QUERELLE ENTRE GRECS ET MACEDONIENS
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QUERELLE ENTRE GRECS ET MACEDONIENS
Le Premier ministre de Macédoine Nikola Gruevski a de nouveau enflammé les négociations autour du conflit nominal. Trois jours avant le dernier cyle de discussions prévues à New York entre Matthew Nimitz, Adamantios Vassilakis et Nikola Dimitrov, Nikola Gruevski, selon le journal macédonien Dnevnik et la chaîne de télévision A1, a envoyé une nouvelle lettre – la sixième à ce jour – cette fois destinée au médiateur de l’ONU, M. Nimitz. Il lui demande d’intégrer aux négociations le problème de la reconnaissance de « l’Eglise orthodoxe macédonienne », mais aussi le changement du nom de l’aéroport de Thessalonique, baptisé « Aéroport de Macédoine ».
« Je vous demande, s’il est possible, d’intégrer le problème de l’Eglise à vos efforts de résolution des points de désaccord concernant le nom officiel de notre pays », écrit Nikola Gruevski dans sa lettre. Il ajoute que « nous avons conscience que, de votre côté, il existe une volonté de résoudre encore d’autres dossiers en suspens ».
Dans la lettre en question, dont l’existence et l’envoi n’ont pas été démentis par le gouvernement de Skopje, le Premier ministre de Macédoine précise en quoi consiste le problème de l’Eglise de son pays. Il explique l’isolement religieux de la dite « Eglise orthodoxe macédonienne » par la « solidarité qu’entretiennent l’Eglise orthodoxe serbe et l’Eglise grecque ». « Les membres du Saint-Synode de l’Eglise serbe se trouvent sous l’influence de l’Eglise grecque », assure Nikola Gruevski qui fait même un pas de plus en jugeant nécessaire d’éclairer le médiateur de l’ONU, Matthew Nimitz, sur le fait « qu’il ne serait pas obligé d’écrire une telle lettre s’il existait en Grèce une séparation entre Eglise et Etat ».
Il est à noter que l’Eglise de Macédoine, qui s’est auto-baptisée « Eglise orthodoxe macédonienne », s’est séparée du Patriarchat orthodoxe serbe en 1967 et s’est déclarée autocéphale, mais qu’elle n’a été à ce jour reconnnue par aucune Eglise orthodoxe au monde.
Le Premier ministre de Macédoine ne s’arrête pas là. Dans la même lettre, et toujours selon le journal Dnevnik, Nikola Gruevski demande à ce que le problème du nom de l’aéroport de Thessalonique, l’aéroport de Macédoine, soit également porté à la table des négociations. Il argue du fait que « nous ne trouvons pas agréable que des milliers de touristes, en pleine confusion, se demandent pourquoi notre voisin utilise le nom de notre pays pour désigner l’aéroport de Thessalonique ».
« On croirait entendre une blague ». Voilà comment le maire de Thessalonique, Vassilis Papageorgopoulos, a commenté les remarques relatives au nom de l’aéroport. Le préfet, Panagiotis Psomiadis, quant à lui, a parlé d’une « folie nationaliste ». D’autant plus que, selon la chaîne de télévision de Macédoine A1, Nikola Gruevski insiste auprès de M. Nimitz sur la nécessité de construire des relations de bon voisinage avec notre pays, soulignant que « ces derniers temps, la Grèce augmente de façon disproportionnée (par comparaison avec les autres pays de la région) ses capacités militaires ».
Comme si cela ne suffisait pas, et toujours selon le journal Dnevnik, Nikola Gruevski a envoyé encore une autre lettre, cette fois-ci au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, dans laquelle il dénonce une « violation par la Grèce de l’accord intermédiaire, à cause du veto qu’elle a opposé à Bucarest à l’adhésion de la Macédoine à l’OTAN, et d’autres obstacles économiques et commerciaux qui se sont élevés ces derniers mois ».
« C’est du folklore ! »
La réponse du porte-parole du ministère des affaires étrangères, Yorgos Koumoutsakos, fut courte et simple : « C’est du folklore ! » Pendant ce temps, des sources diplomatiques [grecques] ajoutaient que « l’intense activité épistolaire de M. Gruevski montre l’ampleur de son embarras et de son angoisse ». Par ailleurs, de proches collaborateurs de la ministre des Affaires étrangères grecque, Dora Bakogiannis, nous ont expliqué que « le Premier ministre de Macédoine fait tout ce qu’il peut pour enflammer les négociations ». Ils considèrent l’activité de Nikola Gruevski comme une « tactique pour retarder le processus ».
« Quand on est embarrassé, on parle beaucoup », ajoutaient des cercles de l’avenue du ministère des Affaires étrangères. En guise de commentaire sur l’interview du ministre macédonien des affaires étrangères, Antonio Milošoski, ces mêmes cercles demandaient : « comment une lettre qui montre clairement qu’il n’y aucune possibilité de discuter peut-elle prétendre conseiller une reprise du dialogue ? »
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Date d'inscription : 28/08/2008
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