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LE CHOC RUSSE - Part. VII et fin

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LE CHOC RUSSE - Part. VII et fin Empty LE CHOC RUSSE - Part. VII et fin

Message  kostas66 Mar 23 Sep - 10:24:24

LE CHOC RUSSE - Part. VII et fin Eltsin11

La montée des revendications régionales s’enracinait dans la perception d’inégalités croissantes, réelles ou imaginaires. Deux biais étaient susceptibles d’affecter les comparaisons entre républiques. En premier lieu, l’usage du concept du Produit social brut ne permettait pas de discerner les régions de transformation des autres. En premier lieu, la structure des prix relatifs, où l’énergie était sous-évalués alors que les constructions mécaniques avaient tendance à être surévaluées. Toutefois, de grandes tendances se dégageaient. La première était le poids de la République de Russie. La seconde était indiscutablement l’opposition Nord-Ouest/Sud-Est en matière de niveau de développement. La troisième tendance était qu’il y avait des phénomènes de sous-développement dans certaines régions que l’on retrouvait dans les statistiques de mortalité infantile et, surtout, de mortalité des jeunes par nationalités et non par républiques. Ces problèmes de niveau de développement renvoyaient à l’existence de fortes interdépendances structurelles. La structure des échanges soulignait le poids dans les calculs de certains biens dont les prix étaient sous-évalués. Donc, toute analyse de la balance commerciale inter-républicaine impliquait trois hypothèses : elle impliquait un relèvement de 50% des prix de l’énergie et des carburants ; 2 supposait qu’à la première hypothèse on ajoutait 10% du prix des matériaux de construction et des produits de l’industrie alimentaire et une baisse de 20% des prix des produits de la métallurgie, tenant compte des déséquilibres offre-demande ; 3 proposait une hausse de 100% des prix à l’énergie et des carburants. A partir de ces trois hypothèses, on mesurait les évolutions possibles par rapport à l’état de la balance inter-républicaine en 1988. Cependant, il faut ajouter que les prix n’étaient qu’un aspect du problème de l’interdépendance. Une pénurie sur les quantités livrées de certains produits pouvait provoquer des effets en chaîne. Il y avait également une autre indépendance : les standards techniques et de qualité. Donc, en premier lieu, figurait la nécessité de prévoir des transferts inter-républicains au profit des régions les plus pauvres.

Les manifestations des dynamiques d’éclatement étaient liées à l’émergence et à la radicalisation de mouvements nationalistes dont les fondements résidaient dans des phénomènes économiques. En premier lieu, le retard pris dans le programme des réformes économiques accélérait le processus d’éclatement. Dans un ordre d’idée semblable, le flou existant sur le devenir des statuts juridiques des entreprises, parce qu’il compromettait la mise en œuvre de projets de coopération, suscitait l’apparition et la multiplication des lois « républicaines ». En troisième lieu, l’économie de pénurie donnait naissance aux comportements de repli localiste. La crise prenait la forme d’une accentuation des pénuries, et alimentées par les discours nationalistes, les populations, de plus en plus, se sentaient attirer par les perspectives de souveraineté, même si au départ, il ne s’agissait que de la volonté d’une élite.

Le déséquilibre de légitimité entre les autorités centrales et locales renforçait les tendances à l’éclatement. Il se doublait du fait que l’URSS n’était ni un Etat fédéral au sens classique du terme, ni un Etat unitaire. Dans le cadre du jeu coopératif à deux dimensions, l’effet de masse de la Russie empêchait tout équilibre, car le Centre ne pouvait exister sans elle, mais elle pouvait exister sans les autres partenaires. Qu’elle aurait pu être la solution au problème ? La solution à la crise aurait pu être trouvée à travers un processus de coopération, dans lequel le Centre devait être confondu avec la Russie ou alors il aurait fallu éclater la Russie en plusieurs entités de poids plus faibles et créer des situations d’interdépendance. Il était douteux de croire que les autres républiques accepteraient de rentrer dans le processus où la Russie et le Centre seraient confondus. Donc, il ne restait que la solution du découpage de la Fédération de Russie à des fins de rééquilibrage, ce qui ne pouvait qu’être réalisé sous la pression populaire inévitable. Alors, la crise ne pouvait avoir que des solutions individuelles dans une logique d’indépendance de toutes les républiques.

