Inquiètes de la corruption, les ONG africaines veulent contrôler l'aide
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Inquiètes de la corruption, les ONG africaines veulent contrôler l'aide
Les ONG africaines présentes au sommet sur le développement de l'Afrique de Tokyo ont appelé les donateurs à traiter directement avec les sociétés civiles pour contourner leurs gouvernements, accusés de corruption.
Le Premier ministre japonais, Yasuo Fukuda, a annoncé un doublement de l'aide publique au développement (APD) du Japon aux pays africains, de 580 millions d'euros par an entre 2003 et 2007, à 1,16 milliard d'euros en 2012.
L'annonce a été faite à l'ouverture de la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad), à laquelle participent la totalité des Etats africains (Somalie exceptée).
"L'aide donnée par le gouvernement japonais ne va pas aux destinataires prévus", affirme Alexander Phiri, de la fédération des handicapés d'Afrique australe, une des 55 organisations non gouvernementales (ONG) venues à la Ticad.
M. Phiri souligne que "beaucoup de gouvernements africains sont corrompus" et appelle le Japon à "traiter directement avec les peuples" qu'il veut aider.
Les ONG africaines réclament depuis longtemps le droit d'être associées au contrôle de l'utilisation de l'aide.
"Nous l'avions demandé à la Ticad 2003, mais n'avons pas été écoutés", déplore Gustave Assah, président de la Commission civique pour l'Afrique.
Selon lui, "on a fait par le passé des tas de conférences sur le développement de l'Afrique, mais l'argent est resté au niveau des gouvernements et les peuples sont restés dans la misère".
Le professeur Makoto Katsumata, de l'Université Meiji Gakuin à Tokyo, souligne que les chefs d'Etat africains veulent éviter que l'argent japonais aille vers les sociétés civiles. "Ce serait de l'argent qui n'irait pas dans leurs poches !", assure-t-il.
Les autorités japonaises admettent quelques problèmes dans le passé, mais affirment que l'aide est désormais sous contrôle.
"Il y a une vingtaine d'années, il y avait de la corruption, mais aujourd'hui je ne crois pas", estime Kazuo Kodama, directeur des relations presse au ministère des Affaires étrangères.
Quelque 70% de l'APD japonaise vers l'Afrique est versée pour des projets spécifiques.
"Pour la construction d'une portion de route en Tanzanie, un accord international est conclu" avec le Japon, illustre M. Kodama. "La Tanzanie lance ensuite un appel d'offres pour les travaux, puis nous montre le contrat. Nous ne versons les fonds qu'après l'avoir accepté", explique-t-il.
Des organismes japonais contrôlent la réalisation du projet et il n'y a "aucun danger de détournement", selon M. Kodama.
"Nous apprécions l'implication des ONG dans le développement de l'Afrique, mais nous ne voulons pas contourner les gouvernements", répond-il aux associations. "Car si nous nous défions des autorités africaines, comment l'Afrique pourra-t-elle se débrouiller seule ?", interroge-t-il.
Sue Mbaya, du bureau africain de l'ONG World Vision, note pourtant que la corruption est possible, même sur un projet précis.
"Si l'entreprise utilise des matériaux moins chers, elle peut mettre de l'argent de côté susceptible d'alimenter la corruption", explique-t-elle, ajoutant: "Il ne faut pas ignorer la corruption mais s'y attaquer".
Dans une interview, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, a souligné pour sa part que des systèmes de contrôle garantissaient l'usage de l'aide versée par l'Union européenne à l'Afrique.
"Et quand il y a corruption, la sanction est brutale: arrêt de l'aide et remboursement de l'aide reçue", prévient-il.
jimmyolsen- Admin
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Re: Inquiètes de la corruption, les ONG africaines veulent contrôler l'aide
La corruption est bien le mal endémique de l'Afrique.
Aujourd'hui nombre de projets de développement notamment ceux qui s'inscrivent dans le cadre de la politique de remise de la dette des PPTE -Pays Pauvres Très Endettés - ne sont plus des projets nationaux mais des projets européens. A ce titre ces projets bénéficient d'une participation de l'UE.
