OUVERTURE DU MARCHE DU TRAVAIL TCHEQUE AUX ETRANGERS EXTRA-COMMUNAUTAIRES

[thierry.F]

Le Parlement tchèque (sources: www.idnes.cz,www.fokus.respekt.cz) a adopté une loi facilitant la délivrance de permis de travail aux étrangers extra-communautaires. Cette disposition devrait attirer plusieurs dizaines de milliers de personnes et permettre de régulariser le statut des travailleurs illégaux, estimés également à plusieurs dizaines de milliers.

Aujourd’hui, environ 150.000 travailleurs font défaut à l’économie tchèque, essentiellement dans les emplois peu qualifiés. «Il y a une vraie pénurie de main d’œuvre. Nos recrutés du service client partent au bout quelques semaines, dès qu’on leur propose ailleurs un emploi mieux payé, par exemple dans une agence de tourisme», confirme le directeur de Husky, leader des équipements outdoor. Les entreprises tchèques se félicitent donc de la nouvelle loi.

L’enthousiasme des acteurs économiques n’est cependant pas partagé par tous les milieux politiques. Le vice-président du Parti social-démocrate David Rath, actuellement dans l’opposition, a ainsi critiqué la politique gouvernementale: «[Le premier ministre] Mirek Topolanek ouvre la République tchèque aux gens d’Afrique et d’Asie. (…) Cela va augmenter les cas de tuberculose et de SIDA». Il s'est immédiatement fait accuser de xénophobie et a reçu le surnom de Jean-Marie Le Rath. D’autres hommes politiques de gauche ont mis en garde contre «les erreurs de l’Europe occidentale», en rappelant les crises récentes des banlieues françaises. Paradoxalement, à l’inverse de l’Europe occidentale, ce repli nationaliste est l’œuvre des socialistes.

Le ministère du Travail a recensé 250.000 étrangers qui séjournent légalement dans le pays, principalement des Slovaques, des Ukrainiens et des Vietnamiens. La politique d’immigration des années à venir décidera donc vers quelle partie du monde la République tchèque va s’ouvrir.