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Négociations sur l’avenir de Chypre : la réunification est-elle enfin en vue ?

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Négociations sur l’avenir de Chypre : la réunification est-elle enfin en vue ? Empty Négociations sur l’avenir de Chypre : la réunification est-elle enfin en vue ?

Message  kostas66 Lun 19 Jan - 21:34:41

Négociations sur l’avenir de Chypre : la réunification est-elle enfin en vue ? Chypre10

Le 25 juillet dernier, le Président de la République de Chrypre, Demetris Christofias, et le leader de la communauté turco-chypriote, Mehmet Ali Talat, ont décidé de se retrouver le 3 septembre 2008, afin d’entamer de nouvelles négociations pour résoudre le conflit chypriote. Fin du prologue, début des pourparlers directs.
Depuis l’élection, le 24 février 2008, du communiste Demetris Christofias, malgré les consignes de vote de la puissante Eglise orthodoxe, l’heure est aux négociations. Ce résultat traduit la volonté des électeurs de tirer un trait sur la politique conservatrice du Président sortant, Tassos Papadopoulos (Diko, centre-droit).
Ce dernier avait été le Président du « non » au plan de réunification de l’île élaboré par le Secrétaire général de l’ONU Kofi Annan en 2004, et l’architecte de l’entrée de Chypre dans l’Union européenne. Ces deux événements avaient mis un terme au dialogue entre les communautés turques et grecques.
Nombre de questions économiques, politiques, sécuritaires ou environnementales – le fléau de la sécheresse n’a pas encore trouvé de solution – ne pourront être abordées de manière concrète sans une résolution préalable de la question chypriote et sans l’établissement d’un Etat unifié. Les chypriotes du sud de l’île en ont conscience, c’est pourquoi ils ont voté à 53,36% pour Demitris Christofias.
La République de Chypre, dont l’indépendance a été proclamée en 1960, doit en effet trouver un nouveau souffle après 34 années de partition. L’invasion de Chypre par les forces armées turques, après le coup d’État fomenté en juillet 1974 par la junte athénienne contre le Président de la République chypriote, l’archevêque Makarios, continue de diviser l’île. Celle-ci n’a jamais pu être réunifiée malgré des pourparlers de paix en 1977, entre Mgr Makarios et Rauf Denktash, le leader de la communauté turco-chypriote, et malgré une reprise du dialogue en 1979 avec Spyros Kyprianou, Président de la République de Chypre. La République turque de Chypre Nord (RTNC) a été créée en 1983, et les quatre plans de réunification élaborés dans le cadre de la mission de paix de l’ONU ont été des échecs.
Demitris Christofias, immédiatement après la proclamation des résultats, a tendu la main au dirigeant turco-chypriote, Mehmet Ali Talat. « Je tends la main de l’amitié et de la coopération aux Chypriotes turcs et à leurs dirigeants. Je les appelle à travailler avec nous pour le bien commun des populations ». Plus que la lutte des classes, et derrière le portrait du Che flottant sur le perron du bâtiment du Parti communiste, ce sont la coopération des communautés et la fin de la partition qui sont visées.
Lutte des classes ou lutte des communautés ?
Le « choc des civilisations » pourra-t-il être compatible avec les idéaux prolétariens ? C’est ce que la rencontre du 3 septembre prochain doit nous prouver. La collaboration entre les deux communautés est l’un des grands objectifs du parti pour le Progrès des Travailleurs (AKEL), créé en 1925 sous le nom de Parti communiste de Chypre. Premier parti politique de l’histoire de Chypre, opposé aux actions musclées – voire « terroristes » – des indépendantistes de l’EOKA (Organisation Nationale des Combattants Chypriotes) qui luttaient en faveur de l’union de Chypre à la Grèce (Enosis), ce parti s’implanta parmi les couches ouvrières des deux communautés.
Mais l’élection de Dimitris Christofias est moins un plébiscite en faveur d’une politique communiste qu’une volonté de la population grecque de rapprocher les deux communautés de l’île. Durant la dernière campagne présidentielle, l’AKEL se présentait d’ailleurs comme un parti « social-progressiste ».