Monsieur Louis Michel que j'ai pu écouter lors d'un colloque à la cité des sciences à Paris est un homme intelligent mais il me semble quelque peu naïf en la matière.
Exemple de la corruption ordinaire:
Un africain monte un projet de développement dans son pays.
Il est appuyé notamment au niveau de la méthodologie par un centre de développement.
Ce projet est le suivant: construire un centre de formation formant des africains sur 2 ans dans 3 domaines: le froid industriel et médical, la mécanique et le BTP.
L'idée repose sur le principe de la collecte de ces matériels en France et pour se faire il constitue une association. Dans le pays en question est également constituée une association pour des raisons juridiques notamment qui fera l'intergace entre la réception du matériel et l'approvisionnement du centre de formation. Les jeunes seront donc formés au reconditionnement de ces matériels. Le bénéfice tiré de leur vente servira à financer le centre.
Sur ce projet une entreprise s'était engagée à fournir les formateurs pour la partie mécanique. Un groupe de la grande distribution avait fourni tout un équipement de froid industriel. Un hôpital parisien avait mis la main à la pate dans ce domaine et enfin une grande entreprise de l'agro alimentaire avait fait don de 250 ordinateurs et de 250 imprimantes pour ce centre.
Aujourd'hui et à ma connaissance ce projet n'a toujours pas abouti pour la raison suivante. Le secrétaire général du gouvernement de ce pays, le vice-premier ministre et le ministre des finances veulent obtenir un accés direct au compte de ce centre.
Comme ce projet est soutenu par l'ambassadeur de France, il passe bel et bien en commission mais il est recalé d'année en année.
Aujourd'hui nombre de projets de développement notamment ceux qui s'inscrivent dans le cadre de la politique de remise de la dette des PPTE -Pays Pauvres Très Endettés - ne sont plus des projets nationaux mais des projets européens. A ce titre ces projets bénéficient d'une participation de l'UE.
Monsieur Louis Michel que j'ai pu écouter lors d'un colloque à la cité des sciences à Paris est un homme intelligent mais il me semble quelque peu naïf en la matière.
Exemple de la corruption ordinaire:
Un africain monte un projet de développement dans son pays.
Il est appuyé notamment au niveau de la méthodologie par un centre de développement.
Ce projet est le suivant: construire un centre de formation formant des africains sur 2 ans dans 3 domaines: le froid industriel et médical, la mécanique et le BTP.
L'idée repose sur le principe de la collecte de ces matériels en France et pour se faire il constitue une association. Dans le pays en question est également constituée une association pour des raisons juridiques notamment qui fera l'intergace entre la réception du matériel et l'approvisionnement du centre de formation. Les jeunes seront donc formés au reconditionnement de ces matériels. Le bénéfice tiré de leur vente servira à financer le centre.
Sur ce projet une entreprise s'était engagée à fournir les formateurs pour la partie mécanique. Un groupe de la grande distribution avait fourni tout un équipement de froid industriel. Un hôpital parisien avait mis la main à la pate dans ce domaine et enfin une grande entreprise de l'agro alimentaire avait fait don de 250 ordinateurs et de 250 imprimantes pour ce centre.
Aujourd'hui et à ma connaissance ce projet n'a toujours pas abouti pour la raison suivante. Le secrétaire général du gouvernement de ce pays, le vice-premier ministre et le ministre des finances veulent obtenir un accés direct au compte de ce centre.
Comme ce projet est soutenu par l'ambassadeur de France, il passe bel et bien en commission mais il est recalé d'année en année.
j-luc- Nombre de messages : 72
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Date d'inscription : 14/05/2008
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laissez-faire et laxisme
le problème des Etats africains, c'est qu'ils ont plongé dans la corruption (qu'on leur a légué en héritage à la décolonisation) et que les anciennes puissances coloniales s'en sont satisfaites pour garder leurs prérogatives dans leurs zones d'influence traditionnelles. Résultats, ces élites ne comprennent pas que ces mêmes anciennes puissance veuillent changer les rêgles du jeu, surtout qu'à présent, ils peuvent se tourner vers la Chine qui se présente comme un énorme dévoreur de matières premières et d'écologie et qui ne s'embarrasse ni des droits de l'homme, ni de la bonne gouvernance, ni de la préservation de la nature. les rêgles du jeu ont définitivement changé.
jean françois- Nombre de messages : 89
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Date d'inscription : 09/06/2008
Re: Inquiètes de la corruption, les ONG africaines veulent contrôler l'aide
@ Jean-François,
Vous pouvez avoir un avis sur le leg de la colonisation. Mais affirmer que la corruption est un héritage du colonialisme est une erreur.
