le jazz de la Botte est frais, vivant, allègre et surtout se démarque nettement par sa créativité. Exit les dérives New Age tendance baba cool de l’école nordique, le label ECM et l’électro-jazz un peu trop froid, le jazz italien s’inscrivent plutôt dans la vague esthète où les pianistes s’inspirent ouvertement de Bill Evans et les trompettistes et autres saxophonistes de Chet Baker ou encore de Dexter Gordon. Giovanni Mirabassi, pianiste de son état au doigté d’une délicatesse rare, quasi aristocratique, déverse dans Terrra Furiosa des improvisations d’une rare cohérence. Pourtant, l’essai est d’un classicisme sans artifice, mais sobriété ne signifie surtout pas ennui. L’improvisation est sentie plus que subie, se lovant délicatement dans une architecture classique. De plus, il est l’un des rares qui ne se laissent pas séduire par les standards des millions de fois entendus et si souvent sans âme. Non, Giovanni Mirabassi est un compositeur hors pair qui déverse ici de petites chefs d’œuvre (Last Minutes étant le plus significatif). Cet album est d’autant plus indispensable que ses précédents opus sans tous désormais indisponibles.

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