12 H 08 A L’EST DE BUCAREST

[jimmyolsen]

12 H 08 A L’EST DE BUCAREST
Corneliu Porumboiu
Drame
Avec Teo Corban, Ion Sapdaru et Mircea Andreescu.

Un débat télévisé quelque peu calqué sur Le grand échiquier, l’émission culturelle culte française, organisé par un journaliste qui fait croire qu’il est également un grand intellectuel en citant sans cesse Héraclite et Planton qu’il ne connait que par des citations extraits de leur contexte. Un moment historique : 22 décembre 1989, 12h08, avant… ou après la fin de la dictature des Ceausescu. Un lieu : l’inévitable Bucarest. Des téléspectateurs appellent les locaux de la télévision d’Etat pour protester de faux témoignages. Un journaliste qui finit par bafouiller. Une émission qui vire à la tragi-comédie. Une histoire qui se termine pour une partie de la population roumaine alors qu’elle ne s’achève pas pour la seconde partie. Ce film, au premier abord, est amusant et assez psychédélique. Pourtant, il est loin de n’être que ça : il est en tout point une réussite. Pourquoi ? Parce qu’au-delà de la délirante ambiance du moment, viennent se superposer des épisodes de courage, de culpabilité, de mensonges éhontés, des médias déboussolés, de régime totalitaire qui est et n’est plus en même temps, de peurs du changement ou de la continuité. Au-delà du film, il y a un témoignage d’une partie de l’histoire européenne pas si lointaine et pourtant tellement irréaliste que les moins de 30 ans ne parviennent pas à croire qu’elle ait pu exister. Pas un film : un chef-d’œuvre.