Ce que je raconte dans le post précédent je l'ai personnellement vécu.
La corruption telle qu'elle est est le fait des africains. Il s'agit pour eux d'arroser leur clientéle et de s'enrichir point final.
Un ancien premier ministre africain a d'ailleurs publié un ouvrage sur le sujet. Ouvrage dans lequel il exortait les élites africaines à ne plus se comporter de la sorte. En gros le message était: cessez de prendre les pays européens pour des coffres-forts ; c'est terminé.
La politique africaine de la Chine est une chose mais ce n'est pas le seul paramétre. En effet nombre d'africains continuent à entretenir des rapports avec la France par exemple, tout en allant en catimini rechercher d'autres contacts sur les campus US notamment.
Vous pouvez avoir un avis sur le leg de la colonisation. Mais affirmer que la corruption est un héritage du colonialisme est une erreur.
Ce que je raconte dans le post précédent je l'ai personnellement vécu.
La corruption telle qu'elle est est le fait des africains. Il s'agit pour eux d'arroser leur clientéle et de s'enrichir point final.
Un ancien premier ministre africain a d'ailleurs publié un ouvrage sur le sujet. Ouvrage dans lequel il exortait les élites africaines à ne plus se comporter de la sorte. En gros le message était: cessez de prendre les pays européens pour des coffres-forts ; c'est terminé.
La politique africaine de la Chine est une chose mais ce n'est pas le seul paramétre. En effet nombre d'africains continuent à entretenir des rapports avec la France par exemple, tout en allant en catimini rechercher d'autres contacts sur les campus US notamment.
j-luc- Nombre de messages : 72
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Date d'inscription : 14/05/2008
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et alors ?
cher J-Luc, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Il y a bien eu héritage de la corruption. mais je suis d'accord avec toi pour affirmer que cela importe peu depuis tout ce temps. c'est le contrôle de l'aide qui pose problème. prenons un exemple : le Sénégal. Ce pays a reçu, entre 1970 et 1979, 10 milliards de francs pour l'aider à se développer. le résultat ? le pays est en quasi ruine mais durant les années 80, beaucoup de pontes sénégalais ont investi dans les hôtels et dans l'immobilier parisiens.
HECTOR- Invité
pensons au futur
l'heure n'est plus à s'inquièter de la corruption passée mais de se tourner vers le futur parce qu'il risque de devenir particulièrement douloureux pour les africains. En effet, je ne pense pas que la crise alimentaire mondiale ne s'arrête avant longtemps. en effet, entre la réduction des superficies cultivables au profit des cultures à biocarburants et la spéculation, et la hausse inexhorable des prix du baril du pétrole, due à l'émergeance de la rareté et également de la spécultation, les années à venir vont être très périeuses pour les africains. Les émeutes de la faim commencent à interpeler les responsables politiques et oblige les ONG à poser des conditions à leur participation à l'aide. En d'autres termes, à suprimer tous ces intermédiaires qui détournent quantités de ressources à leurs propres profits. Pourtant, je demeure prudent parce que je n'oublie pas que sur la corruption vie une grande partie de ces populations. Retirer brutalement la corruption, et vous allez aussi pousser des simples gens dans le besoin. je ne parle pas là des détournements lourds, mais de cette petite corruption qui concerne les policiers, les fonctionnaires qui ne peuvent pas vivre de leurs seuls salaires. néanmoins, il est certain qu'on ne peut pas rester insensible à une situation aussi explosive.
octave88- Invité
BIEN JOLI TOUT CA MAIS...
