La France se méfie de l'actionnaire coréen
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La France se méfie de l'actionnaire coréen
Le scénario annoncé en juin ne prévoyait en effet que l'achat de 9 % du capital, avant une possible reprise des 25 % possédés alors par Alstom en 2010. Selon un responsable du ministère de l'Économie, l'opération "montre immédiatement la volonté de l'État d'être aux côtés des ex-Chantiers", qui emploient 3.000 personnes à Saint-Nazaire et Lorient. L'État veut à la fois garder le contrôle d'un "actif stratégique", qui participe à la construction de navires militaires, et soutenir "ses ambitions sur les bateaux de croisière et paquebots", résume-t-il.
Les Chantiers sont en effet l'un des "trois seuls acteurs au niveau mondial" capables de construire des paquebots de croisière, avec l'Allemand Meyer Werft et l'Italien Fincantieri. François Fillon a souligné vendredi que l'État avait négocié "une clause de non-concurrence" garantissant le maintien de la construction de paquebots à Saint-Nazaire et évitant sa délocalisation dans d'autres sites du groupe coréen. Le carnet de commandes des ex-Chantiers comprend plusieurs navires pour les armateurs MSC et Norwegian Cruise Line (NCL), qui donnent une visibilité au groupe "jusqu'en 2011-2012", selon STX France. Les Chantiers ont aussi un intérêt stratégique du fait de leur rôle dans la construction de coques de grands bâtiments militaires, comme le porte-avions Charles-de-Gaulle et les deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de la marine nationale.
La participation française sera détenue par le fonds d'investissement stratégique que veut créer rapidement le président de la République. L'Élysée souligne que cette minorité de blocage "lui ouvre des droits étendus sur les décisions critiques, qu'il s'agisse du management ou des grandes évolutions de l'outil industriel et du capital de la société", qui reste néanmoins sous le contrôle majoritaire du Sud-Coréen STX Shipbuilding. L'engagement de l'État n'est "pas lié à une situation de crise", affirme-t-on à Bercy. Toutefois, STX France y voit aussi un moyen d'obtenir les crédits nécessaires à son développement malgré la frilosité des banques en raison de la crise financière : "Le fait d'avoir l'État en qualité de partenaire nous permet d'avoir des relations meilleures avec le monde financier", assure un porte-parole. Cela peut "rassurer les banques et les investisseurs", s'est aussi félicitée la CFDT. Une décision qui semble donc faire l'unanimité.
thierry.F- Nombre de messages : 138
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