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"Glory to the Filmmaker", le coup de la panne par Kitano

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"Glory to the Filmmaker", le coup de la panne par Kitano Empty "Glory to the Filmmaker", le coup de la panne par Kitano

Message  jimmyolsen Ven 22 Aoû - 14:57:06

"Glory to the Filmmaker", le coup de la panne par Kitano Gttf0010


Gloire au Réalisateur
Le titre du film annonce la couleur: "Glory to the Filmmaker", ou "Gloire au Réalisateur", est bien un hommage au métier, et plus largement une déclaration d'amour au cinéma.
Dans ses notes d'intention, Kitano évoque "Huit et Demi" (1963) de Fellini, qui raconte les doutes d'un réalisateur en crise. Dans le même genre, le film de Kitano, plus léger, se rapprocherait plutôt de "Stardust Memories" (1980) de Woody Allen, où un cinéaste, également en panne d'inspiration, assiste à une rétrospective de son travail et s'interroge sur son oeuvre et sa motivation.
La première scène du film donne le ton, qui ne s'éloigne jamais du burlesque. Un mannequin à son effigie passe une IRM à la place de Kitano lui-même (peut-être un clin d'oeil aux scènes d'ouverture "claustrophobes" des deux films cités plus haut). La radio révèle bien évidemment le vide total du cerveau du bonhomme en plastique, à l'image de son double, en panne d'idées.
Commence alors une série de vignettes pastichant les films que Kitano a déjà abordés - une scène de gangsters, le genre dans lequel il excelle, une méditation au bord de la mer - ou songe à aborder, comme le film d'horreur pour adolescents, ou l'oeuvre d'anticipation.
Le film embraye sur une pure fantaisie, où se mêlent parodies, gags, références improbables - le "coup de boule de Zidane" - fusée en carton et événements biscornus.
Kitano donne parfois dans l'auto-citation, livrant un essai très Kitano-centré sur le cinéma.
"Glory to the Filmmaker" est quelque peu paradoxal, en ceci qu'il veut témoigner de l'amour de Kitano pour le 7e art en mettant un scène un réalisateur usé, qui abandonne des projets aussi vite qu'il les entreprend, parce qu'il a l'impression de se répéter.
Le réalisateur de "Hana-bi" - qui lui a valu un Lion d'or au Festival de Venise en 1997 -, "L'été de Kikujiro" ou "Aniki, mon frère", prend le risque de se présenter à ses détracteurs comme un cinéaste au bout du rouleau - ou au bout de la bobine. Pour les moins indulgents, le zapping d'un genre à l'autre, la désinvolture évidente du cinéaste, pourront passer pour de l'inconséquence.
Et son goût de l'auto-citation, pour de l'auto-satisfaction.
Les amateurs, ceux qui sont prêts à suivre Kitano dans sa leçon, y verront plutôt une promenade légère et vive, sans prétention, et ne perdront rien de la dérision du "filmmaker", ni de son amour intact pour le cinéma.
jimmyolsen
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