Monique Canto-Sperber - FAUT-IL SAUVER LE CAPITALISME ?

[jimmyolsen]

Monique Canto-Sperber
Et Nicolas Tenzer
FAUT-IL SAUVER LE CAPITALISME ?
Essai
Grasset
170 pages

Être antilibéral et le rendre responsable de tous les maux de la terre est une mode, non, plutôt un style de vie, quasi typiquement français. Qu’on appartienne aux catégories des classes moyennes, des bobos, des cadres supérieurs, des professions libérales, des artisans confirmés ou ratés, des chômeurs plus ou moins professionnels, des fonctionnaires motivés ou non, de la fonction publique grévivore ou arrêt-de-travailliste, des ouvriers qualifiés ou bientôt déqualifiés, des employés précarisés ou en passe de l’être, tous s’accordent pour affirmer que la cause de leurs maux (même de leurs maux de tête les lendemains de cuite) sont dus à ce maudit libéralisme qui va jusqu’à leur imposer des OGM dans leurs assiettes ou… leur refuser des OGM dans leurs assiettes. Pourtant, ce libéralisme tant honnis est le fondement de l’économie française qui garantie (selon les auteurs) sa richesse financière et sa stabilité politique. La question que se posent alors les auteurs, est : pourquoi tant de haine ? Canto-Sperber et Tenzer commencent par distinguer les dimensions politiques, économiques, morales et philosophiques que l’animosité envers le libéralisme, avant de démontrer que celui-ci est la principale et incontournable source de nos libertés civiques, religieuses et, bien entendu professionnelles, pour finir par affirmer qu’il est le seul mode de vie qui garantisse, non l’égalité intégrale et idéalisée, mais l’égalité concrète et donc imparfaite, donc perfectible. Pourtant, les deux chercheurs n’omettent pas de souligner les dérives et les limites de la pensée libérale telles que les inégalités non seulement au sein d’une société française dont la caractéristique est l’insatiable goût pour la contestation, mais également dans son rapport avec les autres sociétés, européennes ou non, avec son goût de s’ériger en maître des écoles.