La tentative de putsch d’octobre 1991 a marqué la fin de l’URSS, mais il convient d’en relativiser l’importance. En fait, comme nous l’avons vu, il n’a fait qu’entériner l’effondrement d’une URSS qui n’existait déjà plus du fait que l’infrastructure elle-même avait poussé à l’éclatement. Mais il y eut néanmoins des conséquences. La première a été l’élimination institutionnelle définitive du Parti communiste. Dès le 24 août 1991, son secrétaire général a démissionné et demandé l’auto-dissolution du Comité central. Ce fait s’est inscrit dans ce qui était l’objectif de Gorbatchev, en même temps qu’il contribuait à son affaiblissement progressif, car il avait perdu le contrôle du processus de la Perestroïka. L’abrogation du rôle dirigeant du PCUS (mars 1990) avait déjà consacré la condamnation à mort institutionnelle du Parti. Le dernier secrétaire général se maintenait à son poste dans l’espoir de faire évoluer les militants, considérant qu’ils n’étaient plus directement responsables du système, et de leur permettre d’éviter de ce fait le jugement de l’histoire. Il finira par avouer, le 26 août, devant les députés du Soviet Suprem de l’URSS : « ma foi dans les millions de membres du Parti me faisait espérer qu’il serait possible de réformer radicalement le PCUS, de le transformer en une organisation démocratique, mais le coup d’Etat a anéanti cet espoir ». De son côté, Gorbatchev a reconnu que le putsch avait accentué les tendances centrifuges et a réaffirmé son objectif, assorti d’une mise en garde. Il affirma devant le Soveit Suprem, le 30 août : « Je suis favorable à un amendement du traité, mais son rejet serait une erreur. Je ferai tout pour éviter la désintégration de l’Union, car je suis pour que s’accomplisse la volonté populaire exprimée par le référendum ; dans le cas contraire, je partirai ». Il est évident que Gorbatchev s’illusionnait puisque les déclarations d’indépendance se succédaient. Le 27 août, la Moldavie déclare son indépendance ; le 30, c’est au tour de l’Azerbaïdjan, le 31 de l’Ouzbékistan et du Kirghizistan, le 9 septembre celle du Tadjikistan. Cette illusion fut entretenue par le fait que l’indépendance signifiât l’affirmation de souveraineté, mais pas l’autonomie totale. De ce fait, Gorbatchev, le 2 septembre, a fait signer une déclaration conjointe, (la Russie et les républiques) proposant, pour éviter la désintégration des structures de pouvoir, de créer des institutions provisoires en attendant la signature du Traité de l’Union et l’adoption d’une nouvelle Constitution : un conseil des représentants des députés chargé des fonctions législatives et la préparation d’une nouvelle constitution, un Conseil d’Etat et un Comité inter-républicain.

Conjointement, l’autorité des républiques ne cessait de s’affirmer et, dans ce contexte, fut élaboré l’accord donnant naissance à une Communauté économique, première étape, espérait encore Gorbatchev, vers le Traité de l’Union, mais finalité de toutes les transactions pour certaines républiques. En fait, pendant quelques jours, Alma-Ata, capitale du Kazakhstan, a été le véritable centre politique du pays. En effet, ce fut dans cette ville que se déroulèrent, le 1er octobre, les débats sur le texte du Traité. Le 18 octobre, le texte a été finalement paraphé à Moscou par neuf chefs de ce qu’il fallait bien appeler de nouveaux Etats. Ces signataires se sont entendus pour mettre sur pied, à défaut d’une union politique, une Communauté économique « des Etats indépendants, membres ou ex-membres de l’URSS », même si les ex-membres, à l’exception de l’Arménie, n’ont pas participé aux travaux ni signé le document final. Le 1er décembre marque la fin de Union soviétique. En effet, Léonid Kravtchouk, président du Soviet Suprem d’Ukraine, était élu au suffrage universel direct avec 61,59% des suffrages. D’autre part, la population, à 90%, s’était proclamée pour l’indépendance. Le noyau slave de l’URSS éclaté, l’Union soviétique terminait là son agonie… et mettait en branle le processus de revendication à l’indépendance de certaines régions à l’intérieur même de la Fédération de Russie, menaçant son existence même.

kostas66

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