C'est bien joli tout ça, mais que vont peser toutes ces jolies résolutions en faveur d'une meilleure gestion des aides passant par plus de contrôle quand les chinois prètent sans conditions des milliards à des gouvernements parfois tarés (Mugabe, par exemple) contre une exploitation éhontée de leurs richesses ? La corruption n'est vraiment pas encore prète à disparaitre. pire, je pense que nous pourrions faire face à l'émergence d'une nouvelle vague de dictateurs en Afrique et à l'éjection des occidentaux des marchés des matières premières.
dolby174- Invité
Re: Inquiètes de la corruption, les ONG africaines veulent contrôler l'aide
@ Hector & Octave,
Je crois au contraire qu'il faut se préoccuper des mécanismes de la corruption afin d'en couper les racines autant que faire se peut bien entendu. Dans le cas contraire l'exemple que cite Hector à la fin de son post n'a pas fini de faire des petits.
Voyez-vous (tu?) Octave la question des mécanismes de la corruption est à mon sens non pas "philosophique" mais avant tout et surtout éthique.
Réclamer l'abolition pure et simple de la dette est le fait de deux mouvances: Une frange politique qui voit à travers ce discours racoleur le moyen d'arrirer à elle des populations qu'elle pourra ensuite manipuler et des diasporas à qui une telle mesure donnerait une légitimité politique qu'elles n'ont pas du fait de leur éloignement de leur pays d'origine.
Effacer l'ardoise c'est également encourager ceux qui pratiquent cette corruption à ne pas se géner et à continuer comme si de rien n'était.
Et, croire que les ONG sont libres de tout mouvement si elles ne passent pas sous les fourches caudines des pouvoirs locaux ......
Alors comment concilier l'aide et le nécessaire refus d'alimenter la corruption ? Une partie de la réponse se trouve dans le développement des micros projets. Lorsqu'un projet ne concerne qu'un village les sommes sont évidemment moindre et attirent moins les rapaces. Mais aussi les habitants et les habitantes s'approprient facilement le projet en question.
Je crois au contraire qu'il faut se préoccuper des mécanismes de la corruption afin d'en couper les racines autant que faire se peut bien entendu. Dans le cas contraire l'exemple que cite Hector à la fin de son post n'a pas fini de faire des petits.
Voyez-vous (tu?) Octave la question des mécanismes de la corruption est à mon sens non pas "philosophique" mais avant tout et surtout éthique.
Réclamer l'abolition pure et simple de la dette est le fait de deux mouvances: Une frange politique qui voit à travers ce discours racoleur le moyen d'arrirer à elle des populations qu'elle pourra ensuite manipuler et des diasporas à qui une telle mesure donnerait une légitimité politique qu'elles n'ont pas du fait de leur éloignement de leur pays d'origine.
Effacer l'ardoise c'est également encourager ceux qui pratiquent cette corruption à ne pas se géner et à continuer comme si de rien n'était.
Et, croire que les ONG sont libres de tout mouvement si elles ne passent pas sous les fourches caudines des pouvoirs locaux ......
Alors comment concilier l'aide et le nécessaire refus d'alimenter la corruption ? Une partie de la réponse se trouve dans le développement des micros projets. Lorsqu'un projet ne concerne qu'un village les sommes sont évidemment moindre et attirent moins les rapaces. Mais aussi les habitants et les habitantes s'approprient facilement le projet en question.
j-luc- Nombre de messages : 72
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Date d'inscription : 14/05/2008
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@Hector
rectification : le Sénégal a reçu 10 millards non pas de francs français mais de francs CFA (soit 500 millions de francs français avant la dévaluation de 1994), et pas entre 1970 et 1979 mais entre 1971 et 1981. J'avais un doute sur l'information et j'ai trouvé l'information juste.
jimmyolsen- Admin
- Nombre de messages : 391
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pourquoi faire ?
ce n'est que mon avis et il ne vaut que ce qu'il vaut. mais je pense qu'à un certain moment, les africains doivent se prendre en main seuls. ce que je vais dire est peut-être égoiste, mais n'a-t-on pas des pauvres en Europe. 15 millions de chomeurs dans Union européenne à 15, au moins 15 millions de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté rien qu'en France. Et nous avons la Roumanie et la Bulgarie qui viennent d'entrer dans l'Union et qui ne sont pas vriament réputés pour la richesse de leur population. N'a-t-on pas suffisemment mis la main à la poche durant des décennies pour dire à présent : prenez-vous en main ?