Dès le soir de son élection, le Président Christofias a invité le leader turco-chypriotre à prendre rapidement contact avec lui. Voyant d’un œil positif l’élection du communiste à la tête de la communauté gréco-chypriote, ce dernier a répondu positivement à l’invitation, même s’il reste profondément marqué par le « non » des Chypriotes grecs aux plans de 2004. Dès lors, des rencontres non-officielles se sont succédées, les émissaires des deux communautés, George Iacovou et Ozdil Nami, poursuivant les négociations jusqu’à la première rencontre officielle des deux dirigeants le 21 mars dernier.
À l’issue de cette première entrevue, un nouveau point de passage entre le Nord et le Sud a été ouvert à Nicosie, dans la rue de Ledra. Une nouvelle brèche est ainsi percée dans la « ligne verte », ce no man’s land sous contrôle des forces des Nations Unies (UNFICYP), qui sépare Grecs et Turcs de Chypre.
Le Nord et le Sud n’ont ainsi jamais été aussi proches, et la portée symbolique de ce geste n’a échappé à personne. La rue de Ledra, axe principal de la vielle ville de Nicosie est une artère particulièrement commerçante et elle débouche sur un monument en l’honneur des disparus des événements de 1974. Cette rue est le symbole de la douloureuse histoire de l’île, et deviendra peut-être celle de sa future réconciliation.
Depuis 2003, plusieurs passages avaient déjà été ouverts. Cependant, ce nouveau passage marque le début d’une nouvelle phase de rapprochement entre les deux communautés. La rue de Ledra a finalement été ouverte le 3 avril, non sans quelques réticences de la part des militaires turcs stationnés dans l’île, qui voient ce rapprochement d’un mauvais oeil. Lora Sephar, Représentante spéciale de l’ONU, s’était à l’époque félicitée de cette ouverture, sans oublier que « le problème de Chypre n’était pas encore résolu ».
À ces gestes symboliques ont succédé de périlleuses négociations. Depuis le 26 mars, les deux émissaires préconisent la mise en place de six groupes de travail, ainsi que de sept comités techniques devant examiner, si ce n’est résoudre, un certain nombre de questions tel que la gouvernance, la sécurité, l’économie, l’héritage culturel, sans parler de la santé ou de l’environnement.
Avant son départ pour le Pérou, le 13 mai dernier, Demetris Christofias a sollicité une nouvelle rencontre avec la partie turco-chypriote. Sous le tarmac de l’aéroport de Larcana, il a déclaré : « il y a des difficultés et des différences significatives de points de vue et il est nécessaire que M. Talat et moi-même nous rencontrions le 23 mai pour réévaluer intégralement la situation ». Du côté grec, on entendait aborder les questions des disparus, des populations déplacées, de la destruction du patrimoine culturel et religieux ainsi que de la présence de 40.000 militaires turcs dans le Nord de l’île.
Une deuxième rencontre officielle entre Mehmet Ali Talat et Demetris Christofias a effectivement eu lieu le 23 mai. Cependant, aucune de ces difficultés ne fut abordée dans la déclaration commune des deux hommes. Le nouveau Représentant spécial de l’ONU, Tayé-Brook Zerihounse, s’est pourtant réjouit de « la réaffirmation des engagements en vue de la création d’une fédération, comme le préconise le Conseil de sécurité ».
Malgré ces gestes symboliques, les négociations ne se déroulent pas sans heurts. Il suffit que Mehmet Ali Talat aborde l’épineuse question des « colons » venus de Turquie depuis l’invasion de 1974, lors d’une interview sur Euronews le 29 mai 2008, pour que le porte-parole du gouvernement de la République de Chypre, Stephanos Stephanou, réagisse en affirmant que de tels propos ne participent pas à l’établissement d’un climat de confiance. De fait, le Président de la RTCN, un Etat que seule la Turquie a reconnu, doit jongler entre sa volonté de réunifier l’île et les pressions économiques et militaires de la Turquie. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est d’ailleurs venu à Chypre le 22 juillet dernier.
180 groupes de travail
En marge des rencontres officielles, les 180 réunions des groupes de travail et des comités techniques ont commencé à porter leurs fruits, et quelques accords ont même été signés. Le 20 juin, George Iacovou et Ozdil Nami, en présence du Représentant spécial de l’ONU, organisaient une conférence de presse commune pour annoncer que des accords avaient été trouvés dans des domaines tels que l’environnement, la santé, la sécurité routière ou encore l’éducation.
Comme pour l’ouverture du passage de la rue Ledra, la valeur de ces accords est moins politique que symbolique. Oui, les deux communautés sont capables de travailler ensemble, elles sont même capables de trouver des accords.
La troisième rencontre officielle entre Christofias et Talat a eu lieu le 1er juillet 2008. « Nous avons donné notre accord de principe à la mise en place d’une souveraineté et d’une citoyenneté unique pour tous les habitants de l’île. La mise en place de ces dispositions sera discutée à l’occasion de véritables négociations ». Le 25 juillet, il est convenu que celles-ci débuteront le 3 septembre 2008.
Une réunification sous l’égide de l’Union pour la Méditerranée ?
Bien que toutes ces rencontres aient été organisées sous l’égide de l’ONU, la France, et par son biais l’Europe, n’ont pas été absentes du processus de réunification. Lors d’un passage éclair sur l’île, le 9 mai dernier, le Premier ministre français, François Fillon a réaffirmé le soutien de la France à une réunification, soulignant qu’une solution pourrait être envisagée dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Le 13 juillet 2008, le Président Nicolas Sarkozy réunissait un grand nombre de dirigeants de pays méditerranéen. Dimitris Christofias, qui en faisait partie, a rappelé qu’une des missions de cette nouvelle institution allait être de favoriser la paix dans la région. La question chypriote pourrait être un de ses premiers tests. A voir.
Reste à ce que les prochaines rencontres entre les deux communautés de Chypre se déroulent sereinement...

kostas66

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