Faut-il tourner la page de Mai 68 ?
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Faut-il tourner la page de Mai 68 ?
Non, il ne faut pas touner la page mais oui, il faut reprendre là où nous nous arrêtés car nous nous sommes arrêtés de penser dans la radicalité de 68 et des années qui suivirent. De quoi être une alternative ? Question que l'on se pose à gauche non pas de quoi d'ailleurs puisque les raisons semblent nettes : être l'alternative au libéralisme, à une société qui méprise de plus ou plus ouvertement les valeurs de la République, qui souille l'émancipation de tous au profit de l'enrichissement de quelques-uns et cet enrichissement n'est pas seulement financier. Mais stop, posons le stylo. La lutte des classes n'est pas une idée de gauche et pas davantage communiste, c'est un fait. Le monde capitaliste est avant tout un conflit, des pays entre eux et des citoyens entre eux. La question dès lors n'est pas seulement de savoir comment être l'alternative au sein d'une structure en place et de ses nombreuses ramifications mais quoi d'un monde qui ne serait pas un monde capitaliste. Et aujourd'hui, contrairement aux années 60 et 70, je ne vois pas d'où et de qui naissent les idées, d'où l'imagination provient. Ni au PC, ni à la LCR, ne parlons pas de FO, ni d'Attac. Ces mouvements citoyens ne sont pas les lieux de réflexions mais d'actions - ce qui est absolument nécessaire et s'il y a bien une réflexion antérieure à l'action, elle est le plus souvent suggérée par l'impératif d'agir afin de s'opposer à une destruction encore plus massive de notre société. Contrairement aux années 60 et 70, ceux qui auraient pu élaborer des idées en laissant aller leur imagination au service de tous ont été progressivement évincés des lieux de production de la matière dite intellectuelle. S'il n'y a plus de Foucault ou d'Althusser dans les amphithéâtres, de Barthes voire même de Rhodis-Lewis (spécialiste de Descartes), c'est que l'Université ne veut pas payer de talents à sa propre remise en question. L'idée que l'on produit du concept dans le dépouillement absolu est une connerie bien française. Ceux qui sont en place reproduisent peu ou prou ce pour quoi ils sont payés. Ainsi des armadas de sociologues ou pseudo-penseurs de tout poil qui nous disent ce que l'on doit penser, ce qu'il faut rêver et qui inscrivent l'à-venir dans la continuité d'une rupture engagée depuis très longtemps. On ne veut pas de modèle. On vit pourtant dans un modèle si parfaitement tentaculaire que toute contre-proposition est immédiatement intégrée, déviée, dévoyée mais finalement intégrée. Nous voulions la libération sexuelle, nous avons la marchandisation sexuelle, la consommation sexuelle, le choix de l'autre sur catalogue avec critères de choix et presqu'un prix. Mais on se marie encore selon sa classe sociale et l'on baise entre soi. Mais le rêve était beau, bien plus beau que ce que le capitalisme en a fait. Evidemment. Ainsi du travail. Impossible quasiment dans ce monde libéral de créer son propre emploi. Paradoxe, le salariat est l'esclavage et mieux vaut qu'on s'y colle tous en se faisant traiter de feignants et en craignant pour nos postes. L'habitat, où serait l'intérêt d'une société bourgeoise de donner accès à une propriété pour tous sans endettement jusqu'à la mort alors qu'il est bien plus intéressant pour elle de se garantir des revenus immobiliers à vie ? Car c'est ainsi qu'on maintient tout le monde dans le travail, dans l'échange - bizarre cet échange puisqu'avoir un toit est une nécessité de notre espèce. Et de plus, il ne faudrait jamais mourir, ou vite, afin de ne pas coûter trop cher. Que veut-on ? Quelles sont nos rêves ? Notre génération - celle des nés en 68, ne fait pas son travail ni vis-à-vis d'elle-même, ni vis-à-vis des générations futures, perdue qu'elle est entre des idoles d'un autre âge et sa réalité accablante. Que faire ?
jean françois- Nombre de messages : 89
Age : 37
Date d'inscription : 09/06/2008
bien sûr
Mai 68 appartient désormais à l'histoire et doit y rester. Ce genre d'événement ne me parait plus être d'acctualité parce que le monde à changer, les strates sociales ont évoluées, plus personne n'attend plus de grand soir et les idéologies se sont liquéfiées. L'individualisme exacerbé à pris le pas sur les mouvements de masse et les solidarités interprofessionnelles.
moab- Invité
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