well- Invité
Re: Inquiètes de la corruption, les ONG africaines veulent contrôler l'aide
well a écrit:ce n'est que mon avis et il ne vaut que ce qu'il vaut. mais je pense qu'à un certain moment, les africains doivent se prendre en main seuls. ce que je vais dire est peut-être égoiste, mais n'a-t-on pas des pauvres en Europe. 15 millions de chomeurs dans Union européenne à 15, au moins 15 millions de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté rien qu'en France. Et nous avons la Roumanie et la Bulgarie qui viennent d'entrer dans l'Union et qui ne sont pas vriament réputés pour la richesse de leur population. N'a-t-on pas suffisemment mis la main à la poche durant des décennies pour dire à présent : prenez-vous en main ?
Tu devis complètement du sujet là.
On est pas entrain de poser la question d'une aide à l'étranger OU PAS.
On est entrain de parler d'un mécanisme d'aide qui alimente la corruption en partant du postulat qu'il faille aider les pays étranger.
Mais si tu veux créer un sujet sur "faut-il aider les pays étranger ou non ?", tu es tout à fait libre d'en créer un.
Bitteulze- Nombre de messages : 12
Age : 44
Date d'inscription : 29/05/2008
A quoi bon continuer ?
A quoi bon continuer de donner de l'argent à des pays dont les dirigeants détournent les fonds ? N'est-ce pas quelque part le résultat d'une certaine repentance ?
LEILA- Invité
Re: Inquiètes de la corruption, les ONG africaines veulent contrôler l'aide
LEILA a écrit:A quoi bon continuer de donner de l'argent à des pays dont les dirigeants détournent les fonds ? N'est-ce pas quelque part le résultat d'une certaine repentance ?
Il s'agit d'un autre débat.
Tes questions portent sur la politique de la France en matière d'aide à l'étranger alors que ce topic-ci parle de la corruption en Arfrique. Ne mélangeons pas tout...
Il y'a d'un côté la question de venir en aide à un pays par l'octroi d'une aide financière ET D'UN AUTRE CÔTé la question de la gestion de l'argent au sein-même du pays.
Il est à mon avis dangereux de faire des amalgammes et de traiter les deux questions simultanément.
Bitteulze- Nombre de messages : 12
Age : 44
Date d'inscription : 29/05/2008
Re: Inquiètes de la corruption, les ONG africaines veulent contrôler l'aide
@ Bitteulze,
Les propos de Leila et de WEll sont représentatifs ce ce que pense une grande majorité de l'opinion. De tels avis sont systématiquement émis à chaque fois que l'on évoque ce sujet. Ils font donc bel et bien parti du débat.
Nous savons que les pays africains ne sont pas tout à fait des nations comme nous l'entendons en europe. Le systéme clanique est pour beaucoup dans la corruption généralisée qui est une véritable pendémie à l'échelle de ce continent. Cela à tous les niveaux.
Un douanier nommé à Adidjean sait qu'il dispose des 2 années où il est en poste pour s'offrir sa maison. A lui de se débrouiller .......
Ce qui vaut pour les individus vaut aussi pour les états.
Longtemps, trop longtemps, les états européens ont laissé faire ces pratiques alors qu'elles ne sont pas neuves ; intronisant du même coup les dites pratiques au rang d'us et coutumes.
Par contre où Leïla s'égare quelque peu - je ne veux pas dire se trompe puisque le mode est interrogatif - c'est qu'il n'est en rien question de repentance mais d'intérêts bien compris réservés à des cercles très restreints. Une certaine façon d'entretenir des liens post coloniaux sans doute.
Il existe des liens occultes qui se subbrogent aux intérêts des états et des peuples dans les relations que nous pouvons avoir avec les pays africains.
Ainsi on a pu voir la belle mère d'un homme politique de très haut niveau alcoolique invétérée et reconnue, c'était en 2005 si ma mèmoire est bonne, déclencher un véritable scandale, sans que ni la presse française, ni la presse du pays concerné n'en écrive une ligne alors que c'était de notoriété publique. Ici on a su faire jouer les relations politiques, c'est ce qui est grave, dans une vulgaire affaire de droit commun qui a vu l'innocent sanctionné. Suite à cette affaire il a été jugé opportun d'envoyer la dame en question en cure de désintoxication dans une clinique privée du Canada.
La corruption n'est pas que le fait des africains loin s'en faut. L'Afrique a ainsi fourni à certains des moyens de financement occultes permettant de contourner les lois sur le financement de la chose publique. Ainsi, lorsque certains porteurs de projets négociaient des subventions à la question: combien? La bonne réponse était 80. 80 % pour celui qui se chargeait d'obtenir les subventions en question.
Excusez du peu!
Oui il faut que les africains se prennent en main.
Cela passe par beaucoup de domaines, par exemple par la formation initiale.
Pourquoi diable les états africains reconnaissent-ils si peu leurs propres formation universitaires. Si les diplômes des pays du Sud sont victimes d'ostracisme dans l'hémisphére nord, il n'est pas très logique qu'il en soit de même dans les pays du Sud.
Ici nous touchons aussi à un gros probléme de l'Afrique: l'oralité.
Pour information il faut savoir que pour qu'une rentrée scolaire soit réussie en Afrique, il faut 50 tonnes de livres. Et ces livres il ne suffit pas de les collecter. Parce que si vous les envoyer dans des containers par exemple à Douala et qu'à l'arrivée ces containers ne sont pas gardès, vous retrouverez les ouvrages en question dans les 48 heures sous forme de cornets de frites sur le marché local. Et ce n'est pas une blague.
A contrario lorsque vous mettez en place dans une université une bibliothéque médicale de 7000 ouvrages sur 400 M carrès et que le doyen de la dite université n'est pas foutu de se fendre d'un simple mail de remerciement, il est un peu plus difficile de solliciter de nouveau le corps médical.
Ou encore, lorsque vous faites nommer à la tête d'une chaire UNESCO un africain, que vous payez à celui-ci son billet d'avion et que si tôt l'argent en poche, il va à l'UNESCO réclamer de quoi financer son voyage et que là on lui octroie 15000 dollars et qu'au final au lieu de faire ses cours le quidam va se pavaner à "Joburg" à l'occasion d'un colloque; il y a de quoi démissionner.
Comme vous le voyez, ce que l'on nomme corruption participe d'un état d'esprit généralisé et si la solution du probléme passe par un assainissement des circuits financiers, bien que nécessaire, c'est largement insuffisant. La question est culturelle dans son acception la plus large.
Les propos de Leila et de WEll sont représentatifs ce ce que pense une grande majorité de l'opinion. De tels avis sont systématiquement émis à chaque fois que l'on évoque ce sujet. Ils font donc bel et bien parti du débat.
Nous savons que les pays africains ne sont pas tout à fait des nations comme nous l'entendons en europe. Le systéme clanique est pour beaucoup dans la corruption généralisée qui est une véritable pendémie à l'échelle de ce continent. Cela à tous les niveaux.
Un douanier nommé à Adidjean sait qu'il dispose des 2 années où il est en poste pour s'offrir sa maison. A lui de se débrouiller .......
Ce qui vaut pour les individus vaut aussi pour les états.
Longtemps, trop longtemps, les états européens ont laissé faire ces pratiques alors qu'elles ne sont pas neuves ; intronisant du même coup les dites pratiques au rang d'us et coutumes.
Par contre où Leïla s'égare quelque peu - je ne veux pas dire se trompe puisque le mode est interrogatif - c'est qu'il n'est en rien question de repentance mais d'intérêts bien compris réservés à des cercles très restreints. Une certaine façon d'entretenir des liens post coloniaux sans doute.
Il existe des liens occultes qui se subbrogent aux intérêts des états et des peuples dans les relations que nous pouvons avoir avec les pays africains.
Ainsi on a pu voir la belle mère d'un homme politique de très haut niveau alcoolique invétérée et reconnue, c'était en 2005 si ma mèmoire est bonne, déclencher un véritable scandale, sans que ni la presse française, ni la presse du pays concerné n'en écrive une ligne alors que c'était de notoriété publique. Ici on a su faire jouer les relations politiques, c'est ce qui est grave, dans une vulgaire affaire de droit commun qui a vu l'innocent sanctionné. Suite à cette affaire il a été jugé opportun d'envoyer la dame en question en cure de désintoxication dans une clinique privée du Canada.
La corruption n'est pas que le fait des africains loin s'en faut. L'Afrique a ainsi fourni à certains des moyens de financement occultes permettant de contourner les lois sur le financement de la chose publique. Ainsi, lorsque certains porteurs de projets négociaient des subventions à la question: combien? La bonne réponse était 80. 80 % pour celui qui se chargeait d'obtenir les subventions en question.
Excusez du peu!
Oui il faut que les africains se prennent en main.
Cela passe par beaucoup de domaines, par exemple par la formation initiale.
Pourquoi diable les états africains reconnaissent-ils si peu leurs propres formation universitaires. Si les diplômes des pays du Sud sont victimes d'ostracisme dans l'hémisphére nord, il n'est pas très logique qu'il en soit de même dans les pays du Sud.
Ici nous touchons aussi à un gros probléme de l'Afrique: l'oralité.
Pour information il faut savoir que pour qu'une rentrée scolaire soit réussie en Afrique, il faut 50 tonnes de livres. Et ces livres il ne suffit pas de les collecter. Parce que si vous les envoyer dans des containers par exemple à Douala et qu'à l'arrivée ces containers ne sont pas gardès, vous retrouverez les ouvrages en question dans les 48 heures sous forme de cornets de frites sur le marché local. Et ce n'est pas une blague.
A contrario lorsque vous mettez en place dans une université une bibliothéque médicale de 7000 ouvrages sur 400 M carrès et que le doyen de la dite université n'est pas foutu de se fendre d'un simple mail de remerciement, il est un peu plus difficile de solliciter de nouveau le corps médical.
Ou encore, lorsque vous faites nommer à la tête d'une chaire UNESCO un africain, que vous payez à celui-ci son billet d'avion et que si tôt l'argent en poche, il va à l'UNESCO réclamer de quoi financer son voyage et que là on lui octroie 15000 dollars et qu'au final au lieu de faire ses cours le quidam va se pavaner à "Joburg" à l'occasion d'un colloque; il y a de quoi démissionner.
Comme vous le voyez, ce que l'on nomme corruption participe d'un état d'esprit généralisé et si la solution du probléme passe par un assainissement des circuits financiers, bien que nécessaire, c'est largement insuffisant. La question est culturelle dans son acception la plus large.
j-luc- Nombre de messages : 72
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Date d'inscription : 14/05/2008
Feuille de personnage
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Leila et Well
je trouve quand même qu'il y a de l'incohérence dans l'air. On veut moins d'immigration et on veut moins aider l'Afrique. Si on n'aide pas les africains, ils seront obligés de venir en Europe pour survivre. Il ne faudrait pas faire preuve de courte vue. d'accord, la corruption fait mal à l'aide internationale, mais cela n'est pas une raison pour laisser tomber. C'est pourquoi je trouve la volonté des ONG de contrôler l'aide est justifiée. la question est de savoir si les gouvernements africains l'accepteront. Après tout, les chinois eux, pretent de l'argent sans être regardant sur les droits de l'homme et la corruption. leur élite est d'ailleurs l'une des plus corrompue au monde. Et ce n'est pas en exécutant un corrompu de temps en temps qu'ils peuvent faire illusion.
théodore- Invité
Re: Inquiètes de la corruption, les ONG africaines veulent contrôler l'aide
théodore a écrit:je trouve quand même qu'il y a de l'incohérence dans l'air. On veut moins d'immigration et on veut moins aider l'Afrique. Si on n'aide pas les africains, ils seront obligés de venir en Europe pour survivre. Il ne faudrait pas faire preuve de courte vue. d'accord, la corruption fait mal à l'aide internationale, mais cela n'est pas une raison pour laisser tomber. C'est pourquoi je trouve la volonté des ONG de contrôler l'aide est justifiée.
Voilà.
C'est aussi c'que j'pense. Enfin c'est dommage d'évoquer l'immigration pour justifier d'une aide à un pays qui est VRAIMENT dans la merde, mais bon tant pis pour les justifications, l'important c'est que quelque chose soit fait.
Bitteulze- Nombre de messages : 12
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Date d'inscription : 29/05/2008
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